À l’occasion de la Semaine européenne de la mobilité, la province Sud a organisé jeudi soir un ciné-débat autour du documentaire « À contresens : voiture électrique, la grande intoxication » réalisé par Jérôme Piguet. « Alors que la voiture électrique est au cœur d’une guerre de l’information, ce documentaire cherche à distinguer, en allant sur le terrain, le vrai du fake », peut-on lire sur le site internet du film. Ce sujet s’inscrit totalement dans la démarche provinciale pour la transition énergétique avec l’axe de développer une mobilité durable.
Philippe Blaise, premier vice-président, a ouvert la séance en rappelant que « la Province a en charge la gestion des réseaux routiers provinciaux. » La question des véhicules électriques est importante dans le cadre de la transition énergétique mais « il ne faut pas ignorer que dans le monde 40 % des véhicules électriques sont des deux-roues ou des trois roues » a-t-il tenu à souligner.
De nombreuses informations qui circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années tentent de démontrer que la voiture électrique n’est pas aussi écologique qu’on le prétend : bilan énergétique défavorable, batteries non recyclables, conditions d’extraction du cobalt et du lithium déplorables… C’est en partant de ce constat que l’ingénieur Marc Muller et le journaliste Jonas Schneiter ont eu l’idée de lancer une enquête pour vérifier une à une les informations diffusées dans les médias. Après deux ans de travail, ils ont réussi à démonter toutes les « fake news » sur la voiture électrique.
« Un sujet qui fait débat » admet Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge notamment de la transition énergétique en Nouvelle-Calédonie. Ce dernier a expliqué que dans le cadre du Schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie (STENC) : « Sur la question des véhicules électriques, nous avons pris volontairement du retard sur ce qui avait été prévu parce qu’alimenter les véhicules électriques avec du charbon et du fioul, ça n’avait pas forcément de sens. Donc nous avons souhaité améliorer le mix énergétique de la Nouvelle-Calédonie avant de développer la partie écomobilité. »
Une remise de 20 % sur l’achat de véhicule électrique
Début septembre, l’Agence Calédonienne de l’Énergie a annoncé qu’une prime à l’achat de voitures a été mise en place sans condition de ressources. Une remise de 20 % plafonnée à 600 000 F versée directement au concessionnaire pour inciter les ménages à passer au véhicule électrique.
Pour accompagner le développement de l’utilisation des véhicules électriques, le gouvernement a établi un schéma de maillage sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. « On a lancé un appel à projets avec l’Ademe et l’Agence Calédonienne de l’Énergie pour poser 130 bornes électriques en suivant ce schéma de maillage. On a fixé des tarifs extrêmement incitatifs en journée quand c’est du photovoltaïque et plus chers le soir quand c’est de l’énergie fossile. »
240 bornes sont prévues d’ici la fin de l’année et « 600 bornes ouvertes au public en 2027 » a annoncé l’Agence Calédonienne de l’Énergie.
Depuis la sortie du fim « À contresens » en novembre 2020, la voiture électrique fait toujours couler beaucoup d’encre. Les sujets autour de la mobilité électrique sont au cœur des débats de la société. Cependant les choses ont bougé. Les décisions prises au niveau de l’Union Européenne prennent la direction de la mobilité électrique. C’est vers cette transition que s’inscrit également la Nouvelle-Calédonie. « Nous avons une enveloppe budgétaire liée à l’Union Européenne et nous devons atteindre des objectifs afin que d’autres financements puissent être débloqués. Par conséquent, il fallait créer une impulsion et proposer un bonus suffisamment large pour que les Calédoniens puissent faire cette transition énergétique et montrer l’exemple aux autres », a indiqué Christopher Gygès.