Dans le cadre du contrat de développement avec l’État et de la restauration écologique du parc provincial de la Côte Oubliée, la province Sud a mis en place un chantier en insertion pour reboiser le site de Neuménie. Avec le soutien des partenaires coutumiers et associatifs et de la population des environs, une poignée de jeunes motivés redonne vie aux paysages dégradés qui les entourent.
400 000 arbres plantés. « C’est l’objectif que nous nous sommes donné à l’horizon 2023, sur l’ensemble de nos chantiers de reboisement » annonce Nicolas Rinck, chargé de mission environnement et développement des territoires à la province Sud. Sur les différents sites de plantation au cœur du parc de la Côte Oubliée, six sont réalisés par des professionnels, deux sont des chantiers participatifs coordonnés notamment par l’association Noé et celui de Neuménie prend la forme d’un chantier d’insertion.
Planter des ressources durables sur des terres dégradées
La restauration écologique de la zone, prévue entre 2021 et 2023, s’inscrit à la fois dans le contrat de développement établi avec l’Etat, la stratégie de reboisement de la Province Sud et le plan de gestion du parc de la Côte Oubliée (piloté par la Province, le sénat coutumier, les deux aires et trois districts concernés). Elle résulte ainsi d’une volonté forte et partagée par les différents acteurs de revaloriser les zones brûlées ou affectées par la prospection minière ancienne, en intégrant les spécificités des territoires et des populations. « Cependant, la préparation et le suivi de ces chantiers, souvent inaccessibles, représente un vrai défi ! » précise Nathalie Lemagne, responsable de la cellule squats et insertion de la Province. Ainsi, sur le chantier de Neuménie, les équipes, coordonnées par les associations Active et Mara-jati, ont en priorité mis en place les accès et la sécurité, avant d’organiser la gestion de l’eau, les pépinières et le positionnement de seuils pour retenir la terre, avant de pouvoir, enfin, commencer à planter.
Des jeunes motivés, une économie locale renforcée
Les 9 stagiaires, dont 2 jeunes filles, œuvrent depuis août 2021 et seront bientôt relayés par une seconde équipe. Malgré la beauté des paysages, le travail est physique et les conditions sont difficiles. Pourtant les impressions des jeunes, fiers d’effacer les cicatrices laissées à leur terre, sont positives. Ils apprennent à revégétaliser et à réaliser de petits ouvrages de soutènement : cette formation pourrait leur ouvrir les portes d’autres chantiers du même type. Au-delà des stagiaires, l’impact positif d’un tel chantier rayonne sur tout le bassin : « Il permet aux jeunes des différentes tribus de se côtoyer et il crée du travail pour les tribus environnantes qui contribuent au chantier en préparant les repas ou en hébergeant les intervenants, par exemple. L’objectif avec la communauté locale est triple : soutenir indirectement l’économie de la zone, emporter l’adhésion générale au projet et renforcer le lien social sur place. Ces chantiers de reboisement ou de sylviculture sont de vrais projets de territoire, qui, au-delà du bénéfice environnemental de la restauration écologique, amènent formation et activité rémunérée, dans le cadre d’opérations qui font la part belle à la main d’œuvre, et peuvent même générer des perspectives intéressantes à plus long terme », conclut Nicolas Rinck.