Insertion : la Province annonce un partenariat avec les compagnons du devoir



La sortie en avant-première le 21 février au multiplexe MK2, du film « Compagnons » tombe à point pour Naïa Wateou, la présidente de la commission provinciale du développement économique. Profitant de la sortie de ce long-métrage qui retrace l’expérience unique des compagnons du devoir, elle a réuni des acteurs du monde de l’enseignement et de l’insertion professionnelle, et aussi nombre d’élus de la province Sud parmi lesquels Philippe Blaise et Gil Brial, les deux vice-présidents. Le prétexte s’y prêtait pour annoncer un projet de collaboration entre la province Sud et l’association ouvrière des compagnons du devoir en Nouvelle-Calédonie et en France.


« L’événement n’est pas anodin », a souligné Naïa Wateou. La sortie de ce film tombe à pic dans la réflexion que nous menons sur les actions à mettre en place avec l’association ouvrière des compagnons du devoir en Nouvelle-Calédonie notamment. »

Pourquoi les compagnons ? La présidente de la commission du développement économique explique : « J’ai été très sensible aux valeurs développées par les compagnons. Des valeurs de fraternité, d’échange, de transmission des savoirs. C’était intéressant de nous appuyer là-dessus, dans le cadre des axes stratégiques que nous défendons à la Province, notamment à l’égard de nos jeunes. »

Au-delà d’accompagner l’insertion professionnelle des jeunes, au travers de l’alternance et l’apprentissage, la volonté provinciale est aussi de valoriser le secteur de l’artisanat en lui redonnant ses lettres de noblesse. « Le compagnonnage permet de tendre vers l’excellence pour nos jeunes et de mettre en avant l’association ouvrière des compagnons du devoir », a-t-elle jouté.  

Christophe Rey, le président de l’association ouvrière des compagnons de Nouvelle-Calédonie affirme pour sa part : « Pour un compagnon du devoir, le métier ne se limite pas à un savoir-faire, c’est une culture, un savoir-être. Parce qu’il aspire à être plus qu’un bon ouvrier, il aspire à être une bonne personne. »

L’association calédonienne existe depuis 1985 et regroupe aujourd’hui 40 compagnons sédentaires dans 10 métiers (bâtiment, aménagement, métiers du goût, métallurgie, etc.).

Un partenariat qui commence à prendre forme

Concrètement, Naïa Wateou annonce ce qui est envisagé : « Dans un premier temps, nous souhaitons accompagner l’association dans son installation dans une maison des compagnons en province Sud (NDLR : comme il en existe partout en métropole). Puis nous envisageons rapidement des échanges avec la Chambre de métiers et de l’artisanat, le Centre de Formation de l’Artisanat, ainsi que les Compagnons pour instaurer une convention tripartite dans laquelle chacune des parties s’engage notamment à mettre en place ce parcours de « compagnon » ou en tout cas d’apprenti et permettre aux jeunes Calédoniens d’intégrer cette filière, et pourquoi pas de découvrir les métiers du compagnonnage et accomplir ce tour de France ! »

Il est d’ailleurs question d’intégrer officiellement la Nouvelle-Calédonie dans ce parcours de tour de France.

Des métiers d’hommes et de femmes !

En parallèle, l’organisation de la deuxième édition du Nouméa women’s forum est lancée et l’élue en charge du développement économique y voit également une opportunité : « La thématique choisie cette année est l’artisanat. L’occasion pour nous de replacer l’action de la femme dans ce secteur et nous sommes en train discuter avec l’association des compagnons de métropole pour inviter pour le deuxième Nouméa women’s forum, la première femme compagnon du devoir en France, Lucie Branco qui est tailleur de pierre. »

Parmi les invités lundi soir les élus provinciaux tels que Marie-Jo Barbier, Jean-Gabriel Favreau, Lionnel Brinon, Nadine Jalabert et Veylma Falaeo, les compagnons de Nouvelle-Calédonie, les directeurs d’établissements des lycées publics et privés, ainsi que d’établissements professionnels, mais aussi des conseillers d’orientation, des agents des communes qui œuvrent auprès des jeunes dans les chantiers d’insertion. « Nous avons également invité les jeunes de l’internat de la réussite, l’idée était de faire connaître les compagnons et pourquoi pas susciter des vocations ! »

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