Sans même attendre de savoir si leurs activités étaient encore autorisées ou non, une partie des trente professionnels du Syndicat des activités nautiques et touristiques, soutenus par la province Sud, ont décidé de suspendre leurs activités et lancent un appel aux usagers de la mer.
Gilles Watelot, vous êtes gérant d’Aïto Charter et le président du syndicat professionnel des activités nautiques et touristiques (SANT). A ce jour, savez-vous si vos activités sont interdites ? Quelles conséquences tirez-vous de la situation ?
Non, nous ne le savons pas officiellement, nous n’arrivons pas à avoir ce degré d’informations. Nous avons appelé les affaires maritimes, nous n’avons pas encore de réponses claires et écrites à ce sujet. Cependant, à titre personnel, et même si nous ne sommes pas tous du même avis au sein du Syndicat, j’ai décidé de suspendre nos activités. D’autres professionnels non. D’autant plus que beaucoup de nos clients ont annulé leurs réservations et ne veulent plus sortir en mer. Au sein du Syndicat, nous souhaitons faire preuve de bon sens et souhaitons respecter les règles à venir.
Avez-vous un message à adresser aux usagers de la mer qui décideraient de prendre le large ?
Évitez les rassemblements sur les îlots, soyez prudents, les secours vont être occupés à terre et n’auront ni le temps ni les moyens d’intervenir en mer pour s’occuper de tout le monde. Même si on peut se sentir plus en sécurité sur un bateau en mer qu’à terre, il ne faut oublier de faire ça dans les règles de l’art, c’est-à-dire sans faire la fête sur le bateau des voisins par exemple, ou sur un îlot. Pour l’instant, rien n’interdit de partir en mer par ses propres moyens, des bateaux sont déjà partis. Mon sentiment personnel, c’est que plus tôt on sera confiné, plus tôt nous verrons si le virus évolue ou pas en Nouvelle-Calédonie, plus tôt nous pourrons nous remettre au travail…
Outre les aspects sanitaires, les professionnels sont-ils inquiets pour leur avenir professionnel ?
Nos inquiétudes sont très importantes. Nous avons été les premiers impactés et nous serons sûrement les derniers à retrouver du travail. Je crois que nous ne sommes pas près de rebosser. Nous avons déjà été reçus par le gouvernement sur le côté économique, et nous avons pu exprimer nos inquiétudes. Un dossier avec nos demandes. Des entreprises vont certainement mettre la clé sous la porte si rien n’est fait. Nous sommes beaucoup des petites structures, et nous n’avons pas la trésorerie pour passer une année sans travailler.