La qualité de l’offre de soins est une priorité pour la province Sud, et c’est dans le sens du maintien de cette qualité que la direction Provinciale de l’Action Sanitaire et Sociale (DPASS) converge tous ses efforts. Depuis le début de la période du confinement pour empêcher la propagation du virus Covid-19, la DPASS s’est réorganisée au sein même de sa structure pour conserver son offre de services.
Pour Jean-Baptiste Friat, le directeur de la DPASS, la réorganisation du service fonctionne de manière sereine : ” A ce jour, nous pouvons continuer à fonctionner, et assurer nos missions principales. En général, nous avons organisé le travail en fonction de la priorité des différents services, et entre les agents dont la présence est indispensable, ceux qui peuvent travailler à distance, et les personnes ayant des contraintes familiales“. En outre, de nouvelles perspectives sont étudiées et développées : “nous allons tester les téléconsultations médicales avec certains centres médicaux, et réaliser des prélèvements COVID dans nos centres de l’agglomération“, amorce Jean-Baptiste Friat.
Ainsi, selon les différents pôles qui structurent cette direction provinciale, de nombreuses actions ont été réalisées lors du confinement afin de répondre aux mieux aux attentes des administrés en cette période difficile. Voici une liste non exhaustive de l’ensemble des actions mises en place par la province Sud en matière de santé et social, expliquée par le directeur de la DPASS :
Le pôle santé : la qualité des soins comme priorité.
En matière de santé publique, plusieurs mesures d’urgence ont été adoptées pour faire efficacement face à la menace de l’épidémie :
- Au niveau de la Cellule Évaluation, Études et Prospective (CEEP, entité responsable des différents processus, procédures et protocoles à l’œuvre à la DPASS), l’Unité Provinciale de l’Action Sanitaire et Sociale (UPASS) et les Centres spécialisés :”Nous avons réorganisé nos centres médicaux de façon à pouvoir faire un traitement différencié des patients susceptibles d’avoir le COVID, et les autres. Nous avons également fait un gros travail de phoning pour trier les rendez-vous, ou anticiper les renouvellements d’ordonnances. Concernant les centres spécialisés, tels que la Protection Maternelle et Infantile (PMI), les agents mettent en place des assistances spéciales pour les cas les plus préoccupants. Nous développons aussi la téléconsultation, par exemple, sur Païta, nous avons eu cinq téléconsultations vendredi dernier. Enfin, les centres médicaux restent ouverts, sauf ceux de Rivière-Salée, Saint-Quentin et N’Géa“, précise le directeur de la DPASS.
- Concernant la pharmacie :”Nous avons passé commande d’un million de masques chirurgicaux, prioritairement pour les malades et les soignants, ainsi que 50.000 masques FFP2 exclusivement destinés aux soignants des patients atteints du COVID-19. Nous avons également commandé 6000 doses du médicalement Plaquenil, et 12.000 de l’antibiotique azythromicine, qui est le fameux protocole de soin préconisé par le professeur Raoult, un épidémiologue de Marseille. À ce jour, en France métropolitaine, ce traitement commence à être donné à titre “compassionnel” (en d’autres termes, lorsqu’on n’est pas sûrs de son efficacité, mais qu’aucune autre solution n’est viable), ou à titre expérimental aux patients hospitalisés (cela s’appelle l’étude Discovery).
Il y a donc une grosse polémique sur le sujet, et en Nouvelle-Calédonie, de nombreux médecins sont pour l’usage du plaquenil, qu’ils ont l’habitude de prescrire à des patients atteints de paludisme.
Enfin, nous avons lancé nous-mêmes la fabrication de lotion hydro-alcoolique, avec l’une de nos pharmaciennes, afin d’en fournir à toute la province Sud. Ces lotions ont ainsi pu être distribuées dans toutes les directions provinciales, avec une attention particulière pour les collègues qui font des interventions et de l’accueil” poursuit Jean-Baptiste Friat. - Pour les Centres médico-scolaires, “les équipes ont accompagné les enseignants et les crèches dans la prise en charge des enfants de soignants“.
- Enfin, au sein du Service de Prévention et de Promotion de la Santé (SPPS), “nous avons travaillé en solidarité avec le gouvernement, et avons mis à disposition les psychologiques et soignants du SPPS (au total, 8 personnes) qui répondent aux numéros verts mis en place par le gouvernement, le 05.02.02, pour toute question relative au COVID-19, ainsi que le numéro vert 05.00.11, destiné au soutien psychologique des soignants et patients atteints du virus”.
Le pôle social, pour permettre l’accession à la santé aux personnes en difficulté.
- L’Aide médicale :
“Ayant anticipé les difficultés pour nos administrés concernant l’aide médicale, nous avons ouvert sur toute la période de la crise sanitaire, le renouvellement automatique des droits, l’ouverture au secteur libéral pour les titulaires de la carte A, ainsi que la suppression de l’entente préalable si une personne était contrainte d’être hospitalisée dans le privé. En termes d’accueil, une permanence physique est assurée par Monsieur Wabete, les autres agents étant en télétravail, donc nous favorisons le dépôt des différents dossiers en ligne. Nous avons eu 200 traitements de mails en l’espace de 3 jours ! “, spécifie Jean-Baptiste Friat.
Pour les plus fragiles
- “Nous accompagnons également l’ensemble du secteur médico-social pour organiser la meilleure gestion de la situation des sans-abri, nous avons notamment mis en place l’extension de la durée d’ouverture des foyers d’accueil de nuit, transformés en centres ouverts 24h/24. Également, une partie de nos équipes s’est largement impliquée dans l’accueil des sans domicile fixe.“
- “Pour les personnes âgées, nous accompagnons les EPHAD, en leur fournissant notamment du gel hydroalcoolique, des masques et des gants“.
- “Pour le secteur de la petite enfance, nous avons accompagné les crèches, et identifié celles qui pouvaient rester ouvertes, en collaboration avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie“.
- “Concernant le Service de Protection de l’Enfance (SPE), nous continuons à accueillir les enfants dans nos foyers. Néanmoins, les interventions en famille d’accueil ne se font qu’en cas d’extrême nécessité : en cette période de confinement, les familles d’accueil n’étant par ailleurs pas vraiment disposées à accueillir les éducateurs“.
- “Enfin, pour nos administrés, nous avons mis en place un numéro vert, 05.00.30, afin de répondre aux urgences sociales. Des accueils sur rendez-vous peuvent ainsi être organisés en fonction des besoins“, conclut le directeur de la DPASS.