Pendant le confinement, bien manger, c’est bien ; manger local, c’est encore mieux. C’est en ce sens que la province Sud lance une campagne et que l’IFEL (l’Interprofession Fruits et légumes) publie une carte interactive qui vous permet de trouver, au plus près de chez vous, des points de vente de fruits et légumes ouverts pendant la crise.
Marjolaine Mitaut, directrice de l’Interprofession Fruits et légumes (IFEL), en ces temps de confinement, pourquoi est-ce important de manger des fruits et des légumes locaux, d’un point de vue économique et sanitaire ?
Pour notre santé, il est important toute l’année et d’autant plus en cette période de confinement et de sédentarité d’avoir une alimentation saine et variée. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande de consommer chaque jour au moins cinq portions de fruits et légumes (400g ou plus).
Bien manger, c’est renforcer notre système de défense immunitaire. Dans les fruits et légumes on retrouve une large quantité de vitamines et nutriments indispensables à notre santé. Par exemple, la vitamine C présente en abondance dans les oranges renforce notre système nerveux.
Au regard de la crise actuelle, consommer local et développer des stratégies de résilience sont plus que jamais à l’honneur. Manger local, c’est renforcer les filières et sécuriser ses approvisionnements. En ce temps de confinement, il faut privilégier la proximité, donc les commerces près de chez soi.
Comment l’IFEL, financée par la province sud, soutient les producteurs et accompagne les consommateurs en cette période ? Et tout au long de l’année ?
L’Interprofession représente les acteurs de la filière fruits et légumes : producteurs, coopératives, transformateurs, commerçants, restaurateurs et consommateurs. Nous sommes à la disposition des professionnels qui œuvrent tous les jours avec énergie pour alimenter les Calédoniens en fruits et légumes. Régulièrement au téléphone, nous optimisons au mieux l’offre et la demande du marché.
Pour les consommateurs, une carte des points de vente de fruits et légumes ouverts pendant le confinement vient d’être publiée sur la page Facebook de l’IFEL. Même si celle-ci a vocation à être la plus complète possible, il se peut que des commerces ne figurent pas sur cette liste, notamment les épiceries. Dans ce cas, on compte sur les consommateurs pour nous les signaler.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles sont confrontés les producteurs en ce moment ?
Les habitudes de consommation sont complètement bouleversées. Le marché de la restauration s’est arrêté en quelques jours. Il représentait pour certains plus de 70% de leurs débouchés. La vente de paniers et les livraisons de fruits et légumes à domicile explosent. Certains fournisseurs ont multiplié par dix leur volume de vente de panier en 3 jours.
Face à cette crise et ce changement radical, les producteurs déjà affaiblis avec le passage de Gretel s’adaptent et s’organisent. Certains stockent s’ils le peuvent ; d’autres travaillent encore plus pour combler les manques de main-d’œuvre. Ils s’inquiètent également pour leurs approvisionnements en semences par exemple venant de pays qui vivent aujourd’hui au ralenti. Jonglant entre le métier de producteur et de vendeur, les producteurs revoient leurs canaux de commercialisation pour s’adapter aux nouvelles tendances de consommation.