Le centre médico-social de Kaméré organisait ce matin un petit déjeuner santé, dans le cadre de la semaine nationale de prévention du diabète. Au programme : des dépistages simples et rapides, des conseils et des animations. Ce moment d’échange a permis aux patients et visiteurs, qu’ils soient diabétiques ou non, de (re)découvrir comment adopter une bonne hygiène de vie afin de réduire les risques.
Il est 7h55 ce mercredi matin et ça s’active en cuisine au centre médico-social provincial de Kaméré. Toute l’équipe finalise les préparatifs pour l’opération « petit déjeuner santé ». « Une initiative lancée par l’équipe du centre, qui souhaitait proposer, en synergie, une opération autour du diabète », explique Florence Branchu, responsable de l’unité provinciale d’action sanitaire et sociale de Nouméa. Cette action s’inscrit dans la semaine nationale de prévention du diabète, tout comme la campagne d’information et dépistage proposée lundi dernier par la province Sud dans ses établissements de santé. Au total, 251 tests réalisés, « dont 40 à Kaméré. 8 étaient positifs : 4 cas connus de diabète et 4 qui ont été adressés à un médecin. Nous les avons également invités à revenir ce matin pour s’informer et discuter avec l’équipe médico-sociale. »
Dépister et sensibiliser
Les visiteurs commencent à arriver petit à petit, seuls, en famille ou en couple, parfois pour leur tout premier dépistage. L’infirmière les accueille pour un test rapide. Si le résultat indique plus de 1,40 de glycémie (après leur repas du matin), ils sont orientés vers le médecin. Une prise de sang à jeun permettra de confirmer le diagnostic, avec deux possibilités : le pré-diabète « qui est réversible, explique le médecin du CMS, si on adapte son alimentation et son activité physique, même si ce n’est pas toujours facile » et le diabète, pour lequel il faudra envisager une prise en charge médicale « Ça se soigne, rassure-t-il. La situation peut fortement s’améliorer avec une bonne hygiène de vie et des médicaments. »
Ce petit déjeuner permet justement au personnes diabétiques et non-diabétiques de revoir, dans un esprit convivial, les fondamentaux d’une bonne alimentation : les assistantes sociales animent un quizz sur les idées reçues à propos du diabète et sur le taux de sucre dans les boissons, tandis qu’autour d’une table de petit déjeuner bien garnie, la diététicienne présente les aliments à privilégier pour être en bonne santé. « L’idée, c’est de montrer qu’il est facile et accessible de bien manger, avec des produits qu’on connait, des produits simples et du jardin, qu’on peut créer sa propre boisson aromatisée sans sucre… ».
Lutter contre le diabète en changeant ses habitudes alimentaires
Car le diabète est une maladie chronique, liée à l’insuline, l’hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang. Et elle touche 10 % de la population calédonienne, un chiffre alarmant. En cause : la conjonction de 3 grands facteurs que sont la consommation importante de sucre, le surpoids et la sédentarité.
Michel, diabétique depuis une vingtaine d’années, en sait quelque chose. Premier arrivé, il est venu discuter avec l’équipe de sa condition, « Avant, je consommais beaucoup de sodas et de glaces… En 1999, on m’a annoncé un pré-diabète, mais j’ai voulu faire mon cowboy. Je regrette de ne pas avoir agi quand je le pouvais, car je suis diabétique désormais. Avec la prise de conscience, j’ai revu mon hygiène alimentaire. Il le faut, car mon objectif désormais, c’est de préserver mes reins et éviter la dialyse ». La diététicienne évoque ensuite avec lui les recommandations alimentaires pour stabiliser le taux de sucre dans le sang. Martine, jeune patiente du CMS, participe activement à la conversation. Elle vient d’apprendre qu’elle est en pré-diabète. « C’est important pour moi d’être suivie par des professionnels pour ne pas faire n’importe quoi. J’ai réduit ma consommation de sucre, je bouge davantage… J’ai déjà perdu 3 kg en 1 mois. Ça aide à prévenir l’arrivée du diabète et ça fait du bien. » La jeune femme est déterminée à ne pas se laisser avoir par ce fléau « Je le fais pour ma santé, et pour mon fils. »