La Province mobilisée pour offrir des vacances aux enfants



Avec le soutien de la province Sud, dix-neuf centres de loisirs ont pu accueillir en toute sécurité, dès ce lundi, six cents enfants. Parmi les structures, le Centre des activités nautiques et l’association les Villages de Magenta offrent une bouffée d’air à ces jeunes et à leurs parents, en cette période de crise et néanmoins de vacances scolaires.


Au stade du PLGC (patronage laïc Georges-Clemenceau), situé derrière le lycée Lapérouse à Nouméa, l’insouciance règne. Plus d’une centaine d’enfants y sont réunis à la journée et encadrés par une équipe de dix-huit salariés et bénévoles de l’association Les Villages de Magenta.

Ce plateau sportif, intact et sécurisé, a été mis à disposition par la province Sud du 3 au 7 juin. Car aux trois semaines de fermeture des établissements scolaires sur l’ensemble du territoire, viennent s’ajouter deux semaines de vacances. La rentrée des classes est prévue le 17 juin.

Dans ce contexte de crise, où l’activité reprend progressivement, parents et enfants se sont retrouvés confrontés aux nombreuses annulations de stages de vacances. Malgré les contraintes, dix-neuf sites ont réussi à ouvrir en province Sud, dont un en Brousse à La Foa, pour six cents places, indique Philippe Le Poul, directeur provincial de la culture, de la jeunesse et des sports (DCJS).

« L’ouverture des centres de loisirs était très attendue des parents, notamment ceux qui peuvent reprendre le travail en présentiel, poursuit le directeur. Les centres participent à cette reprise économique et à cette structuration sociale. »

Le directeur insiste : le rôle de l’institution dans cette période particulière est de soutenir ces structures. « La province Sud, en lien avec elles, œuvre pour offrir des cadres sécurisants aux enfants, tant d’un point de vue, moral, affectif que physique, explique-t-il. Un accompagnement qui, en assurant un transport et un accueil dans des conditions de sécurité, contribue à renforcer la confiance des parents. Autre point important que Philippe Le Poul tient à mettre en avant : L’accompagnement psychologique. « Pour les centres de loisirs, la Province peut proposer des intervenants afin d’apporter un soutien aux enfants mais aussi aux encadrants. »

« Tout le monde est sur le pont »

Si l’association Les Villages de Magenta n’a pas pu ouvrir ses centres de loisirs à Dumbéa-sur-Mer et à Magenta ainsi que ces centres de vacances à Bourail, à Moindou et à Boulouparis, l’alternative du stade PLGC, proposée par la Province, s’est avérée indispensable. « L’après-midi, on a surtout proposé des jeux physiques, parce que lundi on a ressenti qu’ils étaient restés enfermés pendant trois semaines. Il a fallu faire durer un peu plus les activités sportives pour les faire redescendre », relève sur le ton de la plaisanterie la directrice du centre de loisirs, Marie-Aimée Lakina. « Ils ont beaucoup d’énergie. Rien qu’au niveau de la voix, ça s’entend, la motivation est bien là. »

L’équipe associative a répondu présent, alors que l’organisation du quotidien est bouleversée. « Une des problématiques était de trouver des animateurs. Aujourd’hui, il n’y a pas de transports en commun, sauf qu’habituellement ils se déplacent en bus », raconte Brieuc-Pierre Large, directeur général de l’association Les Villages de Magenta. « Nous avons dû voir qui était disponible pour travailler de 6h30 à 17 heures. Et qui se sentait suffisamment en sécurité pour sortir de la maison. Finalement, tout le monde est sur le pont. À titre d’exemple, nous avons une personne qui réside normalement à Plum et qui s’est arrangée pour loger à Nouméa. »

Une fois la question des effectifs réglée, il a fallu prévoir l’aspect logistique. « On assure les repas du midi et les animations, ça c’est notre métier on sait le faire, mais cette fois avec peu de matériel. » Car le dock où l’association entreposait la quasi-totalité de son matériel a entièrement brûlé l’après-midi du 20 mai à Normandie. « On ne s’en rend pas compte pour le moment, mais la perte de notre dock c’est juste dramatique, se désole Brieux-Pierre Large. C’est vingt-sept ans d’achats dans des brocantes, de dons, de fabrications qui sont partis en fumée en quelques heures. » Le préjudice est estimé à plusieurs millions de francs par l’association qui compte lancer une campagne d’appel aux dons prochainement. Tout matériel pédagogique ou sportif, des jouets, des jeux de société, des livres, des décorations de Noël, ou de Pâques seront les bienvenus.

