Lauréate du budget participatif de la province sud, l’association Génération 2000 de Païta accompagne les Calédoniens d’origine wallisienne et futunienne dans leur quête de reconnexion avec leurs racines. Rencontre avec Maleko Lie, porteur du projet « Langues et cultures Faka Futuna – Faka Uvea en Nouvelle-Calédonie » qui renoue les liens identitaires à travers l’apprentissage des langues vernaculaires, « sanctuaires de nos identités premières. »
« Se réapproprier nos repères culturels d’origines »
tout part d’un constat factuel selon Maleko : « Au fil des générations, on constate une perte progressive des repères, des valeurs et des fondamentaux de nos cultures d’origines tels que la solidarité, le partage, l’entraide… Et cette perdition est source de conflits, d’incompréhensions et de malentendus intergénérationnels. »
À 4000 km du « Fenua », difficile de préserver ses repères d’origines : « Chez de plus en plus de jeunes, explique Rodrick Kafotamaki qui assiste Maleko,les pratiques linguistiques, culturelleset traditionnelles se perdent ou selimitent à la génération de nos parents. Notre objectif principal est donc la réappropriation. »
De La Foa jusqu’en Métropole
Depuis le mois de mars, les inscriptionsaux enseignements « faka Futuna » et « faka ‘Uvea » sont ouvertes au
public. Chaque samedi, enfants, adolescents et adultes se retrouvent au dock socioculturel de Païta et à lamaison de la jeunesse de Dumbéa, où pendant 2 heures, ils retissent les liens identitaires à travers l’apprentissage des langues : « une véritable opportunité » selon Martha, une des apprenantes, pour « s’ouvrir à la langue à tout âge, à tout niveau », avec l’aide d’enseignants heureux de pouvoir partager leurs connaissances « pour préserver et transmettre les richesses de la culture » souligne Asipau, enseignante le projet lauréat fait également écho à la Foa et Koné, jusqu’en Métropole, « où les ressortissants expatriés demandent même des cours en visios », confie Maleko.
« Préserver et transmettre les richesses »
de la langue.Ordinateurs, projecteurs, imprimantes…Grâce au Budget Participatif de la province Sud, l’association peut financer ses supports pédagogiques à hauteur de 70%, soit près de 240 000 F. « Une aide non négligeable qui répond au développement des activités de l’association qui manque de moyens » confie Maleko. Remerciant la province Sud pour son soutien, le porteur de projet a vivement encouragé les associations à candidater et faire connaitre leurs projets auprès de la collectivité.