Le premier Nouméa Women’s Forum organisé par la province Sud, réunit une centaine de personnes issues de la société civile et du monde de l’entreprenariat, à la Communauté du Pacifique (CPS). Sonia Backes, la présidente de l’assemblée de la province Sud et Naïa Wateou, élue et présidente de la commission du développement économique, ont ouvert le bal ce jeudi matin en présence des représentants du gouvernement, des consulats d’Australie et de Nouvelle-Zélande, des chambres consulaires, ainsi que du sénat coutumier. Se rangeant sous l’égide de l’ONU qui définit 2021 année du leadership féminin, le premier Nouméa Women’s Forum est placé sous le signe de l’entreprenariat au féminin.
Le Nouméa Women’s Forum qui se tient du 29 au 31 juillet, s’offre pour cadre la CPS, un lieu symbolique a souligné Cameron Diver, le directeur général adjoint de la CPS, en guise d’accueil. « Cette salle se veut la manifestation physique de notre grande famille océanienne ouverte sur le monde et sur les autres cultures, ainsi que sur des hommes et des femmes. Le reflet donc d’une société inclusive. Mais ça, malheureusement, c’est l’idéal. Lorsque nous parlons de développement, qu’il soit durable, économique, etc. Et a fortiori lorsque nous parlons de la question d’équité des genres, il reste beaucoup de chemin à parcourir. »
Si les femmes sont majoritaires dans cette assemblée, quelques hommes sont bel et bien présents et leur présence est précieuse a précisé Sonia Backes : « La problématique des femmes ne doit pas concerner que les femmes. » Mais d’abord place au constat : « Les inégalités entre les hommes et les femmes se sont creusées avec un écart salarial de 40 %. En Nouvelle-Calédonie, dans le monde du travail, les Calédoniennes sont plus diplômées que les hommes pourtant, elles vivent des situations professionnelles plus précaires et occupent des emplois temporaires. »
Au sein de la collectivité, des actions ont été entreprises pour promouvoir et renforcer le principe d’égalité des droits a affirmé la présidente de l’assemblée de la province Sud : « Depuis un an, chaque direction provinciale est dotée d’un référent à l’égalité. Alors quels sont les freins ? Nos dispositifs sont-ils suffisamment efficients ? À l’issue des ateliers auxquels vous allez participer, un plan d’actions concret en découlera. Il nous permettra d’aller plus loin dans l’autonomisation des femmes qui, j’en suis persuadée est l’un des plus forts leviers contre les violences. Retrouver l’estime de soi, entreprendre, s’émanciper par le travail et retrouver sa place dans la société, c’est ce à quoi nous aspirons toutes et tous. »
Lever les freins au leadership féminin
Pour Naïa Wateou qui est à l’initiative de ce Nouméa Women’s Forum « Qu’importe l’ambition, elle mérite d’être accompagnée, et c’est le rôle de la collectivité. » Elle a aussi rappelé que les femmes, à toutes les étapes de leur vie, doivent mener des combats pour s’affirmer tant professionnellement que personnellement aux yeux de tous. Et l’élue ne cache pas son admiration pour celles qui osent entreprendre : « Je suis admirative des femmes qui entreprennent en Nouvelle-Calédonie dans un contexte politique et social trop souvent contraint. »
Vendredi, les 100 participants, par groupes, vont débattre autour de 5 thématiques : équité entre les femmes et les hommes dans le monde du travail, les leviers de la progression professionnelle des jeunes Calédoniennes, quels leviers pour améliorer l’épanouissement social et économique des femmes rurales, quelle place pour l’entreprenariat féminin, notamment dans le statut coutumier et enfin, l’impact de la parentalité et de l’âge sur la carrière professionnelle. S’adressant tout particulièrement aux participantes du forum, Naïa Wateou les a remerciées chaleureusement : « Je sais que vous êtes nombreuses à être inscrites aux ateliers pour faire progresser l’équité dans divers domaines. Je vous remercie du fond du cœur de construire avec la province Sud un nouveau monde du travail, de l’éducation, de l’industrie minière et de l’agriculture. Il s’agit de créer une synergie entre nos actions et vos attentes. »
Pour cette première édition, le 29 juillet n’a pas été choisi par hasard, car c’est en effet de la journée internationale du rouge à lèvres. « Aujourd’hui, nous célébrons à travers le monde le symbole numéro un de l’émancipation des femmes et de leur autonomisation ! » a déclaré Naïa Wateou. Et pour l’occasion chaque participant(e) a reçu en cadeau un rouge à lèvres, symbole de féminité depuis 5 000 ans !