La brigade canine de la police municipale de Nouméa compte désormais quatre chiens et espère en accueillir deux autres prochainement. Depuis deux ans, ces super flics à quatre pattes sont des auxiliaires précieux pour les patrouilles de police et contribuent à l’objectif de sécurisation de la population. Grâce à la subvention provinciale, l’unité cynophile a recruté son quatrième chien et a acquis un véhicule d’intervention. Suivons ces agents très spéciaux à la trace !
Glock, un berger malinois de six ans est le plus âgé des quatre chiens policiers. Mais « il fait très jeune ! » assure Noémie Fakatika, maître-chien à la brigade canine de la police municipale de Nouméa. Le binôme est inséparable. « Je viens tous les jours avec lui au travail. Glock vit chez moi, mais reste dans un petit chenil dans le jardin. C’était d’ailleurs une des conditions pour devenir maître-chien : avoir un bout de jardin chez soi pour pouvoir l’héberger. »
Aimer les chiens n’est pas suffisant pour exercer cette fonction précise-t-elle : « Il faut être quand même motivé car on l’a tout le temps avec soi, même pendant les jours de repos, on doit s’en occuper. Un chien de travail ce n’est pas un chien de compagnie. » Et Glock a un caractère bien trempé d’après sa maîtresse. « Il est assez particulier. Tout le monde ne peut pas l’approcher facilement. Quand je dois m’absenter, je ne peux pas le confier à n’importe qui. »
Glock et ses collègues à quatre pattes sont parfaitement « heureux et équilibrés » assure Alain Guillon, le directeur de la police municipale. « Ils sont formés pour être des chiens policiers, l’environnement dans lequel ils évoluent est naturel pour eux. C’est leur terrain de jeux. Ils sont enthousiastes et fébriles à l’idée d’aller patrouiller. » Un chien policier est considéré comme un agent, et comme tel, il a un matricule et peut intervenir à n’importe quel moment comme son maître.
Résistants, agiles, percutants et équilibrés
« Les deux premiers chiens de la brigade ont été recrutés en métropole » informe Daniel Keletaona, le chef d’Unité de Sécurité et d’Intervention. « Ce sont des bergers malinois. Il n’y en avait pas sur le territoire quand on a commencé à constituer la brigade canine. Ils sont connus pour être très résistants, agiles, percutants, équilibrés et obéissants. C’est pourquoi, on les utilise dans toutes les polices du monde. »
Le coût pour faire venir un chien est de 1,7 millions de francs. Cela comprend les garanties de l’animal, la quarantaine, les vaccins, le dressage préalable. En revanche, les deux chiens suivants ont été recrutés localement, grâce à Jean Hucbourg, un ancien militaire formateur de maître-chien et dresseur. « Il a fait venir des bergers malinois de métropole et a mis en place un petit élevage à Bourail pour dresser des chiens destinés à la gendarmerie et la police. Ce qui coûte bien moins cher que d’en faire venir », explique Alain Guillon.
Une vie de chien policier
L’agent Noémie Fakatika se souvient de sa première rencontre avec Glock, il y a deux ans. « Cela s’est passé au centre de formation à Bourail. Quand je l’ai vu pour la première fois, il ne m’a pas accueillie comme je le voulais. Il a aboyé et montré ses crocs. Ce n’était pas très rassurant. » Heureusement, cela n’a pas duré. « Jean, le formateur a tout de suite su me rassurer. Il a sorti le chien du chenil, lui a mis la muselière et m’a donné la laisse. Sur le moment, le chien s’est retourné sur moi parce qu’il n’était pas content. » Et le lien s’est fait rapidement. « Quand Glock a compris que désormais, c’est moi qui le sortirais, lui donnerais à manger, s’amuserais avec lui, le câlinerais, il m’a adoptée. »
La formation du maître-chien a duré six semaines. « Les premiers jours, le travail consiste à se lier avec le chien. Il faut qu’il s’habitue à nous et vice-versa. Après, il faut qu’on travaille ensemble sur les différents cas de figures qui peuvent se présenter sur le terrain. On apprend à lui donner des ordres, le connaître, à s’occuper de lui, comprendre ses besoins et respecter ses temps de repos. »
Une fois par mois, chien et maître se réunissent avec le formateur pour une session d’entraînement intensif. Mais à côté de cela, Noémie s’exerce quotidiennement avec son chien. « Personnellement, à la maison, quand je suis au repos, je lui fais faire des exercices d’obéissance de base. »
À l’épreuve du terrain
« Les chiens interviennent en appui des brigades de roulement. Ils nous rassurent, nous protègent et cela dissuade beaucoup, souligne Daniel Keletaona, le chef d’Unité de Sécurité et d’Intervention. « Un binôme policier et chien, représente environ 6 agents. Les équipes interviennent pour disperser les attroupements, notamment le week-end sur les baies, à la sortie des boîtes. »
Autres cas d’interventions : lors de flagrant délit constaté, d’agression de personne, ou encore de recherche d’un cambrioleur. Les chiens sont muselés et lorsqu’ils doivent attaquer, c’est à la frappe. « C’est impressionnant et percutant » souligne Alain Guillon, le directeur de la police municipale. Ils peuvent dans certains cas précis être démuselés, mais « il faut que les conditions légales soient réunies », souligne-t-il.
La brigade canine souhaite développer davantage l’odorat des chiens pour faire du pistage, explique Noémie : « Souvent, nous intervenons après les faits. Par exemple lors d’un vol où le voleur a laissé sa veste dans sa fuite. Nous faisons renifler l’odeur au chien qui suit sa piste. Cela fait un mois et demi que nous faisons travailler l’odorat des chiens et nous avons de très bons résultats ! »
La province Sud a accordé une subvention de 6 millions de francs à la brigade canine pour l’équipement d’un véhicule canin et l’acquisition d’un quatrième chien. Alain Guillon est fier de cette nouvelle recrue. « Il s’agit de Peul qui a environ 14 mois. C’est un bon chien ! Il est issu d’une belle lignée. Il est grand, il en impose. Il promet ! »