Logement, études, sécurité, emploi ou encore santé… chaque jour, la province Sud œuvre pour améliorer la vie de ses habitants. Derrière les nombreux dispositifs mis en place, ce sont à chaque fois des femmes et des hommes qui voient concrètement leur quotidien, et parfois même leur avenir, changer. Ils ont accepté de nous raconter comment la collectivité leur est venue en aide.
Un diplôme et un mental d’acier
Aurélie, 21 ans, n’était pas spécialement enthousiaste à l’idée de raconter son parcours. Mais en y réfléchissant, “je me suis dit qu’il fallait que d’autres jeunes adultes soient au courant de toutes les possibilités qui nous sont offertes. Moi, je n’y croyais pas avant de recevoir un coup de fil de la Direction de l’Emploi et du Logement (DEL)”.
Ce coup de fil ? C’est celui qui lui a proposé de passer un diplôme universitaire Métallurgie et de décrocher un contrat dans la foulée chez Prony Resources. “Une chance” confie-t-elle avec un sourire, mais également un changement de vie inespéré.
Deux ans plus tôt, la jeune femme habitant à Dumbéa-sur-mer avec son père, son petit frère
J’avais passé un bac scientifique, je voulais découvrir autre chose.
et sa petite sœur, décroche son bac scientifique et fonce à l’UNC pour y suivre une licence de Science et Vie de la Terre. Un cursus qui se déroule sans encombre jusqu’à ce que la crise sanitaire ne frappe la Calédonie. “ Mon père, qui subvenait aux besoins de toute la famille est tombé très malade de la Covid. Il a été hospitalisé plusieurs jours au Médipôle et il a fallu que je prenne des décisions.”
Des choix durs, pour assurer le quotidien de son frère et de sa sœur tandis que son père est très affaibli par la maladie. “J’ai donc commencé à travailler dans la restauration et j’ai dû quitter mes études”.
Extras, contrat de serveuse puis chef de rang, Aurélie travaille beaucoup et bien ! “J’étais aux côtés de gens très gentils, se remémore-t-elle. Mais je me levais et partais au travail pour la paie. Tout
se passait bien sauf que je ne me voyais pas rester dans ce monde. J’avais passé un bac scientifique, je voulais découvrir d’autres choses.” La jeune femme ne se laisse pas abattre. Elle n’en a pas les
moyens. Prévoyante, elle s’était également inscrite en tant que demandeuse d’emploi auprès de la DEL.
“C’est pour cela qu’ils m’ont recontactée, afin de connaître ma situation. Je leur ai expliqué mon cas et ils se sont montrés très réactifs.” Lorsqu’on lui évoque la possibilité de passer un nouveau diplôme, la jeune femme n’hésite pas longtemps.
Elle y voit “une corde de plus à son arc, des possibilités d’évolution et un contrat.”. Elle saute sur l’occasion. Et ne le regrette pas aujourd’hui.
Arrivée sur le site industriel “ le maître-mot : sécurité”
Retour sur les bancs de la fac pour Aurélie. La jeune femme va suivre avec sept camarades des cours à l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC). « Cela n’a pas été facile de se remettre dans le bain, j’avais arrêté les cours depuis un an et demi ». La jeune femme s’accroche, elle aime les matières scientifiques et la chimie ne lui fait pas peur.
Après plusieurs semaines de cours, entrée dans le grand bain pour la partie pratique durant 6 semaines à Goro. « Je n’avais jamais mis les pieds dans une usine, reconnaît-elle. Et je peux vous dire que ce qui est le plus impressionnant, c’est le bruit ! J’avais peur que ça me dérange, mais finalement, ça a été tout l’inverse, je m’y plais.»
La désormais salariée de Prony Resources se plaît à évoluer sur le site industriel. Son métier ? Il peut se résumer en un mot : sécurité. « Dans l’usine, nous devons suivre l’évolution d’un procédé,
nous sommes des opérateurs en charge de la sécurité des sous-traitants et plus largement celle de l’ensemble des salariés de l’usine, comme si c’était la nôtre, développe Aurélie. Nous sommes également en charge de veiller à ce que les équipements de l’usine soient toujours en bon état. À ce qu’ils puissent durer dans le temps. Le maître-mot, c’est la sécurité.»
Autre partie de son métier, « le côté physique : j’adore me dépenser et je peux vous assurer que lorsqu’il faut monter et redescendre 6 épaississeurs [structure métallique installée sur des cuves, NDLR] dans la journée, c’est quelque chose ! »
Premier contrat signé
« Je ne veux pas parler au nom des autres, mais pour moi, tout s’est bien goupillé. J’ai envoyé des messages de remerciement et je le referai encore. J’ai encore du mal à réaliser que je travaille
dans l’usine. »
Aurélie a signé son premier contrat le 24 avril. Et en regardant par dessus son épaule, elle avoue qu’un peu de chance ne lui fait pas de mal. « Je ne me suis pas posé de question, j’ai travaillé et me voilà avec un nouveau diplôme et un emploi qui m’intéresse. »
Pour moi, tout est parfaitement tombé. J’ai encore du mal à réaliser que je travaille dans l’usine.
