Avec un chiffre d’affaires de 59 milliards de francs, pour 1 338 emplois directs, le cluster Synergie compte bien faire entendre la voix des entreprises impliquées dans le secteur des énergies renouvelables pour cheminer vers la transition énergétique. Cette démarche s’intègre dans le schéma pour la transition énergétique de la province Sud avec pour enjeu la sobriété énergétique. C’est dans cette vision, mais aussi dans l’objectif de soutenir l’économie locale, que la province Sud épaule l’association Synergie.
Les énergies renouvelables ont le vent en poupe. Pourtant, 97 % de nos besoins énergétiques sont encore d’origine fossile, ce qui positionne la Nouvelle-Calédonie à la sixième place des pays qui émettent le plus de CO2 par habitant. « Il est temps d’agir, car autrement, on va vers un désastre écologique », martèle Loïc Martin-Cocher, le manager de l’association Synergie. Certes, l’intérêt est économique mais aussi écologique. C’est sur ce double enjeu que, le cluster est soutenu cette année par la province Sud à hauteur de 5 millions de francs.
Créée en 2009, « Synergie est une association loi 1901 qui a pour particularité de regrouper des personnes morales qui exercent dans le domaine de la transition énergétique », précise-t-il.
À la base, il n’y avait, tout au plus, qu’une dizaine d’entreprises adhérentes, elles sont aujourd’hui une cinquantaine à faire partie du cluster. « L’objectif premier était de fédérer, de favoriser la circulation des informations en interne d’une part, mais aussi de les faire remonter auprès de nos décideurs d’autre part.»
Un outil de lobbying au service des entreprises
Les entreprises concernées par la transition énergétique exercent dans la production d’énergie renouvelable : l’hydroélectricité, l’éolien, le photovoltaïque, la biomasse, les énergies marines ; et dans la maîtrise d’énergie : sobriété et efficacité énergétique, solaire thermique.
« Notre première mission est de développer le chiffre d’affaires de nos adhérents. Le fait d’être fédérées rend les entreprises plus fortes », ajoute Loïc Martin-Cocher. Et le message que le cluster souhaite faire passer aux institutions est le suivant : « Nous avons les compétences, le savoir-faire et on a tout intérêt à basculer vers la transition énergétique. »
Recensant les besoins technologiques, mais aussi les problématiques rencontrées par ses adhérents, le cluster se donne pour mission d’être un facilitateur et de générer des échanges constructifs entre les acteurs du même secteur. « Aujourd’hui, Synergie est devenue la porte d’entrée des entreprises impliquées dans les énergies renouvelables, pour être entendues des institutions. Un outil de lobbying qui a pour rôle de faire remonter aux différents décideurs les problèmes rencontrés et de trouver des solutions. »
Le dernier recensement de l’ISEE a permis de dénombrer près de 30 000 foyers calédoniens, qui potentiellement, pourraient être équipés de chauffe-eau solaire et/ou de photovoltaïque. Il s’agit de propriétaires de maisons individuelles. Cette donnée est intéressante pour le cluster et pour cause. « Installer des panneaux photovoltaïques est devenu rentable financièrement aujourd’hui. Les énergies renouvelables sont devenues hyperintéressantes. C’est une manière un peu sexy de se mettre à la transition énergétique. Le retour sur investissement pour du chauffe-eau solaire et du photovoltaïque, c’est entre 5 à 6 ans, dans certains cas, cela peut aller jusqu’à 8 ans. »
Synergie a également engagé une réflexion sur l’écomobilité avec l’Agence calédonienne de l’énergie pour « acter un plan d’actions de développement sur le territoire, de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. » Il reste encore beaucoup à faire pour lutter contre le réchauffement climatique.
« La question, est de se pencher sur nos consommations énergétiques. Et derrière, toute la démarche est d’essayer de les réduire au maximum, ensuite de partir sur des systèmes les plus efficaces possible. »
La Province s’inscrit dans la démarche de sobriété et d’efficacité énergétique
S’inscrivant dans le Schéma pour la Transition Énergétique de la Nouvelle-Calédonie (STENC), qui repose sur la sobriété énergétique, la province Sud a décliné dans ses champs de compétences des actions, afin de concourir à l’atteinte des objectifs du STENC et être une collectivité exemplaire.
Dans cette mission, elle accompagne également les Calédoniens vers la transition énergétique, en mettant en place deux aides. La première concerne les ménages moyens (sous certaines conditions), dans le cadre du dispositif Acheter son logement en province Sud (AFAPS) avec une subvention supplémentaire de 500 000 F, pour un investissement vert (chauffe-eau solaire, isolation roche ou équivalent, panneaux permettant la production autonome d’électricité). La seconde s’adresse aux porteurs de projets avec l’aide à l’investissement de transition écologique dans le cadre du code des aides pour le soutien à l’économie pour permettre aux entreprises : d’améliorer leur bilan carbone, réduire leurs émissions polluantes ou leurs déchets, diminuer leur consommation d’énergies fossiles ou encore répondre aux nouvelles normes environnementales.