COVID-19. Depuis l’annonce du confinement, la liaison aérienne entre Nouméa et l’Île des Pins est interrompue. Du jour au lendemain, l’Unité Provinciale d’Action Sanitaire et Sociale de l’Île des Pins, mais aussi d’autres services publics dont la gendarmerie, se sont retrouvés démunis et dans l’incapacité de se ravitailler. Mais le plus préoccupant : des prélèvements sanguins de patients ne sont plus acheminés vers Nouméa. Pour parer à l’urgence sanitaire, la province Sud organise depuis la semaine dernière une rotation par semaine avec son hélicoptère pour assurer le fret.
Mardi – 13 h 45. L’hélicoptère provincial décolle de l’aérodrome de Magenta avec à son bord du matériel destiné à l’UPASS et à la gendarmerie. Le lieu du rendez-vous est donné à Kuto, devant la gendarmerie, où les personnels médico-sociaux, les gendarmes et les pompiers attendent son arrivée. « Le mot d’ordre et les consignes de la Province sont clairs : limiter mon temps de présence, porter une protection obligatoire : masque et gants. Pas de contact direct avec les gens de l’île, c’est pour ça que nous nous tenons toujours à un mètre », explique Fabrice Vandelannoote, le pilote de l’hélicoptère de la province Sud.
« Vu qu’Air Calédonie n’assure plus aucun vol, nous étions en difficulté pour acheminer notre matériel et nos médicaments à l’UPASS de l’Île des Pins et d’assurer ainsi la continuité des soins », raconte Pascale Domengue-Mena, médecin chef de la cellule évaluation et prospective à la DPASS. « Certains patients ayant une pathologie particulière doivent faire des analyses sanguines une à deux fois par semaine. Or, l’arrêt des vols d’Air Calédonie ne permettait plus le transport vers Nouméa, des prélèvements sanguins et biologiques. »
La semaine dernière, la DPASS a demandé l’autorisation à Sonia Backes, la présidente de la province Sud de mettre à disposition l’hélicoptère provincial, pour permettre l’acheminement vers l’Île des Pins, des masques, du gel hydroalcoolique et autres matériels d’urgence pour lutter contre l’épidémie de COVID-19.
« Nous avons décidé suite à ce vol que tant qu’Air Calédonie n’assurait plus de vol régulier, nous organiserons un vol par semaine pour transporter du petit matériel et surtout récupérer les prélèvements de l’Île des Pins. »
Cependant, toujours pas de vol prévu par la compagnie domestique, ce qui soulève des questionnements de la part du médecin chef de la cellule évaluation et prospective. « On ne nous donne aucune info. Nous ne savons pas ce qu’il se passe. Heureusement que nous avons l’hélicoptère de la Province, car autrement, je ne sais pas comment nous ferions. »
Pour l’instant, c’est la seule solution et elle sera réitérée chaque semaine durant le confinement. « C’est super-important, notamment pour des malades qui ont besoin d’un suivi médical régulier et attendent chaque semaine leurs analyses sanguines », souligne Fabrice Vandelannoote, le pilote.