Des professionnels de la DPASS sensibilisés aux troubles spécifiques du langage et des apprentissages



Lors des visites médicales scolaires, il n’est pas rare que les médecins et infirmiers du service de la médecine scolaire, mais également pendant les consultations, les personnels de la Protection maternelle infantile (PMI) et du CMS de Montravel, constatent des retards de langage chez des enfants. Retards qui se répercutent dès lors sur les apprentissages. En province Sud, le taux de demandes de bilan orthophonique est en augmentation. Bien que formés au dépistage des troubles spécifiques du langage et des apprentissages, appelés anciennement troubles « dys », chez les tout-petits, ces professionnels manquaient d’outils pour détecter ces troubles chez les enfants de niveaux CP et CE1.


La visite médicale à l’école est un passage obligatoire pour tous les enfants et l’occasion pour les professionnels du service de la médecine scolaire de la province Sud d’effectuer un bilan de santé complet. Celui-ci comprend un examen médical, la vérification des vaccinations, l’évaluation du développement psychomoteur et l’adaptation à l’école. C’est dans ce cadre que les dépistages visuels, auditifs et des troubles du langage sont réalisés afin de vérifier l’évolution de l’enfant. Florence Branchu, responsable de l’UPASS de Nouméa explique les motifs de cette formation : « Nos personnels de la médecine scolaire disposent de deux outils de dépistage : le premier pour les 4-5 ans et le deuxième pour les 5-6 ans. Il leur manquait un outil pour les plus grands, de niveaux CP et CE1. Aussi, nous avons fait appel aux orthophonistes du Service de prévention et de promotion de la santé de la province Sud pour mettre en place cette formation le 27 septembre à l’UPASS. Comme c’est un sujet auquel les personnels médico-sociaux de la PMI et du CMS de Montravel sont également confrontés, nous  leur avons proposé d’y participer.»

Karine Tricaud, orthophoniste au Service de prévention et de promotion de la santé de la DPASS.

 

Mettre des mots sur les troubles spécifiques du langage et des apprentissages

La formation qui dure trois heures n’a pas la prétention de balayer tous les aspects de cette problématique liée au langage et aux apprentissages appelée anciennement troubles « dys ». « L’idée est de leur permettre de repérer les différents troubles parce qu’il n’y en pas qu’un seul », souligne Florence Branchu. Ils se traduisent par une difficulté à s’exprimer (dysphasie), écrire (dysgraphie et dysorthographie), lire (dyslexie), calculer (dyscalculie). Cependant, la terminologie a changé car on les appelle désormais les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (T.S.L.A).

La formatrice Karine Tricaud, orthophoniste au Service de prévention et de promotion de la santé observe : « C’est important pour ces professionnels en contact avec les enfants, de comprendre ces troubles neurodéveloppementaux pour pouvoir appuyer la demande des enseignants afin de favoriser les orientations des enfants. » Elle ajoute : « Le but était de leur faire un petit rappel sur les acquisitions attendues en sachant que les médecins et les infirmières de la médecine scolaire sont déjà sensibilisés à ces types de troubles. Ils souhaitaient notre aide pour améliorer les outils dont ils disposent déjà. »

Au-delà, ces professionnels voulaient « être rassurés sur ce qu’ils pouvaient ressentir comme signaux d’alerte et savoir si éventuellement, c’était une bonne idée d’envoyer l’enfant chez l’orthophoniste. »

Le bien être de l’enfant et son développement étant la priorité, l’idée qui prévaut au travers cette réflexion, se résume par ces deux questions : « Comment faire en sorte que les aménagements spécifiques peuvent être mieux mis en place pour ces enfants qui présentent ces troubles ? Et comment les dépister au mieux ? »

Ces questions feront l’objet d’une prochaine formation pour aller encore plus loin conclut Karine Tricaud : « Il faudrait créer et modifier certains outils, nous travaillerons dessus lors d’une autre session. »

Il est à noter que les troubles d’apprentissage ne sont pas liés à l’intelligence de l’enfant. En effet, certains enfants atteints de ces troubles ont une intelligence normale, voire supérieure à la moyenne. Ces troubles sont dus à une carence du cerveau qui nuit au traitement de l’information. Cependant, en raison de ces troubles, ces enfants peuvent faire l’objet de jugement de la part de leurs camarades et sont de ce fait plus susceptibles d’avoir une faible estime d’eux-mêmes et de s’isoler. Aussi, une prise en charge précoce permet une amélioration des compétences déficitaires et influence positivement la qualité de vie des enfants.

 

17 personnels de la médecine scolaire, de la PMI et du CMS de Montravel ont participé mercredi 27 septembre à la formation sur les troubles du language et des apprentissages à l’UPASS de Nouméa.

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