Face aux acteurs et partenaires impliqués dans la prévention et la gestion des déchets, la province Sud a présenté ce mardi matin le bilan des actions entreprises dans le cadre de son plan quinquennal 2018-2022. Une restitution qui a permis à Françoise Suve, élue provinciale et rapporteur de la commission de l’environnement, de mesurer le chemin parcouru mais aussi d’envisager l’avenir avec le prochain Schéma provincial de prévention et de gestion des déchets qui sera la feuille de route provinciale pour les cinq ans à venir.
Lancé en 2018 mais concrètement mis en place en 2019 avec l’actuelle mandature, le Schéma provincial de prévention et de gestion des déchets est un outil au service de l’environnement pour une mutation vers l’économie circulaire qui comporte trois ambitions principales : prévenir les déchets en amont de leur production, favoriser la mutation vers l’économie circulaire et poursuivre l’extension des filières et améliorer les capacités de collecte et de traitement de déchets.
1 milliard de francs versé pour des projets de valorisation des déchets et d’économie circulaire
Au regard de ces objectifs, Françoise Suve soutient que « le bilan est plutôt bon, parce que nous sommes partis de rien. » Les confinements en 2020 et 2021 ont quelque peu freiné son essor. Mais dans l’ensemble sur les cinq ans écoulés, l’élue de la commission de l’environnement tient à souligner que pas moins d’ « 1 milliard de francs toutes sources d’aides confondues a été versé pour des projets qui s’articulent autour de la valorisation des déchets et de l’économie circulaire. C’est énorme, cela prouve tout l’intérêt et surtout l’engagement de la province Sud pour ces filières économiques ! » Et d’ajouter : « Ce qui est peut-être constructif, c’est que nous avons apporté une vision beaucoup plus économique ou du moins qui ouvre un champ plus large sur le sens de cette gestion des déchets puisqu’il ne s’agit pas uniquement de la protection de l’environnement, mais aussi de la création de filières de valorisation, donc du développement économique via des porteurs de projets. Des entreprises se sont structurées autour de la valorisation des déchets et ont créé des emplois. C’est ce qu’on appelle l’économie circulaire et ça, c’est vraiment une réussite ! »
Mise en place de nouvelles filières de traitement de déchets
Par ailleurs, la province Sud a adopté dans son code de l’environnement le principe de Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) pour 8 filières de déchets : les pneus, les huiles usagées, les véhicules hors d’usage, les accumulateurs au plomb, les piles, les équipements électriques et électroniques, les médicaments non-utilisés et les emballages qui concernent les contenants de boissons et de conserves alimentaires. « Mais il va falloir que nous poursuivions pour les emballages en carton. Naturellement, nous arriverons à intégrer cette sous-filière dans celle des emballages », souligne Françoise Suve. À cela s’ajoute : « La création d’un Ecopole, ce centre qui regroupe des activités dédiées aux initiatives de recyclage et de réemploi, fondé sur l’insertion sociale des personnes éloignées de l’emploi mais aussi la mise en place de plusieurs déchetteries et points d’apports volontaires qui vont être construits. »
Cependant, la collectivité veut aller encore plus loin avec la structuration de nouvelles filières telles que les déchets diffus spécifiques, les navires hors d’usage, les fusées de détresse, les médicaments non-utilisés, les produits phytosanitaires non-utilisés et les boues d’hydrocarbures. « Aujourd’hui, on voit bien qu’il y a une attente très forte de la part des opérateurs et des citoyens pour aller plus vite. Et nous devrons également mener de front la gestion notamment des masques chirurgicaux, les boues des stations d’épuration, les compteurs électriques parce que nous voulons muter vers des compteurs intelligents, donc il faudra remplacer les milliers de compteurs, qu’est-ce qu’on en fait ? Et comment on peut leur donner une seconde vie ? » Bref, le chantier est loin d’être terminé.
L’année 2022 ne tire pas encore sa révérence, mais la collectivité se projette déjà à l’horizon 2023 avec un nouveau Schéma provincial de prévention et de gestion de déchet 2023-2028. « Nous avons été très pratiques pragmatiques et opérationnels dans la mise en œuvre du schéma provincial de prévention et gestion de déchets 2018-2022. L’idée est de nous atteler au plus vite au prochain schéma qui devra être validé en février 2023, tout en gardant à l’esprit qu’il n’y a pas que des projets, mais aussi la réglementation qui doit les accompagner et valoriser économiquement ces déchets », a précisé Françoise Suve.
Les chiffres clés en province Sud en 2017
- 22 000 tonnes de déchets dangereux
- 1 300 000 tonnes de déchets inertes issus du secteur du BTP
- 110 000 tonnes de déchets non dangereux issus des activités des entreprises
- 86 0000 tonnes de déchets issus des ménages
- 2,7 milliards de francs de coût annuel de gestion de déchets