L’association Bio Calédonia a pour mission, via la gestion du label « Bio Pasifika », de développer l’agriculture biologique sur le territoire. Si les produits bio locaux sont encore timides sur les étals, l’association, qui bénéficie du soutien de la province Sud, œuvre au quotidien depuis 10 ans pour renforcer la production.
Légumes, fruits, tubercules, œufs, viande de bœuf, produits de la ruche ou transformés, il existe une grande variété de produits labellisés « Bio Pasifika ». Mais que signifie ce label exactement ? « Il s’agit du label associé à la norme océanienne d’agriculture biologique (NOAB) », explique Pierre Migot, directeur de Bio Calédonia. « La présence de ce label sur un produit garantit que les conditions de production respectent les principes de l’agriculture biologique. » Et ça, c’est Bio Calédonia qui y veille !
Toute production locale qui se dit « bio » doit passer par l’association pour être labellisée « Bio Pasifika », sinon rien ne garantit qu’elle suit tous les principes de l’agriculture biologique.
300 bénévoles
La jeune association, fondée en 2009, est le seul acteur de la labellisation bio pour la production agricole produite et vendue sur le territoire. Agréée par l’IFOAM, structure qui regroupe les acteurs du bio à l’international, et reconnue par le gouvernement calédonien comme organisme de défense et de gestion du label « Bio Pasifika », l’association s’appuie sur 7 salariés et près de 300 adhérents bénévoles (producteurs ou consommateurs). « En province Sud par exemple, Bio Calédonia anime des rendez-vous mensuels à Nouméa, la Foa, Païta, Bourail et depuis peu au Mont-Dore. » Ensemble, les adhérents consommateurs et producteurs s’assurent que les exploitants agricoles qui prétendent au label suivent bien le cahier des charges de la Norme océanienne d’agriculture biologique, et présentent chaque dossier à un comité de conformité.
De plus en plus de produits bio locaux
La production bio s’étoffe chaque année « L’agriculture biologique est possible en Nouvelle-Calédonie, même si nous rencontrons, bien sûr, les mêmes problématiques que le reste de la filière des fruits et légumes. Pour le moment, les produits bio n’inondent pas les étals, mais c’est en train de se développer. » Tous les types de productions agricoles sont éligibles au label. « D’ailleurs, nous comptons parmi nos producteurs des agriculteurs professionnels mais aussi de l’agriculture traditionnelle et familiale. Auprès de ce public notamment, nous assurons aussi un rôle économique en permettant à nos producteurs adhérents de diversifier leurs revenus et d’accéder à un marché spécifique », précise Pierre Migot.
Un acteur clé, bien entouré
Bio Calédonia a à cœur de cultiver ses liens avec les producteurs, les consommateurs adhérents mais aussi les différents acteurs du bio sur le territoire. L’association étant dédiée exclusivement à la labellisation, elle s’appuie sur des partenaires pour valoriser ses produits bio auprès des prescripteurs, des restaurateurs, des consommateurs… Dans le cadre de PROTEGE[1] par exemple, un projet pilote mené avec le cluster Pacific Food Lab devrait bientôt voir le jour, afin de mettre en place une collaboration entre les bassins de producteurs bio et les chefs de cantine.
Dans son ambition de développer l’agriculture bio sur le Caillou, l’association peut aussi compter depuis sa création sur la province Sud, un de ses partenaires financiers privilégiés. « Ce soutien est fondamental pour nous : la subvention provinciale nous permet notamment d’employer une salariée qui peut se consacrer entièrement au développement du label bio dans la zone Sud du territoire. »
[1] Projet Régional Océanien des Territoires pour la Gestion durable des Ecosystèmes
Bio Calédonia, c’est
- 3 300 hectares labellisés Bio en Nouvelle-Calédonie (chiffre 2021)
- 288 adhérents dont 124 (43 %) sont en province Sud
Les adhérents, au cœur du système de certification
L’association Bio Calédonia repose sur un SPG, système participatif de garantie, qui est un système de labellisation entre pairs. Il labellise ainsi des productions en s’appuyant sur la participation active des adhérents et parties prenantes, et repose sur la confiance, les liens sociaux et les échanges de connaissances.