S’évader quelques heures

À quelques encablures de là, au Centre des activités nautiques (Can) de la province Sud, à la Côte-Blanche, la coordination entre le personnel est également de mise. Chaque agent cumule plusieurs casquettes pour animer les activités en toute sécurité, explique David Lucquiaud, directeur du Can. « On est encore plus prudents que d’ordinaire pour ne pas mobiliser les services de santé. On va mettre un peu moins de voiles, on va limiter nos lieux d’exécution, comme on le fait lorsqu’il y a du gros temps, des alertes cycloniques ou pendant la crise requin. »

Grâce aux seize membres de l’équipe, le Can accueille lui aussi plus d’une centaine de jeunes, âgés de 4 à 17 ans. L’occasion pour eux de s’évader quelques heures par jour en mer, à bord d’un kayak, d’un voilier (éco 90), d’un fun boat ou encore d’un Optimist, « Il s’agit d’habitués, d’enfants qui ont vu leurs stages de vacances annulés et, pour une bonne partie, des enfants de parents qui font partie du personnel prioritaire (justice, forces de l’ordre, santé) », précise David Lucquiaud. Ces derniers ont été pris en charge sur la base nautique dès la semaine dernière, pour permettre aux parents d’assurer la continuité des services publics.

Un esprit de solidarité auquel contribue le Centre des activités nautiques de la province Sud depuis le début de la crise. Au troisième jour, le foyer de l’enfance à Dumbéa-sur-Mer a été évacué et le Can réquisitionné. « Actuellement, quatre jeunes âgés de 15 à 16 ans sont hébergés. Ils participent aux activités avec nous, ils sont en aide moniteur sur les stages. Ça créé une bonne cohésion d’équipe et de beaux moments de partage. »

En savoir plus sur les stages pour enfants et adolescents au CAN : ICI

Au stade du PLGC, la pratique du BMX, de la poterie, du baseball et l’initiation au recyclage sont autant d’activités supplémentaires rendues possibles grâce au soutien d’intervenants bénévoles.

Très peu de places disponibles

« On s’aperçoit que les centres de loisirs sont indispensables à la société, dans le rôle qu’ils jouent en faveur du vivre ensemble », souligne Philippe Le Poul. Pour Brieuc-Pierre Large, « j’ai presque envie de dire que c’était une journée de centre de loisirs normale. Ça fait du bien à tout le monde de reprendre, ça permet de penser à autre chose. » Même constat du côté du Can, « on a beaucoup de remerciements de la part des parents. Les enfants ont subi un enfermement, un stress ou une angoisse pour certains, et on constate une sacrée libération. On voit surtout des sourires et des rires plutôt que des visages fermés, les enfants sont assez résilients », assure David Lucquiaud.

La semaine prochaine, Les Villages de Magenta déménageront à l’école Frédéric-Surleau, ce qui permettra de répondre aux demandes en attente d’une trentaine d’enfants.

Au Can, entre vingt et trente places sont disponibles pour les 7–8 ans et jusqu’à 16 ans lors de la deuxième semaine de vacances, du 10 au 14 juin. Les réservations s’effectuent de préférence sur place, au Centre des activités nautiques, jusqu’à vendredi de 7h30 à 11h30.

Les contacts des autres centres de loisirs en province Sud, tels que la FOL ou le centre socio-culturel de La Foa sont disponibles sur leur site Web ou leurs réseaux sociaux ainsi que sur le guide de la province Sud : https://www.province-sud.nc/guide-activites-loisirs/recherche ou l’application mobile de l’Espace jeunes.

 

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