La province Sud proposait hier une conférence-débat sur l’art et la relation aux corps. Adossé au formidable travail actuellement exposé par Gabrielle Ambrym au Château Hagen, ce temps d’échanges, à travers des exemples d’actions artistiques et des témoignages, a permis de tisser le lien entre l’art sous ses différentes formes et le bien-être, la santé et la reconnexion au corps.
Comment l’art influe-t-il sur notre rapport au corps ? Par « le partage », « le lâcher-prise », « la valorisation », « l’introspection », « la reconnexion »… Il y a autant de réponses que d’expériences.
En présence de Léa Tripodi, élue provinciale membre de la commission Culture, plusieurs participants sont venus partager leur approche et leur vécu des vertus de l’art sur le corps et la santé.
L’art, pour créer du lien et libérer la parole sur le corps
D’abord, Gabrielle Ambrym a présenté son exposition et la démarche artistique qui l’a conduite à dresser le portrait peint et brodé de patients et de soignants et à partager leur témoignage. Regards sur un corps vivant met ainsi en avant le regard qu’on pose sur son corps, à différentes étapes de la vie, la puissance qu’on va chercher en nous quand ce corps est bousculé par la grossesse, l’âge ou la maladie, et la place des soignants et du lien dans ce processus. Son intervention a été enrichie par celle de deux de ses témoins, l’une, patiente en rémission d’un cancer et l’autre, sage-femme au service de protection maternelle et infantile de la Province.
L’art pour lâcher prise et se sentir puissant
Pour l’association Mathiila, « être bien dans son corps, permet d’être bien dans sa tête ». Sur ce principe, elle propose d’utilise l’art et la culture comme leviers d’épanouissement. Quelques-uns des participants à ses ateliers ont raconté hier soir les effets de cette expérience artistique. Que ce soit par la danse-parentalité (atelier de danse avec son enfant) ou par une résidence artistique, l’art leur a permis d’explorer, de lâcher prise, d’accepter leur corps, de s’y reconnecter, et de développer leur sentiment de puissance.
L’art, un outil d’expression de l’intime et d’épanouissement
La direction provinciale de la Culture, la Jeunesse et des Sports et celle de l’Action Sanitaire et Sociale ont quant à elles pu démontrer ce lien bénéfique entre l’art et le soin de l’être et du corps. Elles ont présenté un bilan du regard que les jeunes portent sur leur corps (enquête Bien dans mes claquettes 2022) et l’accompagnement qu’on leur propose, montré l’importance des œuvres installées dans les Centre Médico-Sociaux, évoqué les activités proposées aux enfants placés en foyer ou en famille d’accueil, ainsi que les vertus de l’art thérapie auprès des victimes et auteurs de violences intrafamiliales au Relais. Dans chacune de ces situations, l’art incarne un outil, un moyen aux mains des professionnels pour installer un climat de confiance et accompagner les jeunes et les personnes en souffrance dans leur (re)construction.
L’art permet d’acquérir et des développer des compétences psycho-sociales, mais aussi de gagner en estime de soi ; il éveille la curiosité, sublime le quotidien, permet de communiquer autrement, sort de l’isolement, rapproche les gens. Il peut aussi être apaisant ou salvateur, emmener sur un cheminement d’introspection et de reconnexion à soi et à son corps.
➡️ Retrouvez jusqu’au 30 septembre au Château Hagen, l’exposition Regards sur un corps vivant de Gabrielle Ambrym. 40 portraits de soignants et patients, réalisés autour du rapport au corps à travers le soin en Nouvelle-Calédonie. Mêlant différentes techniques et installations, ce projet a été réalisé grâce au soutien de plusieurs partenaires, dont la province Sud.