Sollicité par Sonia Backes, la présidente de la province Sud et son premier vice-président Philippe Blaise, en charge du logement, ainsi que par Muriel Malfar-Pauga, élue et présidente de la commission de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, pour une mission d’expertise du 4 au 20 mars, Jean-Luc Gorce, directeur général d’Aquitanis, l’office public de l’habitat de Bordeaux Métropole, a livré ses premières conclusions en matière de renouvellement urbain, appliquées aux logements sociaux en province Sud.
Après les grandes campagnes de construction datant des années 1970, le parc de logements sociaux a besoin aujourd’hui de profondes rénovations. À l’initiative de Muriel Malfar-Pauga, élue provinciale et présidente de la SEM agglo, la province Sud et les trois bailleurs sociaux de Nouvelle-Calédonie (FSH, SEM Agglo et SIC), ont sollicité les conseils auprès d’Aquitanis le bailleur social bordelais, expert en conduite d’opérations de renouvellement urbain. « La province Sud souhaite faire évoluer sa politique en faveur du logement social et accompagner les bailleurs. Ce partenariat – une première – a pour ambition commune et partagée d’améliorer l’habitat », a expliqué l’élue. L’objectif de cette mission ? Obtenir des préconisations d’actions à mener en matière de rénovation et d’aménagement afin de corriger les désordres rencontrés dans les quartiers identifiés avec des problématiques d’insécurité, de vacances locatives, de dégradation, etc.
La priorité, c’est le locataire !
Durant sa mission, Jean-Luc Gorce, directeur général d’Aquitanis, a réalisé des visites in-situ et rencontré les gestionnaires, les maires et diverses personnes-ressources, pour apporter son regard d’expert sur la situation locale, et plus particulièrement sur 3 opérations : les tours de Magenta à Nouméa, la résidence Takutea 1 à Dumbéa et la résidence Riverstar à Nouméa. Sa prospection sur le terrain a permis de déterminer des leviers d’action en faveur du bien-vivre dans le logement social, « car c’est le locataire, la priorité », a tenu à rappeler Muriel Malfar-Pauga. « Des commerces fermés, des pieds de bâtiment tagués, des parkings inutilisés… constate l’expert. L’espace est clos et vidé, laissant la voie libre au squat, au trafic ou aux dégradations. C’est exactement ce que la Métropole a traversé il y a 10 ans, mais il est possible de changer la donne maintenant pour ne pas glisser vers les mêmes dérives. »
Développer de nouveaux usages, avec les habitants
Pour Muriel Malfar-Pauga « Ce regard extérieur permet de reprendre en main des points qui étaient jusque-là, considérés avec un certain fatalisme ». Parmi les préconisations, Jean-Luc Gorce propose de désenclaver les sites, en travaillant sur les accès et les flux, de trouver d’autres utilités aux locaux commerciaux fermés en les rachetant si nécessaire, d’éloigner les voitures des bâtiments pour favoriser les jardins, d’améliorer l’adressage et même d’agrandir les tours par l’extérieur. Mais aussi, et il insiste, de développer la proximité, en y dédiant du personnel. « Une nouveauté pour nous, notait Sacha Benisti, directeur général de la SEM Agglo, alors que cela représente 70 personnes chez Aquitanis ». Autre cheval de bataille pour cet expert en habitat participatif : impliquer les résidents dans la réflexion. Pour qu’ils s’approprient les rénovations et développent de nouveaux usages, c’est la condition sine qua non du succès.
Mise en place d’un plan d’action
Le rapport final qui reprendra tous ces points sera livré en septembre prochain, à l’occasion du congrès HLM à Lyon. Pour Jean-Luc Gorce, « Ces préconisations serviront de base à des échanges, puis à un chiffrage, une planification et une mesure des impacts financiers et humains, afin de déterminer un programme d’actions. Pour que cela porte ses fruits, le logement social doit devenir une des 1res priorités et s’appuyer sur un plan pluriannuel d’investissement afin d’embarquer tous les acteurs dans la dynamique ». « Cette campagne de rénovation à grande échelle va permettre de rendre leurs lettres de noblesse à ces sites et de redonner envie aux Calédoniens d’y habiter », a conclu Muriel Malfar-Pauga.