Relancer le tourisme par la professionnalisation des acteurs du secteur



La province Sud lance la 8e édition de son programme de professionnalisation des acteurs du tourisme PPAT. Une vingtaine de prestataires touristiques, structures hôtelières et porteurs de projets ont répondu à l’invitation du speed-meeting organisé ce mardi matin à l’hôtel de Province. L’objectif était de leur présenter le programme de coaching et d’accompagnement 2025 et de leur permettre de trouver la formation dont ils ont besoin pour développer, renforcer et adapter leurs compétences. 


Lancé il y a 8 ans, le programme de professionnalisation des acteurs du tourisme PPAT vise à accompagner les professionnels dans l’évolution des modes de consommation de la clientèle. Pris en charge entre 80 et 90 % par la province Sud, il a déjà bénéficié à 2 800 personnes. Si au début, c’était surtout des formations collectives en présentiel, l’offre a aujourd’hui évolué explique Dominique Le Poul, chargée de structuration de l’offre touristique à la province Sud : « Le programme a largement évolué parce que les apprentissages ont évolué, parce que les clients, au même titre que les voyageurs, ont évolué dans leurs attentes et leurs besoins d’expériences touristiques. Nos formations sont des coachings, des accompagnements hyper-personnalisés avec des coachs, des formateurs et des facilitateurs. »

Des offres de formations hyper personnalisées

Quatre coachings sont proposés sur la plateforme en ligne avec différentes thématiques : digital, IA, développement personnel et anglais du tourisme.

« Il ne faut pas avoir peur des outils de l’intelligence artificielle. Au contraire, il faut les utiliser, parce que cela fait gagner du temps et vous débarrasse des tâches qui n’ont aucun intérêt pour se concentrer sur les clients ».

La communication digitale est devenue un levier indispensable pour avoir de la visibilité, trouver une nouvelle clientèle ou bien la développer. Élodie Martino-Fleur accompagne les personnes dans leur démarche de communication sur les réseaux sociaux « mais pas que ». « Les gens qui font appel à moi, sont soit de grands débutants qui peinent à maîtriser un ordinateur, soit des personnes qui ont déjà une page Facebook mais ne savent pas faire de visuels attractifs par exemple. Il y a aussi des structures qui sont déjà bien installées mais parce qu’elles ont de nouveaux services, veulent booster ces produits. Je m’adapte aux besoins de chaque personne pour l’accompagner au mieux. »

L’hyper personnalisation des formations, c’est aussi un apprentissage sur le terrain en situation réelle, comme propose Hester Noordijk, coach en anglais. « Je les aide d’abord à faire le tour de leur activité et leur demande de me l’expliquer, de parler de leurs tarifs mais aussi d’échanger avec les touristes sur la beauté de la Nouvelle-Calédonie et les sites à visiter. Je joue la touriste à fond ! C’est un coaching qui est très ludique. Souvent ça se passe sur site parce que les gens sont chez eux, donc ils se sentent en confiance. »

En plus de ces coachings, le PPAT offre un accompagnement au développement touristique en présentiel ou en distanciel mais également des rencontres et débats en mode webinaire ou des conférences comme les « cafés du tourisme ».

Depuis 2024, la province Sud propose aux établissements hôteliers 2 ateliers de préparation au classement hôtelier en partenariat avec Atout France.  « 5 hôtels ont déjà été classés avec ce nouveau référencement de Atout France », souligne Dominique Le Poul.

Le « bon » moment pour relancer l’activité touristique ?

Parmi les acteurs du tourisme présents certains sont là pour trouver des contacts, prendre la température et voir comment ils pourraient lancer leur propre projet. Nathalie Tran, traductrice en vietnamien, a pour projet d’attirer les investisseurs vietnamiens sur le Caillou. Elle explique : « Vu la situation actuelle, ce n’est pas très simple donc je voulais d’abord passer par le tourisme pour qu’ils puissent venir voir comment ça se passe ici et à partir de là, les amener à investir sur le territoire. » Une idée qui a fait son chemin à partir des contacts qu’elle a noués dans le cadre de son activité de traduction. « Il y a des Vietnamiens qui voulaient venir sur le territoire pour investir, c’était à l’époque où tout allait bien. » La traductrice qui souhaite contribuer à sa manière à la relance économique a de la suite dans les idées : « J’ai des contacts au Vietnam. Par exemple, si on ne trouve pas certaines compétences sur le territoire, je peux éventuellement rechercher des compétences vietnamiennes.»

Cette période particulière est pour Eugène Vama, employé dans une banque une opportunité de reconversion et de rebond. « C’est le bon moment pour relancer l’activité touristique et économique en général et la redynamiser. » Il souhaite réaliser son projet d’hébergement avec activités annexes au nord de l’Île des Pins. « Je viens ici pour rencontrer les professionnels du tourisme, voir un peu leur ressenti par rapport à l’activité en elle-même et surtout voir la dynamique qui se profile sur les mois à venir pour le tourisme parce que je prône un tourisme éco-responsable. Je pense qu’on est dans une phase où il faut relancer l’activité. Pour moi, ça passe déjà par mettre en valeur ce qu’on a aujourd’hui : la biodiversité, la culture locale, l’art culinaire et les sites touristiques.»

Conscient de la problématique du transport notamment, qui pénalise le développement du tourisme sur l’île, Eugène souhaite rencontrer les services de la Province pour en parler. « Je voudrais savoir si la Province a conscience de ce problème et comment on peut faire pour encourager le transport sur l’île. » 

Consulter les offres de formation du PPAT 2025 : https://www.province-sud.nc/formations

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