Le premier comité de gouvernance de la convention citoyenne sur la place de l’alcool en Nouvelle-Calédonie a eu lieu mardi 14 novembre dans l’hémicycle de la province Sud. Le haut-commissaire Louis Le Franc, des représentants de l’AFM, de l’ASS, du CESE, de la CCI, des forces de l’ordre, et l’association prévention routière ont pour la première fois siégé aux côtés des 26 Calédoniens volontaires tirés au sort, pour réfléchir et proposer des solutions face à ce fléau de la société calédonienne.
« Ne vous enfermez pas mais osez proposer vos solutions, soyez disruptif s’il le faut, tout cela est destiné à combattre un mal purement calédonien ». C’est en ces mots que la présidente de la province Sud, Sonia Backès, a ouvert mardi 14 novembre, le premier comité de gouvernance de la convention citoyenne sur la place de l’alcool en Nouvelle-Calédonie. Un dispositif permettant de donner la parole aux habitants, de recueillir des propositions qui peuvent être plus directes sur un sujet qui mérite une nouvelle ambition au regard de l’enjeu que pose l’alcool dans les violences intrafamiliales, la délinquance ou l’insécurité routière. L’objectif est ensuite de soumettre ces propositions à toutes les instances concernées afin, à leur niveau, de faire évoluer les règles pour que le fléau de l’alcool puisse être mieux combattu.
Pas moins de 158 Calédoniens sur l’ensemble du territoire ont fait connaitre leur volonté de prendre part aux échanges, parmi eux 26 tirés au sort, âgés de 21 à 78 ans et venant d’horizon différents, composent le comité. Ils sont assistés de « citoyen experts » que sont les forces de l’ordre, la Direction des affaires sanitaires sociales ou encore le parquet. « C’est notre société qui a un problème avec l’alcool et c’est en ce sens que le citoyen est peut-être le plus à même d’apporter des solutions », analyse la présidente de la province Sud, qui avait saisi le haut-commissaire de République en Nouvelle-Calédonie le 19 mai 2023, afin de lui faire part de son souhait d’organiser ce dispositif unique sur le territoire.
« Nous demandons des propositions qui émanent du terrain. Car le terrain, c’est le bon sens »
Présent pour lancement de ce comité, le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, s’est également adressé au comité de gouvernance. « Je leur ai présenté la situation des dégâts liés à l’alcool en Calédonie, qui cumulé au cannabis voire au kava constitue un mélange mortifère. Pour moi, l’objectif premier c’est la jeunesse. Pour qu’ils ne reproduisent pas les erreurs de leurs aînés. La convention sur la place de l’alcool est une initiative qui est à la fois courageuse et indispensable. Je salue la province Sud d’avoir pris cette initiative que l’on appuie. »
Face à l’intérêt des administrés, les 132 volontaires n’ayant pas été sélectionnés disposeront eux aussi d’un temps dédié pour partager leurs regards sur ce fléau. Ainsi le rendu de leurs réflexions permettra de nourrir les échanges du comité de gouvernance.
« Je pense que c’est une excellente idée de se tourner vers les citoyens et de réunir une intelligence collective, explique Jean-Alain Course, ancien directeur de la Dass et président du comité de gouvernance, en charge d’animer les débats. Nous demandons des propositions qui émanent du terrain, car le terrain, c’est le bon sens. Nous nous rendons compte que toutes les choses mises en œuvre ont été utiles mais sont loin d’avoir permis de résoudre le problème. Sinon, nous n’aurions pas de morts sur la route, nous n’aurions pas autant de violences intrafamiliales ou de jeunes qui boivent de l’alcool. Cette fois-ci nous tentons autre chose. »
Un questionnaire soumis à tous les Calédoniens en décembre
La première mission du comité sera d’établir dans les jours qui viennent un questionnaire qui sera mis en ligne au mois de décembre par la province Sud. Tous les Calédoniens qui le souhaitent, qu’ils vivent dans les Loyauté, en province Nord ou en province Sud, pourront y répondre.
Des tables rondes seront ensuite organisées au mois de février sur certaines questions spécifiques qui ont émergé grâce à l’analyse des résultats du questionnaire. Tous les Calédoniens qui le souhaitent pourront y participer.
A l’issue de ces échanges, le comité de gouvernance rédigera un avis et formulera des propositions au mois de mars.