Record de pontes de sternes néréis à l’îlot Amédée !



Espèces rares et menacées d’extinction, les sternes néréis ont élu domicile au sein de l’aire marine protégée de l’îlot Amédée, où elles ont décidé de se reproduire. Après 4 mois de nidification, 23 poussins devenus jeunes adultes ont été recensés. Un record, pour la saison quand on sait qu’il n’en reste que 150 couples reproducteurs en Nouvelle-Calédonie !


C’est la plus petite de sternes mais aussi la plus rare car il n’en reste que très peu dans le monde. La sterne néréis est protégée par le code de l’Environnement de la province Sud. Sa particularité est d’être endémique à la Nouvelle-Calédonie. Ce n’est pas la seule précise Caroline Groseil, chef de service des gardes-nature à la province Sud : « C’est une espèce philopatrique, c’est-à-dire qu’elle revient pondre sur le lieu où elle est née. Elle niche au sol ce qui la rend vulnérable aux perturbations induites par l’homme. » Leur cycle de reproduction s’étale de mai à septembre.

Deux sites en province Sud ont été recensés comme étant leurs lieux de ponte de prédilection : l’îlot Mbé et l’îlot Amédée. Le hic, c’est que depuis début juillet, elles se sont installées à proximité de l’hélistation de l’îlot Amédée. La province Sud a dû prendre des mesures afin d’interdire temporairement les posés et décollages de tout engin. « Nous avons établi un périmètre de sécurité pour ne pas déranger les oiseaux pendant la nidification. Ainsi, nous avons fermé temporairement l’hélistation de juillet à octobre. »

Une mobilisation des bénévoles et acteurs touristiques !

Grâce à cette mesure, 23 poussins devenus adultes ont pris leur envol début octobre ! Sachant qu’il leur faut un mois et demi pour devenir autonome. Un succès pour cette saison de ponte ! « Les oiseaux sont repartis début octobre, la fermeture temporaire de l’hélistation a été levée plus tôt que prévue » souligne Caroline Groseil.

Ces résultats positifs doivent en grande partie à la mobilisation des bénévoles de la Société Calédonienne d’Ornithologie (SCO) et de l’Aquarium des lagons, du personnel du Mary D, sans oublier la vigilance des gardes-nature de la province Sud. « Depuis la mise en place, des mâts pour l’interdiction de débarquer sur un îlot pendant la saison de ponte, on constate une large prise de conscience et de sensibilisation de la part du public. » Mais Caroline reconnaît que « Souvent, il n’y a pas une volonté de nuire aux oiseaux mais plutôt un manque de connaissances et de règles d’observation. Le message est mieux compris grâce notamment aux campagnes de communication que nous faisons depuis 4 ans et aux acteurs sur le terrain. »

Une bonne chose selon elle : « Que cela soit les bénévoles ou les prestataires touristiques, il y a une implication pour la protection des sternes néréis et c’est tant mieux ! Car ce sont eux qui véhiculent nos messages, font de la sensibilisation auprès des touristes. D’autre part, c’est aussi un argument écotouristique car la sterne néréis n’existe qu’en Calédonie ! »

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