Les premiers chiffres concernant le nouveau dispositif d’accompagnement des mineurs en situation d’errance nocturne viennent d’être dévoilés et sont très encourageants. Initié en juillet dernier par la province Sud et le parquet de Nouméa, ce dispositif va se poursuivre et s’améliorer pour être encore plus efficace.
Cette semaine, Sonia Backes, la présidente de l’assemblée de la province Sud, Yves Dupas, le procureur de la République de Nouméa, Céline Verny-Rennes, la vice-procureure de la République en charge des mineurs, se sont réunis aux côtés d’élus provinciaux, du secrétaire général de la province Sud et des représentants de la DPASS (Direction provinciale de l’action sanitaire et sociale). Le but de cette réunion était de faire un point d’étape, sur le dispositif en faveur de l’accompagnement des mineurs en situation d’errance nocturne. Un dispositif expérimental, qui met en étroite relation les services de la province Sud, de l’État, la Police nationale, les polices communales et la Gendarmerie, de la protection judiciaire de la jeunesse. Une relation soulignée par Sonia Backes, la présidente de la Province expliquant que « le partenariat avec le parquet est un véritable atout qui permet d’accompagner les parents grâce aux services de la province qui proposent toutes les solutions possibles aux familles pour garantir une meilleure prise en charge. » Et ajoutant, « le but étant d’éviter que les jeunes errent le soir dans les rues avec les conséquences que l’on connaît. »
Des chiffres parlants
Depuis le début de l’expérimentation de ce dispositif, la DPASS indique que sur la base de 100 mineurs contrôlés par les forces de police et de gendarmerie sur Nouméa et le grand Nouméa, 8% des jeunes ont moins de 15 ans, et que parmi eux, un tiers était déjà connu de la protection de l’enfance. Les 15-17 ans représentent la majorité des jeunes contrôlés en errance nocturne. Enfin 70% ont entre 16 et 17 ans. Ce qui fait dire au procureur de la République Yves Dupas et Céline Verny-Rennes, la vice-procureure de la République en charge des mineurs, qu’il faut par ce nouveau dispositif arriver « à aider les parents » de manière à « agir le plus tôt possible pour éviter que 2/3 de ces mineurs ne basculent dans la délinquance. »
Essentiellement Nouméa
Ce premier bilan fait également état du lieu où les services de police ont trouvé des jeunes en train d’errer la nuit. La commune de Nouméa figure au premier plan avec près de 80% des mains courantes, les quartiers Sud (Anse-Vata, Baie des citrons et Orphelinat) étant les plus ciblés. Vient ensuite la commune de Dumbéa suivi des autres communes qui y figurent de façon plus sporadique.
Concernant les motifs du contrôle de police ou de gendarmerie, c’est l’ivresse publique et manifeste qui est signalée par les forces de l’ordre dans les mains courantes. La présidente de la province Sud, n’a pas manqué à ce propos de souligner ce problème de « l’alcool chez les mineurs qui les poussent à se mettre en danger et à passer à l’acte » puisque 61 jeunes sur 100 contrôlés étaient en état d’ébriété.
Un suivi personnalisé
À ce jour, sur 100 jeunes en errance la nuit, il faut savoir qu’une quinzaine de dossiers ont trouvé une issue positive du fait de la prise de conscience et de la mobilisation des parents quant à leur responsabilité et leur capacité à poser un cadre éducatif. Une vingtaine de jeunes ont eu une évaluation sociale, et une vingtaine encore a pu bénéficier d’un plan de suivi ou d’accompagnement (mesures éducatives judiciaires, mesure d’accompagnement éducatif à domicile, suivi dans le cadre pénal exercé par le service pénitentiaire d’insertion et de probation et de la protection judiciaire de la jeunesse).
Enfin, malgré la mise en place de mesures d’accompagnements par les services de la DPASS et des autorités judiciaires pour soutenir et accompagner les familles, seulement 6 transmissions de dossiers ont été faites au parquet pour une demande d’assistance éducative, faute de suivi et de non prise en charge des parents et l’allocation de rentrée scolaire a été suspendue dans 9 situations.
Les pistes d’amélioration
Si le premier bilan de ce dispositif en faveur de l’accompagnement des mineurs en situation d’errance nocturne est positif, la province Sud et les autorités judiciaires ont décidé de poursuivre leur action au plus près des familles face à une situation qui reste préoccupante. C’est en ce sens qu’elles ont décidé d’améliorer le dispositif et notamment les procédures que cela implique, afin de lutter au mieux et plus rapidement à l’errance des jeunes. Le but étant de garantir leur sécurité et par là même, celle de l’ensemble des administrés.