La province Sud s’engage sur la transition énergétique de l’industrie métallurgique



Ce matin, Sonia Backes, présidente de l’assemblée de la province Sud, a signé, aux côtés du gouvernement, de Prony Resources (PRNC), de la société Le Nickel (SLN) et d’Enercal, l’accord-cadre qui planifie la mise en œuvre de la transition énergétique pour les métallurgistes. À la clé : un nickel « vert », qui se démarquera sur le marché mondial par son approvisionnement à 70 % en énergies renouvelables.


« Il existe aujourd’hui des solutions extraordinaires, qui nous permettent d’aller dans le sens du « nickel vert », un nickel produit dans des conditions énergétiques, environnementales et humaines respectueuses, et d’être ainsi précurseurs pour répondre à cette attente sur le marché mondial », se réjouissait ce matin Sonia Backes. Cet accord-cadre et la visibilité qu’il apporte, permettent en effet d’enclencher une nouvelle phase de la transition énergétique, consacrée aux grands consommateurs que sont les industriels miniers.

Un plan ambitieux de décarbonation à 10 ans

L’accord-cadre, signé ce matin par les différents partenaires, à l’initiative de Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de la transition énergétique et des énergies renouvelables, planifie l’alimentation des sites industriels de Doniambo et Prony, via un déploiement massif d’énergies renouvelables à l’horizon 2030. En effet, comme l’a souligné Christopher Gygès, en introduction : « Si l’ambition commune des partenaires était de faire de la Nouvelle-Calédonie un modèle de transition énergétique sur la partie métallurgique, avec a minima 50 % d’énergie renouvelable, cet accord-cadre va encore plus loin en visant jusqu’à 70 % à l’horizon 2030. Avec seulement 20 % d’énergie décarbonée actuellement, c’est un véritable changement de paradigme ! ». Une ambition de développement durable à laquelle prendra part la province Sud, portée par sa volonté d’intégrer la protection de l’environnement et la lutte contre l’intensification de l’effet de serre dans ses politiques et actions provinciales.

Cet accord-cadre découle d’une volonté partagée d’augmenter considérablement la part d’énergies renouvelables destinée aux métallurgistes sur les 10 prochaines années.

 

Un nickel vert, plus compétitif

Pour les deux métallurgistes – bientôt trois, espère le gouvernement -, cet accord porte également plusieurs enjeux : « Celui d’accélérer notre transition énergétique, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’accéder à une énergie plus compétitive en termes de coût », a expliqué Guillaume Verschaeve, directeur général de la SLN, avant d’ajouter : « Le nickel sera ainsi moins coûteux et moins sensible au marché. Cela va consolider la filière nickel ». Pour Béatrice Pierre, directrice générale de Prony Resources : « En travaillant ensemble, avec une vision globale pour le pays et la métallurgie, on avance plus vite. Au-delà de l’aspect financier sur lequel il est compliqué pour nous de nous démarquer, nous pourrons être compétitifs sur l’aspect développement durable, en tant que pionniers de la décarbonation. » Un point très important, qui est pris en compte sur l’ensemble de la chaîne de production chez certains constructeurs comme Tesla.

À la clé : un nickel « vert », produit de manière respectueuse à la fois en termes d’énergie, d’environnement et de ressources humaines, avec une amélioration du coût de l’énergie, des émissions de gaz à effet de serre, et de sa compétitivité sur le marché mondial.

 Des actions déjà amorcées, pourtant impossibles il y a 5 ans

Comme l’a souligné Jean-Gabriel Faget, directeur général d’Enercal : « Les évolutions sont très rapides. Tout cela n’aurait pas été possible il y a seulement 5 ans. Mais nous avons aujourd’hui à notre portée des projets très enthousiasmants, avec l’objectif de fournir aux Calédoniens et aux métallurgistes une énergie de qualité et résiliente ». Le plan prévoit un échéancier annuel de progression en termes de production et de stockage, avec a minima 100 MWc autorisés par an, pour une ambition de 1000 MWc sur 10 ans. Or, plusieurs actions sont déjà lancées. Ainsi, sur les 430 MWc prévus d’ici 2025 et répartis sur 25 sites, 310 MWc sont déjà autorisés ! En outre, comme l’a rappelé Sonia Backes, la centrale accostée prévue pour seconder temporairement la centrale B de la SLN, s’inscrit dans cet élan en étant conditionnée à la concrétisation dans la foulée de cette trajectoire en énergies renouvelables, et en proposant déjà une nette amélioration des émissions de gaz à effet de serre. « La trajectoire est écrite et possible. Elle est même déjà lancée », confirmaient les signataires, en conclusion de ce temps fort.

Avec cet accord-cadre, la part d’énergie fossile destinée aux industriels passera de 80 % à 30 % en 10 ans. La SLN ne produira plus son énergie sur site. Tandis que l’énergie issue du barrage de Yaté, actuellement dédiée à Doniambo, sera intégrée au réseau et participera à compenser l’intermittence de l’énergie photovoltaïque.


Objectifs

Production :

  • 70 % d’énergies renouvelables, contre 20 % actuellement
  • 1000 MWc de puissance installée supplémentaire en 10 ans,
  • dont 430 MWc d’installations photovoltaïques et éoliennes en 2023-2025
  • dont 210 GWh annuels d’énergie décarbonée fournie à PRNC d’ici 2026

Stockage :

  • Une station de transfert d’énergie par pompage (STEP), avec une capacité de stockage de 600 MWh en 2027 (puis 1800 MWh en 2032)

Plus de 300 MWh de stockage par batteries à grande capacité d’ici 2026


 

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