Ils sont venus de Bourail, Boulouparis, Nouméa, Farino ou encore Koné. « Ils », ce sont 15 chasseurs, tous volontaires pour suivre une première formation de formateurs à Deva pour la commercialisation de la viande de cerf sauvage. C’est chose faite, et c’est une réussite. Le premier maillon d’une filière concrète à l’avenir assurément prometteur.
Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Depuis maintenant deux ans, la province Sud travaille activement à la mise en place d’une filière contrôlée pour la mise sur le marché de la viande de cerf. En octobre 2023, elle avait déjà obtenu du gouvernement et du congrès de la Nouvelle-Calédonie une attention particulière sur cette filière d’avenir avec des arrêtés d’application et une délibération fixant les conditions sanitaires de collecte, de traitement et de mise sur le marché des viandes de cervidé sauvage.
Porté au cœur de la province Sud par les élus Françoise Suve, Lionnel Brinon et de nombreux partenaires au service de l’environnement, du développement économique, mais aussi de la lutte contre la vie chère, « la mise en place de cette filière est plus qu’une nécessité aujourd’hui, dans un climat d’incertitude grandissant, insiste Françoise Suve. C’est aussi la preuve que nous pouvons développer ensemble des solutions simples, à moindre coût et en faisant bouger les lignes de nos carcans administratifs, pour le bien des Calédoniens, la protection de l’environnement et le développement économique ».
Se former à l’excellence
Mais pour y arriver, il apparaissait indispensable que les principaux intéressés soient au fait des réglementations et des attentes. Ainsi, pendant cinq jours, quinze stagiaires se sont retrouvés dans les locaux de la Direction du développement durable des territoires de la province Sud de Bourail afin d’aborder les aspects théoriques, puis pratiques que ces futurs formateurs pourront transmettre à leur tour. « L’idée ici est bien de permettre à nos 15 formateurs de s’assurer d’une connaissance fine du contexte réglementaire et surtout sanitaire de la viande de cerf, explique Françoise Suve. On parle tout de même d’un animal sauvage dont la viande est destinée désormais à se retrouver sur le marché. Les consommateurs doivent avoir confiance dans les produits qu’ils achètent ».
Un devoir de rigueur qui a poussé la province Sud a financer cette formation destinée à des formateurs référents, encadrée par un budget de plus d’un million de francs. Les stagiaires ont acquis des compétences réglementaires, techniques et pédagogiques pour former les chasseurs à l’examen initial des cerfs abattus, étape clé avant le traitement des carcasses en centre agréé.
Circuit court
« Ce dispositif mobilise les associations locales de chasse et des techniciens de la Fédération de la Faune et de la Chasse. Il implique directement tous les acteurs concernés dans la traçabilité et la protection des consommateurs », rappelle Lionnel Brinon. Pour Françoise Suve, il nous engage aussi « dans une volonté de créer un circuit court attendu par les consommateurs ».
Les cerfs sauvages offrent une viande maigre et nutritive. En limitant les intermédiaires et en renforçant les contrôles sanitaires, le modèle de circuit court permettra de réduire les coûts. Estimée à environ 1000 F/kg en boucherie, cette viande deviendrait alors une alternative économique et accessible, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire locale. La prochaine étape inclura les formations des chasseurs et l’agrément des centres de collecte et de traitement.
« Ce projet implique directement tous les acteurs dans une volonté de créer un circuit court attendu par les consommateurs ».
Françoise Suve, élue provinciale et rapporteuse de la commission de l’environnement
15 participants engagés
● 5 membres de la Fédération de la faune et de la chasse de Nouvelle-Calédonie (FFCNC)
● 6 représentants d’associations de chasse (Ass. Bourail dog hunter, Ass. chasseurs Bourail, Ass. chasse nature Boulouparis, Ass. Boulouparis chasse, Ass. chasseurs du grand sud, Ass. Communale chasse agréée de Farino)
● 1 opérateur du Service nature environnement calédonien
● 1 salarié de la SEM Mwe Ara, responsable des chasses sur le domaine
● 2 agents de la DDDT de la province Sud
Un partenariat gagnant gagnant
La province Sud, en partenariat avec le CFPPA du Lycée
Michel Rocard, porte un projet de valorisation des cerfs sauvages en Nouvelle-Calédonie.
Ce projet, inscrit dans un cadre réglementaire simplifié par une délibération retravaillée
en octobre 2023 par le congrès, vise à transformer cette espèce nuisible en une ressource de viande destinée à la consommation humaine.
Un guide de la chasse
La province Sud propose un guide de la chasse, consultable en ligne ICI