L’association Dumbéa rivière vivante a inauguré, ce matin, sa maison de l’environnement destinée à sensibiliser le public sur les richesses naturelles du Parc provincial. Lauréat du Budget participatif Mon idée pour ma Province, le NébuloBus est aussi soutenu par son parrain Gil Brial, deuxième vice-président de la province Sud.
À l’entrée du Parc provincial de la Dumbéa, un fourgon tout neuf a trouvé sa place et se fond dans le paysage depuis décembre dernier. Sous ses allures de roulotte ne vous y trompez pas, ni « soda » ni « panini » ne vous seront proposés. Il s’agit d’une maison de l’environnement dédiée à la sensibilisation et à la prévention des richesses naturelles du parc. L’association Dumbéa rivière vivante (DRV) est à l’initiative de ce projet, lauréat du Budget participatif « Mon idée pour ma Province 2022 ». « C’est un des parcs qui a la plus grande endémicité sur le territoire avec le plus grand nombre de poissons dans la rivière. Mais pour l’instant, il est plus connu comme un site de baignade que comme un trésor de biodiversité », explique la vice-présidente de l’association, Anne de Haas.
À l’occasion de l’inauguration du véhicule, qui s’est tenue le 17 avril en présence de Brunelle Gasse, présidente de l’association, et de Gérard Piolet, adjoint au maire de Dumbéa, Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud et parrain du projet, a souligné l’importance de soutenir ce type d’initiative. « Notre territoire est un bijou qu’il faut préserver par le biais notamment de la sensibilisation. En Nouvelle-Calédonie, il y a des associations et des personnes qui ont des idées et qui ont simplement besoin d’être accompagnées. La province Sud salue votre engagement et nous sommes très fiers d’avoir contribué à ce projet dans le cadre du budget participatif. »
Du mercredi au dimanche et tous les jours pendant les vacances scolaires et les jours fériés, la maisonnette mobile s’installe au niveau du parking et quitte les lieux le soir. Et pour cause, l’association qui œuvre depuis près de vingt-trois ans dans le secteur de la Haute Dumbéa, est aux premières loges des multiples dégradations commises par des visiteurs. « Il y a de plus en plus de tags, des gens viennent même avec des tronçonneuses pour couper des arbres ou pêcher alors que c’est interdit. Les gens n’ont pas tous la notion de ce qui se fait ou pas dans une réserve naturelle. Donc on a opté pour un fourgon, qu’on va amener le matin et qui repartira le soir. On pourra même aller dans les écoles ou sur des évènements pour faire passer des messages environnementaux », souligne la vice-présidente.
Une chauve-souris qu’on croyait disparue
Pour faire passer ses messages, l’association DRV dispose de différents outils didactiques. Des maquettes et des livrets sur la faune et la flore du parc, sur le cycle de l’eau, le rôle de l’arbre, en espérant qu’une meilleure connaissance de l’environnement mène à des comportements éclairés. « Les promeneurs posent plein de questions, surtout au retour. Ils n’arrêtent pas de nous féliciter et de nous remercier d’avoir de l’information », se réjouit Anne De Haas. Mais le plus gros du travail concerne la prévention des dangers de la pollution et des feux. « Il y a énormément d’incivilités, que ce soient des gens qui vont dans la réserve avec des chiens ou ceux qui font des barbecues malgré le risque incendie. Ils n’ont pas conscience que les cagous sont en train de revenir ou qu’il y a des lézards endémiques. On a déjà eu deux feux dans le parc qui ont brûlé plus de 180 hectares, avec des espèces endémiques qui n’existent quasiment que dans le parc. »
Les scientifiques y ont d’ailleurs observé une espèce de chauve-souris, endémique à la Calédonie, qu’ils pensaient disparue depuis vingt ans, explique la vice-présidente de l’association. C’est pourquoi, le fourgon de l’environnement, baptisé NébuloBus, tire son nom de ce microchiroptère, le Nyctophilus nebulosus. Mais « il n’y a pas que cette espèce qu’ils ont retrouvée dans le parc. C’est pour cela qu’il est très riche en endémisme et qu’il faut le protéger. »
En saison estivale, lorsque la navette d’été est remplie, le parc voit défiler plus de 1 000 visiteurs par jour selon DRV. Pour ce qui est du reste de l’année, l’association rappelle que le nombre de places de parking est très limité.
Les aides de la province Sud à l’association Dumbéa Rivière Vivante :
L’achat et l’aménagement du NébuloBus a été financé à hauteur de 11 millions de francs (80 % du projet) par la Province.
Depuis 2021 : près de 2 millions de francs de subvention versées pour soutenir les actions éducatives, les journées découverte et les travaux menés sur la biodiversité du site.
Cette année, la province Sud permet à Dumbéa Rivière Vivante d’accueillir quatre volontaires en service civique pour une durée de dix mois, deux personnes en contrat PPIC (Programme provincial d’insertion citoyenne) ainsi que des jobs d’été, qui permettent d’assurer la prévention et les patrouilles dans le parc.
