Aménagement d’un refuge pour femmes et enfants avec le soutien de la Province



Accueillir dans des conditions décentes le week-end, les femmes et leurs enfants qui fuient un foyer violent. C’est la mission que se donne l’Union des femmes francophones d’Océanie (UFFO NC) avec son refuge, établi au Mont-Dore. La province Sud, dans le cadre de son budget participatif, apporte son soutien au projet d’aménagement de la structure, qui offrira plus de sécurité et de confort aux victimes.


Si l’idée a germé en 2016, alors que la thématique annuelle de l’UFFO était dédiée aux violences, le refuge a accueilli ses premières occupantes l’an dernier. « Un parcours semé d’embûches mais nous sommes des femmes et hommes engagés et déterminés », assure Sonia Togna, la présidente en Nouvelle-Calédonie de l’Union des femmes francophones d’Océanie, fondée en 2010 avec Wallis-et-Futuna, le Vanuatu et la Polynésie française pour faire entendre leurs voix dans la région au sujet des problématiques de genre.

Un refuge initiateur de changement

« Nous souhaitions trouver les mécanismes et les leviers pour améliorer la condition féminine, faire changer les mentalités et agir concrètement », ajoute-t-elle. Pour lutter contre l’isolement des femmes en détresse, l’association a mis en place cet hébergement d’urgence, en veillant particulièrement à y intégrer de l’humanité : « Les mots d’ordre au refuge ce sont l’écoute, le respect et la dignité de la victime, au sein de sa mise en sécurité ». Ouvert le weekend et les jours fériés – jours où les violences s’accentuent -, le refuge peut accueillir jusqu’à 7 victimes, orientées vers la structure par la gendarmerie. Elles sont alors reçues et écoutées avec bienveillance et peuvent reprendre leurs esprits le temps du séjour, avant que le Service de traitement des violences conjugales et intrafamiliales de la province Sud ne prenne le relai, via l’intervention d’un travailleur social. « Les victimes se présentent ainsi le lundi « déchoquées », prêtes à aborder les possibilités qui s’offrent à elles pour sortir de ce cauchemar. » Outre la précieuse collaboration avec ces partenaires extérieurs, ce sont les bénévoles, tous engagés personnellement dans la démarche, qui assurent le fonctionnement de la structure, de l’accueil jusqu’aux levées de fonds, en passant par l’écoute active. « Cet engagement citoyen est important et contribue au changement de mentalité au sein de la population. »

Le refuge comporte l’essentiel pour accueillir les familles dans de bonnes conditions et en sécurité

Des améliorations financées par la province Sud

Entièrement équipé grâce à la solidarité de donneurs et au réseau de bénévoles, le refuge est opérationnel. « Mais il faut désormais optimiser cet accueil et le rendre pérenne. Pour cela nous avons besoin du soutien des institutions », explique la présidente. C’est pourquoi la subvention de la province Sud, dans le cadre de son budget participatif, est plus que bienvenu pour l’association. Guilaine Lombardet, membre de l’UFFO NC, énumère les aménagements qui vont pouvoir être réalisés grâce à cette aide de la collectivité : « ce financement permettra en priorité d’améliorer les conditions d’accueil des victimes de manière générale : nous allons revoir l’aménagement pour rendre l’espace plus convivial, acheter du matériel électroménager, renforcer les équipements de sécurité et les outils numériques. L’achat d’une voiture est aussi prévu, afin de véhiculer les victimes. » Également au programme : le financement d’un dispositif innovant de mise en sécurité, qui permet à la victime d’alerter quand elle se sent en danger ou en difficulté grâce à un bouton connecté, dissimulé sur elle et géolocalisé.

Fière du refuge et de l’ampleur qu’a pris la démarche, qui participe à ouvrir les yeux sur cette problématique et à générer d’autres projets similaires, l’équipe de l’UFFO NC conclut avec espoir : « C’est possible ! Certes, la situation est compliquée, de nombreuses familles sont en détresse, mais les choses bougent. »


Le budget participatif

En 2021, à l’occasion de la 2e édition du Budget participatif, 203 projets d’intérêt général ont été déposés par les habitants de la province Sud. Par un processus de sélection inclusif et participatif (comité de sélection composé de résidents, vote des internautes), 66 d’entre eux ont été retenus et vont bénéficier du soutien de la Province.

Scroll to top
0:00
0:00