Soutien aux commerçants du centre commercial Les Jardins d’Apogoti



La présidente de l’assemblée de la province Sud Sonia Backès et Virginie Ruffenach, la vice-présidente du congrès de la Nouvelle-Calédonie sont venues jeudi soutenir les commerçants du centre commercial Les Jardins d’Apogoti à Dumbéa commune du Grand Nouméa violemment touchée par les exactions de mai.

« Nous sommes venues soutenir ceux qui rouvrent qui prennent des risques, alors qu’ils n’ont pas toutes les solutions, mais ils redémarrent parce que la confiance appelle la confiance. Aujourd’hui, il n’y a plus de difficultés pour venir à Apogoti, c’est sécurisé, nous invitons les Calédoniens à venir soutenir ceux qui reconstruisent. »

Le quartier tout neuf a accusé le coup du choc des émeutes. La majorité des commerces qui s’y trouvent avait été pillée ou vandalisée par des jeunes délinquants. Aujourd’hui, sept mois plus tard, les 8 enseignes des Jardins d’Apogoti ont réouvert, tout comme certaines boutiques du centre commercial Plaza Apogoti situé en face. Cette reprise atteste d’un bel élan de courage et de résilience.

Grâce au Plan d’Urgence de la Province, 795 entreprises vandalisées ou rendues inaccessibles suite aux exactions de mai 2024 ont pu recevoir une aide pour la prise en charge de la rémunération du personnel. Ce dispositif avait été activé 10 jours après le début des émeutes au regard de la gravité de la situation. L’urgence était de permettre aux entreprises de faire face aux charges de leurs personnels.

L’Atelier du Jouet situé dans le centre commercial Les Jardins d’Apogoti compte parmi les nombreuses entreprises qui ont été saccagées et pillées en province Sud. Il a reçu un soutien financier d’une valeur de 1,3 million de francs dans le cadre du Plan d’Urgence pour le versement des salaires de ses salariés en mai. La boutique a rouvert une semaine avant l’événement commercial du Black Friday.

“On essaie d’y croire”

Après une première phase de découragement et de dégoût suite aux émeutes, l’envie de se battre et de se relever était plus forte. Charles Germain, le cogérant raconte : « Sur le moment, on s’est dit : à quoi bon continuer ? Mais très vite, on a fait le point sur la situation et on essaie d’y croire. On est là sur Apogoti depuis l’ouverture du centre commercial en mai 2020. À titre personnel, on n’avait pas envie de laisser tomber par rapport à ça. Après il faut qu’il y ait un peu de perspective économique. Ce n’est pas du tout gagner, faut pas se leurrer, mais disons qu’on se bat et on fait ce qu’il faut pour y arriver. »

L’Atelier du Jouet renaît de ses cendres

Cette enseigne familiale revient de loin, Charles Germain se souvient : « On a subi du pillage complet, toute la marchandise a été brûlée, plus les dégradations et destructions sur le matériel de caisse, les meubles sans compter les tags, jusqu’au matériel de ménage. Tout ce qui a pu être brûlé a été brûlé et tout ce qui pouvait être enlevé a été volé. »

Au total, c’est une perte sèche d’environ 40 millions de francs, plus 2,5 millions qu’il a fallu débourser pour diverses réparations.

Pourtant, à quelques jours de Noël, il règne comme un air de fête et de magie dans le magasin de jouets transformé en Caverne d’Alibaba. « L’illusion est parfaite ! », sourit Charles Germain. « On n’a pas rééquipé toute la boutique exactement comme à l’origine. On a récupéré à gauche à droite du matériel qu’on avait en double. L’objectif était de redémarrer rapidement, mais dans des conditions convenables pour les clients. » La boutique est repartie de zéro car il a fallu tout rééquiper et racheter la marchandise.

L’incompréhension demeure pourtant sur les actes de vandalisme qu’il a subis : « On ne peut pas justifier les actes de délinquance, même de la part de ceux qui ont profité du chaos laissé par les émeutiers pour casser et voler dans la foulée. Ça contribue à détruire des emplois et des activités économiques. »

Petit à petit, la clientèle revient : « Les gens sont heureux de voir que les magasins qu’ils connaissent rouvrir. Ça leur fait plaisir de voir les boutiques plutôt que des bâtiments dégradés. »

Les premiers clients étaient des personnes qui habitent dans la zone géographique et avaient pour habitude de venir dans le centre commercial pour faire des emplettes ou simplement du lèche-vitrines. « On espère que les gens vont profiter des derniers jours avant Noël pour venir faire leurs cadeaux et achats aux Jardins d’Apogoti ! » 

 

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