Petit coup de pouce supplémentaire, Aurélie a un bus qui s’arrête juste devant sa maison pour aller et rentrer du travail. « Dès que j’ai reçu cette proposition, je me suis dit…. Quand une porte s’ouvre, il faut y aller. »
Les formations sur site ont pour objectif d’apporter les connaissances nécessaires au métier d’opérateur polyvalent du procédé.
Dominique Lepitre, responsable Recrutement Formation et Mobilité au sein de Prony Resources.
Une formation et surtout un contrat
Dans le cadre d’un partenariat établi entre Prony Resources et l’UNC, les services de la Direction de l’emploi et du Logement de la province Sud (DEL) ont retenu 24 candidatures de demandeurs d’emploi sur 84 profils potentiels identifiés en juillet 2022. Entretien diagnostic, parcours, disponibilité pour la formation Diplôme universitaire (DU) métallurgie, préparation de CV, programme pédagogique du DU, fiche de poste du métier d’opérateur de procédé et réunion d’information délivrée par Prony Resources… À l’issue d’entretiens individuels et de réunions d’information, 19 des
24 candidats ont souhaité suivre une remise à niveau à l’Ecole de la Réussite. Sur ces 19 personnes à la recherche d’emploi, huit ont décidé de poursuivre l’aventure pour intégrer le
DU métallurgie. À la clé, un diplôme universitaire en métallurgie de niveau BAC+1 et une embauche, en CDD puis en CDI, en tant qu’opérateur de procédé à l’usine du sud.
“La Province a changé ma vie”
“La province a changé ma vie” devient dès le prochain numéro de votre SudMag une rubrique. Elle mettra en valeur le parcours, le développement et les projets de Calédoniens ayant bénéficié d’un dispositif de la province Sud.
Des commerces sécurisés pour des commerçants rassurés
« Assurer aux commerçants une sécurité et une protection face à la délinquance », c’est l’un des objectifs fixés par l’exécutif rappelé par Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud, lors de sa visite des commerces sécurisés par la Province. Caméras de surveillance, grilles de protections, systèmes d’alarmes…comment, grâce à l’aide à la sécurisation, la Province a-t-elle changé le quotidien de nos commerçants ?
Répondant à l’une des priorités fortes de la collectivité, l’aide à la sécurisation des commerces qui prend en charge 50% du coût total des dépenses en sécurisation par la Province, « rassure » à l’heure où les commerçants se relèvent des difficultés rencontrées suite à la crise sanitaire et face à l’augmentation des faits de délinquances comme l’explique Jérôme Bernut, co-gérant de la boulangerie Le Moulin à Ducos : « C’est important de se savoir soutenu par l’institution. Ce dispositif nous permet de faire face à nos difficultés quotidiennes car dans notre métier, il y a de quoi se sentir vulnérable et dans l’insécurité, encore plus en boulangerie du fait de nos horaires atypiques. »
Le co-gérant, qui avait sollicité l’aide de la Province, voit aujourd’hui sa boulangerie équipée de 16 caméras, de grilles de protection, d’un système d’alarme et de rideaux métalliques. « Grâce au dispositif d’aide, nous avons pu doubler le nombre de caméras pour sécuriser notre parking, notre clientèle et surtout notre personnel composé de 35 salariés, qui peuvent désormais travailler en sécurité, notamment lorsqu’ils prennent leur service tôt le matin sans risquer de se faire voler. »
Dispositif « rapide » et « efficace »
Un dispositif « rapide » et « efficace », également très apprécié par Daniel Ronsin, gérant de la pharmacie Ondemia à Païta et Jean Goncalves, gérant de l’Armurerie Ballande à Ducos, qui ont tous deux bénéficiés d’une prise en charge à hauteur de 50% du coût total de leurs installations. Caméras de surveillance, systèmes d’alarmes, grilles de protections…les commerçants sont unanimes : les installations de sécurité mises en place grâce au dispositif sont « très dissuasives ». Un avis partagé par la présidente qui
Aujourd’hui, nous sommes satisfaits. Nous n’avons plus de tentatives de cambriolage, ni de dégradations.
Jérôme Bernut, co-gérant de la boulangerie Le Moulin
a dressé un bilan positif et satisfaisant du « dispositif qui fonctionne de façon efficace pour garantir sécurité et tranquillité. La sécurisation des commerces, mais aussi des locaux des professions libérales, limite les actes de délinquance et on peut constater aujourd’hui que les résultats sont concluants à voir les commerçants satisfaits. »
Dispositif dématérialisé pour plus d’efficacité
Bijouterie Gaspard, restaurant Little Italy, Amorino de l’Anse-Vata…d’autres commerces ont également sollicité le soutien de la collectivité pour sécuriser leurs locaux. La simplification du
dispositif et l’accompagnement des services de la direction provinciale du Développement Économique et du Tourisme (DDET) a permis de renforcer la confiance établie entre les commerces et l’institution qui a vu « le nombre de demandes traitées se multiplier par 4, voire 5 » a évoqué premier vice président de la province Sud, Philippe Blaise, avant d’ajouter : « Notre volonté est de permettre à tous les commerces existants, quel que soit leur situation financière, de bénéficier d’une aide de la collectivité. » En 2022, l’exécutif a décidé de prolonger ce dispositif d’un an supplémentaire avec une date de fin au 1er janvier 2024 et une date limite de dépôt des demandes fixée au 30 septembre 2023.