C’est devenu une tradition : à la mi-mai, la province Sud organise sa vente de bovins ! L’opportunité pour les éleveurs de contribuer ainsi à l’amélioration du potentiel génétique des cheptels calédoniens.
En ce mercredi matin à Port-Laguerre, une rumeur inhabituelle couvre la rengaine des bovins ! C’est le moment de la vente publique annuelle des animaux de la station zootechnique de Port-Laguerre. Une vingtaine d’éleveurs, dont certains viennent du Nord, auxquels s’ajoutent les professionnels du secteur et quelques curieux, ont fait le déplacement. « On discute un peu entre nous, on se retrouve : on est une grande famille ! » lâche Michel Le Thezer tout sourire. L’éleveur, qui gère une exploitation de 240 têtes de bétail du côté de Fonwhary à La Foa, a profité du déplacement pour faire l’acquisition de Norbert, beau taureau de six cents kilos âgé de deux ans, pour 284 888 francs. C’est un charbray, soit le produit d’un croisement entre races charolaise et brahmane. Ce reproducteur sera destiné à des vaches senepol-limousin.
Une première pour les charbrays !
C’était la première fois que la Province proposait à la vente des bovins de la race charbray, ainsi que des génisses brahmane – certainement la raison de l’affluence importante cette année. « Le charbray est une race qui se prête bien à nos conditions d’élevage, en conciliant la qualité de la viande pour les bouchers et la résistance à la tique pour les éleveurs, rappelle Romain Bonnefond, responsable du bureau de la station zootechnique.
Pour Arnaud Dubosq, jeune éleveur de La Tamoa à la tête d’une exploitation de 130 bêtes, c’était aussi une première ! Il a obtenu trois génisses (deux charolaises et une brahmane). « Même si j’aurais aimé remporté cinq bêtes, on va dire que c’est quand même bien pour une première participation. » Au total, sept taureaux (charbray et brahman) et douze génisses (charolaises, charbrays et brahman) ont trouvé preneurs, parfois lors d’enchères dans une ambiance bon enfant.
« Maintenant que le troupeau commence à être bien en place, avec un nombre conséquent de vaches, on arrive à fournir les taureaux de qualification espoir à l’UPRA et de qualification standard à la station, se réjouit Romain Bonnefond. Quant aux génisses, pour cette première on est à cinq charbraises présentée. Le but est à terme de stabiliser autour d’une quinzaine de génisses à la vente chaque année. »