
Manuel Valls a rencontré ce lundi matin la présidente de l’assemblée de la province Sud Sonia Backès et ses deux vice-présidents Philippe Blaise et Gil Brial. Divers sujets ont été abordés lors de cet entretien qui a duré près d’une heure comme la reconstruction grâce à l’aide de l’État pour relancer les investissements publics et la question des habitants du Mont-Dore Sud pris en otage par les exactions sur la route de Saint-Louis. À l’issue, Sonia Backès a déclaré que dans l’ensemble l’échange s’est « très bien » passé.
Le ministre des Outre-mer poursuit son planning chargé avec la rencontre des représentants d’institutions et collectivités locales. Le rendez-vous était fixé à 11 h avec Sonia Backès. À la sortie, la présidente de la province Sud a fait une déclaration à la presse.
« On a évoqué la situation de la Province qui regroupe 75 % de la population et qui, malheureusement, a été victime de la quasi-totalité des dégâts lors des émeutes, ainsi que de la situation financière et sociale. Beaucoup de choses sont dites sur les mesures sociales prises par la Province. Or, malheureusement, des coupes budgétaires ont été faites dans tous les domaines, aussi bien pour les entreprises que les agriculteurs. 80 % du budget de la Province en dehors de l’enseignement, c’est du social et par conséquent, on était obligé de toucher à tout. »
Reconstruire le plus tôt avec l’aide de l’État
La présidente Sonia Backès et Naïa Wateou, élue de la collectivité, présidente de la commission du développement économique, ont rappelé que « la Province, c’est quand même 9 milliards d’investissement », et dans ces conditions, elles espèrent que « l’État nous aidera pour pouvoir reconstruire dans de bonnes conditions et que les investissements vont pouvoir se faire le plus tôt possible. »
Soulignons que la Province a essuyé lors des exactions, 1,7 milliard CFP de dégâts sur les bâtiments publics. « On a demandé également à l’État de payer assez rapidement parce qu’on est tous dans des situations de trésorerie compliquée. »
Quant à savoir si tous ces échanges ont pu être développés dans un climat harmonieux avec Manuel Valls, la présidente assure : « On se connaît bien avec le ministre d’État et depuis très longtemps lorsqu’il était Premier ministre. Donc, on a le droit de se dire les choses. Je considère que les ambiguïtés ne doivent pas être maintenues. Elles nous ont amené là où nous sommes aujourd’hui, celles de l’Accord de Nouméa en particulier. Donc, il faut être clair avec les gens. On peut ne pas être d’accord, mais en tout cas, je ne crois pas qu’il faille entretenir les ambiguïtés. »
Les discussions se poursuivront dans l’après-midi et pour Sonia Backès, à défaut de trouver un accord, l’objectif est au moins d’en « chercher un en tout cas ». « Nous, nous le souhaitons, j’espère que ceux qui, jusqu’à présent ont boycotté les plénières et ont refusé de parler avec nous, accepteront d’y être. La Nouvelle-Calédonie a un intérêt à trouver un accord, mais je ne crois pas que cet accord doit se construire sur des ambiguïtés. Encore une fois, cet accord doit se construire sur un projet clair qui donne des perspectives aux Calédoniens. Et nous avons dit également qu’on ne peut pas mettre au même niveau ceux qui ont cassé et ceux qui ont respecté l’Accord de Nouméa, malgré tout ce qu’il a pesé pour le camp non-indépendantiste. »
Un futur projet de route pour Saint-Louis acté par l’État
Lors de cet entretien auquel a participé Nina Julié, élue de la province Sud très engagée auprès de l’Association Citoyen Mondorien, la question de Saint-Louis a été à la table de la discussion. Sonia Backès a déclaré : « Nous avons répété [au ministre] que l’État doit offrir une solution aux personnes qui sont prises en otage de l’autre côté de Saint-Louis. Le ministre nous a rassuré que les procédures de justice sont en cours pour arrêter tous ceux qui continuent de caillasser, qui ont participé aux émeutes et qui continuent d’effectuer des actions violentes. »
Et le plus important, c’est l’ébauche d’une solution pérenne pour les habitants du Mont-Dore Sud : « On a également parlé de la nécessité de construire une seconde route si on veut maintenir le développement sur cette zone-là, et il a été acté que l’État contribuerait à la mise en place d’études qui manquent avec le Cerema notamment, pour finaliser le travail avant le calage budgétaire nécessaire. »