Au CIDFE, les enfants des Villages de Magenta déconstruisent les mécanismes des inégalités



Ce mardi matin, le Centre d’Information Droits des Femmes et Égalité de la province Sud (CIDFE) organisait un « Monopoly des inégalités ». Douze enfants du CVL de l’association Les Villages de Magenta (ALVM) ont rejoint la partie pour « déstructurer les mécanismes discriminatoires en s’attaquant aux stéréotypes qui amènent les discriminations qui créent les inégalités. Par ce jeu, les enfants pourront prendre conscience qu’à leur niveau, ils peuvent changer les choses : en déconstruisant ces stéréotypes ils seront moins discriminants et in fine, leurs visions et comportements joueront sur les inégalités à long termes » souligne Joane Païdi, directrice du CIDFE.

Un jeu interactif qui a fait bondir les enfants face aux inégalités sociales dont certains n’avaient pas conscience.


S’adressant aux enfants à partir de 8 ans, le « Monopoly des inégalités » a fait quelque peu réagir les enfants du CVL de l’ALVM : « C’est une grosse arnaque ! » s’offusque Yoann, 9 ans, qui doit passer son tour parce que son personnage est Mohammed, un homme en situation de handicap, de catégorie C, au maigre patrimoine. « C’est carrément injustejuste parce que je ne suis pas un homme ? » s’interroge Dowson, 12 ans, qui lui, passe également son tour parce que Sarah, son personnage, est tout simplement une femme. Comme d’autres joueurs, ils cumulent bien des tares et pour cause : « dans ce jeu, on retrouve toutes les embuches qu’une personne peut rencontrer au quotidien. Les règles s’appliquent différemment en fonction du sexe, de l’âge, de la couleur de peau, du patrimoine ou encore de la catégorie sociale du personnage attribué au joueur. Cela va des discriminations raciales et sexistes, aux inégalités sociales, que ce soit au travail, à l’école, en entreprise ou dans nos démarches quotidiennes » explique Joyce, animateur CIDFE en charge de l’atelier.

« Ce jeu représente des gens … et on comprend que leur situation est parfois injuste ! » Tya, 9 ans et ses camarades Yoann, Peone et Isaya, dans le groupe de Joyce, animateur CIDFE.

« Apprendre les injustices de la vie et les changer »

C’est ce que retiendra Eva, 10 ans, dans la groupe de Shania, qui accompagne Joyce en tant que service civique au CIDFE et qui a à cœur de relever cette mission pour « éliminer ces stéréotypes que l’on a depuis petit » explique-t-elle, avant d’ajouter : « Cette nouvelle génération, je voudrais qu’elle change sa vision et qu’elle réagisse de la bonne façon face à ces situations discriminatoires. L’objectif est de changer les mentalités et déconstruire ces stéréotypes. Je suis attachée à ces valeurs d’égalité des genres. C’est une mission qui a donc du sens pour moi, parce que c’est sensibiliser nos jeunes de demain tout en s’amusant. »

« On apprend les injustices de la vie…et il y en a beaucoup. La place de la femme, qui doit rester à la maison et faire le ménage par exemple…ça, ce n’est pas vrai ! mais ça existe… Entre homme et femme, c’est l’égalité » Eva, 10 ans (en haut à droite) dans le groupe de Shania, service civique au CIDFE (au centre).

Trois jours d’atelier pour sensibiliser les enfants de l’ALVM au CIDFE

C’est le premier des trois ateliers auquel le CVL de l’ALVM participe : « Avec la situation, nous avons beaucoup perdu durant les exactions. Nous avons dû mettre quelques projets à l’arrêt et cet atelier au CIDFE est l’opportunité d’emmener nos jeunes et de les faire participer à des activités ludiques, éducatives, qui les éveillent et qui leur permettent de s’élever à leur mesure. Sur trois jours, nous emmenons des groupes d’enfants de 8 à 11 ans pour qu’ils puissent comprendre que des inégalités existent, d’autant plus aujourd’hui en ces temps de crises. C’est mettre des mots sur ce qu’il se passe sans brusquer les choses, par le biais du jeu, grâce notamment à cet atelier proposé par le CIDFE. » explique Aline, bénévole, directrice et formatrice de l’ALVM, accompagnée de Nau, bénévole en formation pour devenir directrice de centre.

Joane Païdi, directrice du CIDFE, a tenu à remercier l’ALVM, qui, en cette période de vacances scolaires a tenu à participer à cet atelier : « C’est aussi en étant proactif et en créant cette synergie autour de nos politiques publiques que l’on pourra faire changer les choses et que l’on va changer les choses. »

Jouer au Monopoly des inégalités ces vacances ? C’est possible !
Du 7 au 10 octobre, de 8 h à 11 h, venez en famille ou entre amis au Centre d’Information Droits des Femmes et Égalité (CIDFE) pour partager une partie de Monopoly des inégalités !

• gratuit, sur inscription préalable
• réservation de son plateau auprès du CIDFE (20 37 40 ; accueil.cidfe@province-sud.nc)
• le CIDFE se trouve au rez-de-chaussée du Centre Administratif de la province Sud, au 6 route des Artifices (Moselle), Nouméa

Retrouvez toutes les actions du CIDFE sur : province-sud.nc/cidfe

 

Focus sur l’ALVM labellisée ACERPAC
Cette année, l’ALVM a obtenu le prestigieux label national ACERPAC délivré selon un strict cahier des charges constitué par l’État, les professions et les partenaires sociaux : une première pour une association locale, désormais reconnue pour « l’exemplarité et la qualité des services et de la sécurité déployés autour de l’enfant » souligne Aline, bénévole, directrice et formatrice de l’ALVM.

« C’est beaucoup de travail. Cette norme de qualité autour de l’enfant est viscérale à l’ALVM. Nous l’avons dans la peau et cette labellisation formalise nos réflexes qui n’étaient pas normés mais déjà là. Aujourd’hui on est certifié ACERPAC et c’est une grande fierté que de savoir notre engagement et notre travail reconnus. Nous l’avons formalisé en quatre ans. Aujourd’hui nous sommes les seuls à avoir obtenu cette certification et on espère que cela va donner des idées à d’autres car beaucoup d’associations sont tout à fait capables de l’obtenir. » Aline, bénévole, directrice et formatrice de l’ALVM.

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