Ce mercredi matin, les élus de l’assemblée de la province Sud se sont réunis pour débattre de l’orientation budgétaire 2022 de la Province et voter une série de mesures parmi lesquelles la création du premier établissement pour les mineurs délinquants à Néméara, ou encore l’amélioration du code de l’environnement. Les textes votés ont ainsi conforté la volonté de l’exécutif de faire de la province Sud une collectivité de proximité qui, malgré les contraintes, agit pour l’avenir, toujours au service de ses administrés.
Lors du débat d’orientation budgétaire 2022 de la province Sud, les élus sont revenus sur le « déséquilibre fiscal » qui persiste et qui impacte le budget de la collectivité durablement : « Les débats d’orientation budgétaire de la province Sud se suivent et se ressemblent malheureusement » a déploré la présidente, Sonia Backes. « On en revient à la problématique de fond qui est que la province Sud, qui concentre 75% de la population sur son territoire n’a que 50% des recettes. » Rappelant que « les inégalités sociales et la fracture sociale se situent aussi et surtout en province Sud », la présidente a souligné que « la collectivité n’a pas les moyens d’assumer financièrement tout ce qu’elle devrait faire parce qu’elle n’a simplement plus les moyens. Nous arrivons au bout de l’accord de Nouméa donc c’est un sujet fondamental que l’on va devoir aborder prochainement car le rééquilibrage ne doit plus être un rééquilibrage provincial, mais un rééquilibrage entre les différentes populations de manière à ce que l’on réduise les inégalités. »
Malgré les efforts accrus de la collectivité pour répondre à l’évolution démographique de son territoire et pour redresser les comptes largement contraints, « la collectivité ne peut pas tenir sur le long terme dans ces conditions-là. » a-t-elle déclaré. Au-delà des efforts de gestion consentis, la présidente a insisté sur l’urgence de « trouver de nouvelles conditions d’équilibre » pour produire des « ressources pérennes » en réponse à la situation démographique du territoire provincial.
L’élue provinciale, Naïa Wateou, notamment présidente de la commission du développement économique, n’a pas manqué de saluer « les décisions assumées et exécutées pour ne pas ajouter de la crise dans la crise. » À l’unanimité, les élus ont aussi salué les services de la Direction provinciale des Finances dont la gestion rigoureuse des comptes a permis de maintenir une situation budgétaire viable de la province Sud. Ils ont tout de même souligné l’importance de « ne pas relâcher les efforts car nous sommes loin d’être sortis d’affaire. »
La création du centre de Néméara adoptée
Parmi les dispositifs adoptés, la création à Néméara du premier établissement pour les mineurs délinquants a été saluée et votée à l’unanimité. Véritable “projet calédonien” basé sur “la force partenariale et le travail de l’ensemble des acteurs engagés dans cette lutte contre la primo-délinquance“, ce dispositif prend tout son sens puisqu’en Nouvelle-Calédonie, “3 faits de délinquance sur 5 sont imputables à des mineurs et un mineur sur deux impliqué dans ces faits a moins de 15 ans” a rappelé la présidente. Face à ce constat alarmant, la province Sud, par le biais de sa direction de l’action sanitaire et sociale (DPASS), et en étroite collaboration avec le Parquet et l’ensemble des acteurs des domaines médico-sociaux, de l’éducation, de la formation, de la sécurité, du monde associatif et de la société civile, notamment coutumière, a conçu ce dispositif alternatif aux poursuites, par des « séjours de rupture. »
L’objectif: « Prévenir la récidive et permettre aux primo-délinquants de 12 à 17 ans qui dérivent de bénéficier d’un centre pour favoriser le répit, la réflexion et la reconstruction personnelle” a précisé la présidente.
Avec une ouverture prévue mi 2022, cet établissement médico-social proposera des séjours programmés axés sur “la culture“, “le sport” et “l’environnement du site“, pour “inciter ces jeunes à travailler, à se concentrer sur leur sentiment d’appartenance à la société et sur leur estime de soi grâce notamment à un retour aux savoirs de base” a-t-elle précisé.
La création de cet établissement sur le site provincial de Néméara conforte ainsi la volonté de la province Sud d’accompagner sa jeunesse, dont celle en manque de repères.
Le code de l’environnement de la province Sud et la question du risque-requin
Lors de la présentation du projet de texte pour enrichir et améliorer le code de l’environnement, le débat s’est orienté vers la question du retrait des requins bouledogues et tigres de la liste des espèces protégées. La présidente a tout d’abord rappelé de façon très pragmatique, que ces deux espèces ne sont pas menacées et que le nombre d’attaques n’a cessé d’augmenter depuis leur ajout dans la liste des espèces protégées en 2013 : « Avant 2013, il y avait eu 2 attaques. Après 2013, on en a compté 23 dont 16 en province Sud, c’est énorme ! L’objectif de classer des espèces protégées c’est justement de les protéger parce qu’elles sont menacées. Or, le requin bouledogue et le tigre ne font pas partis des espèces menacées à l’échelle mondiale, donc à ce titre, il n’y a aucune raison qu’elles soient protégées d’autant plus qu’elles mettent en danger la vie humaine. » La présidente a précisé qu’il ne s’agissait pas de « donner une quelconque autorisation de pêche », mais bien d’en lever les interdictions.