Dix-huit sapeurs forestiers volontaires ont été recrutés au sein des agents provinciaux pour faire partie de la nouvelle brigade provinciale forestière. Sonia Backes, la présidente de l’assemblée de la province Sud, a annoncé que cette brigade viendra en renfort aux équipes d’intervention de la Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Risques (DSCGR), durant la saison sèche. Avec ce nouveau dispositif, la collectivité entend renforcer ses efforts en matière de préservation et de l’environnement naturel contre les incendies de forêt.
« Cette action vient compléter les dispositifs qui ont été mis en place par la Province dans le cadre de sa compétence environnementale, a expliqué Sonia Backes, lors de la conférence de presse ce lundi, au Parc Zoologique et Forestier. Nous avons créé en partenariat avec la Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Risques, une brigade qui aujourd’hui, est constituée de 18 agents volontaires de la province Sud. À terme, on espère arriver à une soixantaine de personnes. Cette brigade sera chargée d’accompagner, d’aider à prévenir un certain nombre de risques incendie et d’accompagner ceux qui vont lutter activement contre les feux. »
Ce partenariat « fera l’objet d’une signature de convention entre la province Sud et la Nouvelle-Calédonie » a ajouté la présidente de la province Sud.
Renforcer la sécurité
Ce nouveau dispositif intervient donc en complément de tout ce qui est déjà mis en place par la collectivité en termes notamment d’aménagements, d’études et de suivi réalisés en matière de prévention et de lutte contre les incendies. « Il y a eu un certain nombre de campagnes de communication de prévention avant la saison sèche, nous avons également participé à l’aménagement d’ouvrages pour la défense des forêts contre les incendies avec des pistes et des points d’accès à l’eau. Et bien sûr des répressions puisque la province Sud se porte partie civile et demande réparation du préjudice environnemental. » Avec la brigade provinciale forestière, Sonia Backes a souhaité doter les territoires les plus sensibles, de moyens humains équipés.
Du côté de la DSCGR, l’enjeu est aussi important souligne son directeur, le colonel Frédéric Marchi-Leccia « disposer des bras et des bonnes volontés. » « La mise en place de cette brigade de sapeurs forestiers permet d’occuper le terrain. Parce que quand il y a une présence, on est moins tenté d’allumer un feu. Vous pouvez surveiller et réagir quand il y a un premier incident. Le deuxième aspect, c’est que vous pouvez voir ce qui se passe autour et faire remonter cette information. Et enfin, cela nous soulage des missions qui prennent du temps. »
Des hommes et des moyens pour lutter contre les feux de forêt
La campagne de recrutement a été lancée en septembre auprès des agents de la province Sud pour constituer cette brigade provinciale forestière. Sa mission : effectuer du guet et de la surveillance dissuasive sur le terrain, auprès des usagers et des riverains et aussi assurer les suivis des aménagements de défense des forêts contre les incendies en renfort aux équipes d’intervention de la direction de la sécurité civile et de la gestion des risques de la Nouvelle-Calédonie.
Après une formation assurée par la Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Risques, ils interviendront durant leur temps de travail ou dans les week-ends à raison de trois jours par mois et par agent. C’est du volontariat pur, ils seront mis à disposition durant leurs horaires de travail en fonction d’un emploi du temps qui sera établi par la province Sud pour ne pas gêner le fonctionnement des services administratifs.
Les sapeurs forestiers provinciaux seront dotés d’équipement approprié comprenant des véhicules floqués pour être facilement reconnaissables, des moyens de communication, ainsi que des protections individuelles. L’acquisition de ces équipements sera cofinancée par la province Sud et l’État à hauteur de 50 %.
Chaque année, plus de 10 000 hectares partent en fumée
C’est entre 1,5 à 4,5 fois la surface de Nouméa. D’origine humaine dans la majorité des cas, le plus souvent par négligence fautive, quelquefois intentionnelle. « 2019 a été une année record dans le mauvais sens du terme avec plus de 37 000 hectares brûlés. Donc, l’idée c’est de voir comment on peut limiter ces dégâts et donc c’est forcément avec des moyens humains », ajoute Sonia Backes.
Alors que la province Sud abrite une biodiversité unique au monde, le feu reste la première menace. Chaque année entre septembre et décembre, son territoire est régulièrement ravagé par de vastes incendies, du fait des comportements humains insuffisamment responsables (imprudences, négligences, voire malveillances).
Depuis 2014 dix sites sensibles ont été identifiés dont deux prioritaires sur lesquels deux plans de protection des forêts contre les feux ont été élaborés. Il s’agit de la Montagne des Sources et du Grand Sud.
Volontaire pour être utile à la collectivité
Pour les agents de la province Sud volontaires, l’objectif est avant tout de s’investir dans une action concrète et d’œuvrer pour l’intérêt général comme le témoigner Edwige, assistante administrative « L’idée était jolie de demander aux agents de s’impliquer sur la base du volontariat. Cela permet de faire quelque chose d’utile, de donner une image positive de la province et d’apporter sa pierre à l’édifice pour essayer de protéger notre pays. » Pour Christelle, maquettiste « C’est également l’occasion de sortir du bureau, de s’enrichir de nouvelles connaissances auxquelles je n’aurais pas accès en restant au bureau et cela me permet d’avoir une expérience de terrain. »