Leurs cabinets médicaux étaient situés dans les quartiers de la Vallée du Tir et Kaméré. Trois médecins y exerçaient depuis plus de vingt ans. Autant d’années de dévouement, d’empathie et de soutien envers leurs patients qui sont parties en fumée avec les exactions de mai 2024. Bien qu’ayant tout perdu, ces médecins ont choisi de repartir à zéro et de rouvrir ensemble un cabinet sur les Quais Ferry dans des locaux loués à la mairie.
Cette initiative a été saluée, encouragée et soutenue par Sonia Backès, la présidente de l’assemblée de la province Sud, alors que la Nouvelle-Calédonie fait face à une pénurie de médecins et de personnels soignants.
Durant l’insurrection, le centre médical de Kaméré des Drs Stéphanie Long et Frédéric Vangheluwe a été intégralement vandalisé, détruit puis incendié. Celui du Dr Marie-José Vangheluwe situé à la 2e Vallée du Tir, après avoir été pillé, squatté, détruit, a lui aussi été incendié.
Ces trois médecins y étaient installés et exerçaient depuis plus de vingt ans. Pour le Dr Marie-José Vangheluwe l’installation remonte à 1990. « Elle a soigné, suivi, éduqué, aidé, soutenu (et parfois aussi financièrement) tous ses patients », a écrit le Dr Frédéric Vangheluwe dans un courrier adressé à la présidente de l’assemblée de la province Sud en date du 4 septembre 2024.
Le Dr Frédéric Vangheluwe avait participé à la création du centre médical de Kaméré en 1991 puis l’a développé avec le Dr Long et deux autres associés. Ce centre réunissait deux orthophonistes, des kinésithérapeutes, trois dentistes, quatre médecins et leurs remplaçants, une pharmacie avec des pharmaciens et préparateurs en pharmacie. Tout a été détruit.
« Grâce à l’aide apportée par la province Sud, nous avons continué à salarier notre secrétaire médicale qui reste un lien téléphonique entre notre patientèle et nous-mêmes. Elle les guide pour leur permettre de renouveler les ordonnances, notamment pour les patients suivis dans le cadre de leur longue maladie », a expliqué le Dr Frédéric Vangheluwe.
Après une période de doute suite à la destruction de leurs cabinets médicaux, les trois médecins ont choisi de reprendre leur activité. Ils ont donné des consultations provisoires dans des locaux prêtés par des confrères.
Puis, ces praticiens ont exprimé le souhait de recréer une structure ensemble afin de s’occuper de « tous ces patients parfois en déshérence » et qui serait pérenne. « Nous envisageons la création (en association) d’un cabinet de médecine générale dans un des bâtiments « Les Quais Ferry » loué à la mairie de Nouméa. » Pour cela, ils se sont constitués en Société Civile de Moyens avec mise en commun des frais.
Ce projet financé sur fonds propres pour un montant total de 7 millions CFP et bénéficiant d’un soutien financier de la province Sud de 3, 9 millions CFF pour l’aménagement du nouveau cabinet, a ainsi pu voir le jour.
Cette initiative a été saluée par la province Sud alors que la Nouvelle-Calédonie fait face à un manque de médecins et de personnels de santé qui touche aussi bien le secteur public que privé. Si ce constat ne date pas d’aujourd’hui, la situation s’est largement aggravée par les insurrections de mai 2024 et la crise qui en découle.