Tout le monde peut être un jour victime d’agression, de violence, d’accident de la circulation, de cambriolage ou bien de vol de véhicule. Bien souvent, on ne sait vers qui se tourner pour faire face à ce genre de situation. Soutenue par la province Sud, l’Association pour l’Accès au droit et d’Aide aux Victimes (ADAVI) apporte une écoute privilégiée, une information juridique et une réorientation pour une prise en charge globale des victimes.
Reconnue d’intérêt général, l’ADAVI œuvre depuis 1989, auprès de la population calédonienne pour informer toute personne de ses droits, face à une situation dans laquelle, elle s’estime lésée. « Les entretiens sont gratuits et confidentiels, précise Justine Molinier, la directrice de l’ADAVI. La seule fois où nous allons à l’encontre de cette confidentialité, c’est quand un mineur est en difficulté. Dans ce cas, nous devons faire un signalement d’enfant en danger. »
Au 33, de l’avenue Henri Lafleur, l’équipe de l’ADAVI, composée de 4 salariés : 3 juristes et une personne pour l’accueil du public, reçoivent tous les jours de la semaine sur rendez-vous. A cette équipe permanente s’ajoute également la permanence d’une psychologue un vendredi sur deux. « La mise en place d’une permanence psychologique est un besoin que nous avons ressenti, car les personnes que nous recevons sont en souffrance. De plus, en tant qu’association soutenue par le ministère de la Justice, nous devons respecter un certain nombre de critères dont la pluridisciplinarité. »
La notion de victime couvre un champ très large
Sur ce point, Justine Molinier souligne : « Il s’agit de victimes d’infractions pénales au sens strict avec dommage matériel ou corporel. Mais nous recevons également toute personne qui s’estime victime quelle que soit sa situation : une séparation douloureuse, un problème pour la garde des enfants, un artisan peu scrupuleux. Cela peut être également des litiges bancaires, un conflit avec l’employeur ou un problème avec un voisin. La notion de victime couvre un champ très large. Ces affaires concernent aussi bien le droit public que le droit du travail ou le droit civil. »
L’ADAVI reçoit toute personne, sans distinction de condition de ressources ou de critère de sélection.
« Par exemple, vous êtes victime d’un cambriolage, vous avez déposé une plainte, mais ne savez pas comment cela va se passer, vous pouvez venir nous voir. Ou bien, le jugement vous octroie des dommages et intérêts, mais l’auteur est en prison et il est insolvable, vous ne savez pas comment faire pour percevoir votre indemnisation ? Vous pouvez venir nous voir pour vous informer. À l’ADAVI, on y vient, quel que soit le stade de la procédure ! »
Un espace de parole
L’ADAVI, c’est donc une écoute privilégiée, une information juridique et une réorientation. « Je tiens cependant à préciser qu’on ne fait pas de conseil juridique, car c’est le rôle de l’avocat. Notre mission consiste à donner de l’information juridique en fonction de la situation présentée par la personne. On va l’informer sur les possibilités qui s’offrent à elle et les procédures. Mais en aucun cas, on représente la victime au tribunal. »
Un autre volet et pas des moindres concerne la réorientation et pour cela, l’ADAVI collabore avec de nombreux partenaires. « Pour qu’il y ait une prise en charge globale, nous réorientons les personnes vers nos partenaires institutionnels et associatifs en fonction du besoin de la personne. Cela peut être le Relais, les forces de l’ordre, SOS violences sexuelles, les CMS de quartier, les assistantes sociales, les foyers d’hébergement, la Case Kanak, etc. »
En plus de l’accueil du public au siège à Nouméa, mais aussi Boulari au Point solidarité et depuis 2019 à l’annexe de la mairie de Plum, l’ADAVI tient également des permanences tous les matins, sans rendez-vous cette fois, au bureau d’aide aux victimes au tribunal de Nouméa.
Justine Molinier insiste sur le fait que l’association a une vocation territoriale. « Nous sommes amenés à agir sur toute la Calédonie. Cependant, nous recevons des subventions annuelles de la province Sud, du gouvernement et du ministère de la Justice pour couvrir une partie de nos frais de fonctionnement. C’est pourquoi, nous sommes davantage présents en province Sud. Toutefois, nous assurons des entretiens téléphoniques pour les personnes en province Nord ou des Îles. »
Cette année, l’ADAVI espère pouvoir mettre en place une permanence à mi-temps à Koné. « Nous sommes avant tout des professionnels qui essaient de faire au mieux en fonction de leurs moyens. Nous essayons de trouver une solution adaptée à chaque situation »
L’ADAVI en chiffres
• 2030, c’est le nombre d’entretiens reçus par l’ADAVI en 2019
• 860, c’est le nombre de victimes appelées par l’ADAVI au bureau d’aide aux victimes du tribunal
• 61 % du public reçu est composé de femmes et 39 % d’hommes
• 34 % des personnes s’adressent à l’ADAVI pour des infractions pénales
• 62 % des personnes pour recevoir de l’information juridique
• 3,7 % des personnes sont des auteures d’infractions
• Les infractions pénales sur les atteintes aux biens : 72 % de vols, 17 % de destructions et 11 % d’abus de confiance
• Les infractions pénales sur les atteintes aux personnes : 50 % de violences volontaires (intrafamiliale, conjugale, etc.), 18 % de menaces, injures et harcèlements.