Obésité : avec POP, on ose le changement !



2 adultes sur 3 souffrent de surpoids ou d’obésité en Nouvelle-Calédonie. Un constat sans appel, en grande partie lié aux modes de vie sédentaires et à la consommation de produits trop gras ou trop sucrés… Pour lutter contre l’obésité, la Province lance un programme de proximité (POP), sous forme d’accompagnement individualisé et pluridisciplinaire. L’objectif : identifier les comportements facteurs d’obésité, pour envisager des modifications d’habitudes à long terme. Le CMS de Païta, centre-pilote, recevait jeudi une douzaine de volontaires, prêts à se lancer dans l’aventure.


« Un fléau qui ravage notre population », estime sans détour Aniseta Tufele, élue provinciale et présidente de la commission de la Santé et de l’action sociale, en introduction du lancement. À ses côtés, se trouvent une équipe de professionnels de la santé mais aussi une douzaine de volontaires, qui se rencontrent pour la première fois. Après un premier entretien individuel de motivation, lors duquel chacun d’eux a évoqué sa situation, ses objectifs et ses attentes, l’heure est au lancement collectif du programme Pop ! P.O.P. pour programme obésité de proximité. 20 participants, 6 mois, 4 disciplines liées à la santé.

 

L’éducation thérapeutique, pour prendre la main sur sa santé

Pensé comme une alternative aux soins habituels, le programme obésité de proximité suit les recommandations de la Haute autorité de santé en matière de lutte contre l’obésité, en s’appuyant sur l’éducation thérapeutique. Avec ses dimensions bio-médicale, diététique, psychologique, sociale et l’activité physique (2 séances / semaine), cette prise en charge globale est centrée sur le patient et ses besoins ; elle vise à le rendre acteur de sa santé au quotidien, à travers une approche pédagogique et pluridisciplinaire.

Destiné aux personnes en situation d’obésité, orientés vers le dispositif par leur CMS, ce programme consiste à diagnostiquer dans un premier temps la situation de chacun puis à définir un « contrat » personnalisé avec ses objectifs. Le programme va amener le patient à identifier les comportements facteurs d’obésité et à les modifier, avec à la clé, une perte de poids durable, un maintien de la masse musculaire ainsi qu’une amélioration du comportement alimentaire et de la qualité de vie.

« Acquérir des outils pour devenir acteur de sa santé, de son corps, auprès d’un ensemble de professionnels, de la médecin à la psychologue en passant par la diététicienne et le coach sportif. »

Une équipe pluridisciplinaire, pour un accompagnement personnalisé

« Nous avons tous un capital santé – certains meilleurs que d’autres, certes – qu’il nous appartient de préserver, de chérir et de développer », explique Jean-Baptiste Friat, directeur provincial de l’Action sanitaire et sociale Sud. Dans cette démarche de prise en charge active de leur santé, les volontaires vont mener un travail sur eux et développer certaines connaissances et compétences utiles, grâce aux conseils et au suivi de plusieurs professionnels. « On va vous accompagner tout au long de ce programme », rassurent d’emblée Claudine Jecko et Valérie Annel, toutes deux responsables du programme, avant de présenter le reste de l’équipe : les docteurs Ophélie Richard et Isabelle Monchotte, médecins au CMS, Chloé Wahlley, diététicienne, Virginie Torre, psychologue et Thomas Lahaut, coach sportif et d’activité physique adaptée. Leurs interventions se feront au cours d’entretiens individuels, en fonction des besoins de chacun, mais aussi de manière collective. Au programme par exemple pour les volontaires, des activités physiques (gym douce, marche, piscine…) et des ateliers aux thématiques variées : « balance énergétique », « alimentation et budget », « plaisir et frustration », « bien dans son corps »…

Premiers échanges

Alors que certains sont retenus par le covid, une douzaine de femmes ont fait le déplacement pour participer à cette présentation. Chacune porte avec elle sa propre motivation et son contrat d’objectifs. « Je souffre d’arthrose et je dois perdre du poids, pour ma santé » glisse l’une d’elles. Souvent mamans ou grand-mères, elles soulignent l’importance de ce type de dispositif pour « se motiver à avancer en équipe », mais aussi pour s’accorder un temps pour soi et pour sa propre santé « en tant que maman, épouse… on a tendance à s’oublier. » L’émotion est là, quand certaines livrent déjà quelques bribes de parcours de vie, leurs craintes et leurs attentes. Toutes en sont conscientes, cet espace qu’elles partagent « permet de s’exprimer, de dire les freins qui nous bloquent », car « avec notre entourage nous pouvons être pudiques, mais au contraire parler plus ouvertement avec des professionnels ».  Les présentations individuelles à peine terminées, l’assemblée échange déjà avec bienveillance, intérêt et humour autour de ce qui l’attend…

Car cette première rencontre amorce 6 mois d’apprentissages et d’efforts, aux côtés de l’équipe de professionnels. Si ce programme porte ses fruits, il pourra être décliné dans d’autres CMS de province Sud.


Le programme POP répond à un des 14 objectifs stratégiques que s’est fixés l’exécutif : « être une collectivité solidaire et de proximité qui accentue la prévention sanitaire et accompagne sa population vers l’autonomie. »


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