Hier après-midi, dans le magnifique cadre du Château Hagen, 80 stagiaires étaient conviés à recevoir des mains de Grégory Lecru, commissaire délégué de la République pour la province Sud, du 1er vice-président de la province Sud Philippe Blaise et des élus provinciaux Naïa Wateou, Jean-Gabriel Favreau et Petelo Sao, leur attestation de fin de chantier. Une cérémonie importante qui a permis de revenir sur les avantages de ce dispositif État-Province, qui ouvre la voie aux jeunes vers l’insertion et participe à améliorer le cadre de vie.
Cadre idyllique, discours, certificats, présents et collation. Hier après-midi, la province Sud a mis les petits plats dans les grands pour montrer aux 80 jeunes, qui se sont investis dans les chantiers d’insertion de Nouméa et du Mont-Dore «l’estime que nous leur portons pour leur travail et leur effort, ainsi que la fierté que nous avons du dispositif et de l’implication de tous ses acteurs », insistait le 1er vice-président Philippe Blaise, aux côtés du commissaire délégué de la République pour la province Sud Grégory Lecru, et des élus provinciaux Naïa Watéou, investie notamment dans l’économie au féminin et l’économie sociale et solidaire, Jean-Gabriel Favreau, président de Sud Tourisme, et Petelo Sao, président de la Sic.
Cette cérémonie a permis de remettre aux stagiaires leur attestation de fin de chantier, formalisant ainsi les savoir-faire et connaissances acquises, tout en saluant le travail de la direction de l’Emploi et du Logement (DEL), mais aussi le soutien et l’investissement nécessaire des partenaires : l’Etat financeur (à hauteur de 75 %), les entreprises accueillantes, les associations accompagnantes, les coutumiers, habitants, familles et associations de quartiers facilitants « et bien sûr notre jeunesse, plein d’énergie ».
« Chaque inauguration de réalisation menée dans le cadre de ces chantiers d’insertion est un vrai plaisir, par l’accueil, l’état d’esprit positif et le lien humain qui se crée au travers de ces opérations. »
Un premier pas vers l’emploi
Ces chantiers d’insertion s’adressent à un public « qu’un parcours de vie a pu tenir éloigné de l’emploi et qui a plus de mal à trouver sa place » rappelait Grégory Lecru. Un public qui ne se démarque pas sur le marché de l’emploi, en situation d’échec ou de vulnérabilité. Ces chantiers visent donc à donner une nouvelle chance à ces jeunes, en offrant une opportunité de formation et d’insertion, à proximité de chez eux, tout en permettant d’améliorer le cadre de vie du quartier ou de la tribu. Pour mener à bien cet objectif d’accompagnement et de cohésion sociale, ces chantiers mobilisent le tissu associatif, social et coutumier local, ainsi que les partenaires publics. Sur le terrain, les stagiaires sont accompagnés par l’association Active, qui les forme à la technique et aux comportements en entreprise, tandis qu’Hanvie, leur donne des clés pour définir et mener leur projet professionnel. Difficiles à atteindre, ces stagiaires, une fois qu’ils ont rejoint un chantier d’insertion, peuvent bénéficier d’un suivi et d’un soutien par le service d’insertion.
Déjà 22 stagiaires 2023 ont signé un contrat de travail
Pour Tania et Andréa, deux jeunes stagiaires sur Magenta Aérodrome, « C’était une belle expérience, qui nous a permis d’apprendre beaucoup de choses. On a par exemple appris à faire du mortier ! » le chantier a duré 6 mois et s’est fini fin octobre. Toutes deux se sont alors attelée à passer le permis de conduire, avec le soutien de la DEL, « pour trouver plus facilement un job. » Pour Andréa c’est même une étape essentielle de son projet professionnel : « J’ai fait de la logistique et j’aimerais m’orienter vers la livraison ».
« Il s’agit d’investir dans l’humain, et c’est un pari gagnant-gagnant, pour les jeunes comme pour les habitants et l’ensemble de la population »
Les chantiers d’insertion se déroulent aussi en ville
Principalement organisés en tribu jusque-là, les chantiers d’insertion se déclinent aussi depuis 2022 en ville. « Nous nous sommes rendus compte qu’il y avait de vrais besoins dans des quartiers du Grand Nouméa, expliquait hier Philippe Blaise. Il y a beaucoup de jeunes de l’agglomération qui sont aussi en recherche de ce genre de dispositif, qui leur permet d’être pris en charge par une association pour acquérir une expérience valorisante. Cette passerelle que nous leur proposons vise à ne laisser personne sur le bord du chemin. Mais ces chantiers s’inscrivent aussi dans une logique d’habitat menée avec nos partenaires. Il ne s’agit pas seulement de réaliser une peinture ou un espace de work out, il s’agit de créer un cadre de vie et de recréer du lien dans les quartiers. » avant d’ajouter « c’est pourquoi nous nous tenons à l’écoute des attentes des habitants ». Pour Grégory Lecru, « Ce dispositif permet d’améliorer les conditions de vie et d’embellir l’environnement du quotidien, essentiels pour mieux se sentir là où on vit et réduire le sentiment d’insécurité qui peut parfois exister ».
Les 6 chantiers du Grand Nouméa
Sur les 6 chantiers urbains mis en lumière hier, quatre s’inscrivent dans la démarche provinciale Habile « pour un habitat tranquille », qui vise à restaurer l’attractivité et la tranquillité résidentielle :
- Magenta Aérodrome : rénovation et aménagement d’un local associatif, création de jardins partagés (9 stagiaires)
- Montravel : création d’un espace de work out et d’un parc de jeux, rénovation d’un local associatif (16 stagiaires)
- Tours de magenta : sécurisation des pieds d’immeuble, création de 485 m de murets (9 stagiaires)
- Tindu : rénovation du faré, aménagement d’une cuisine traditionnelle, création de jardins partagés (13 stagiaires)
Les deux autres sont des chantiers permanents :
- Recyclerie d’ordinateur : 278 ordinateurs reconditionnés pour 31 associations (13 stagiaires)
- Tribu de Saint Louis : sécurisation des abords de la RP1, activité de création de meuble et d’objets de décoration (19 stagiaires)
Chiffres-clés :
- Le coût total de ces 6 chantiers s’élève à 145 MF (97 MF de l’Etat et 48 MF de la Province)
- 79 stagiaires engagés dans ces chantiers
