Un partenariat entre la Province et les Kunie pour la pêche dérogatoire de tortues marines



À l’heure où les tortues marines sont menacées d’extinction, la question inéluctable est de savoir comment concilier la protection de l’environnement et les traditions coutumières. La deuxième journée dédiée aux tortues marines vendredi 9 juillet à Vao était consacrée à la sensibilisation des scolaires. Elle s’est achevée par la signature du protocole de pêche dérogatoire de tortues marines, entre la province Sud représentée par Sonia Backes, la présidente de l’assemblée et Laura Vendegou, élue provinciale, ainsi que les 8 représentants de chefferies de l’Île des Pins.


Plus de 430 élèves issus des établissements scolaires de la commune étaient réunis ce vendredi au collège de Vao pour une journée consacrée aux tortues marines. Par groupe, les enfants ont tourné sur différents ateliers animés par des associations : le Centre d’Initiation à l’Environnement, WWF, Paladalik, mais aussi l’IRD et la province Sud qui a présenté le protocole de partenariat pour la pêche dérogatoire des tortues marines à des fins coutumières.

Ce document a été signé dans l’après-midi par Sonia Backes et Laura Vendegou du côté de la province Sud et par les 8 référents des chefferies de l’Île de Pins du côté des coutumiers. La signature de ce protocole pour la pêche dérogatoire des tortues marines est le fruit d’une démarche de concertation engagée depuis plusieurs années par la Province pour la gestion durable des tortues marines. Ainsi, les espèces protégées par le code de l’environnement de la province Sud sont : les tortues vertes, les tortues grosse tête et les tortues imbriquées. « L’idée de ce protocole, c’est d’allier à la fois, les problématiques environnementales liées à la préservation de ces espèces menacées d’extinction au niveau mondial, à la volonté des coutumiers de continuer de perpétuer les traditions, parce que la tortue est importante dans les cérémonies coutumières », explique Sonia Backes.

La pêche à la tortue réglementée par un protocole

Et en quoi consiste ce protocole ? « Il organise la manière dont la pêche des tortues peut être pratiquée à l’occasion de cérémonies coutumières. Ce texte détermine les cérémonies coutumières pour lesquelles il est possible de pêcher les tortues ainsi que les quotas autorisés », précise la présidente l’assemblée de la province Sud. Et elle ajoute : « On ne peut pas complètement interdire parce qu’il faut pouvoir répondre au désir des coutumiers à des moments importants pour la communauté. »

Dans le cadre de ce protocole, ces moments importants justement sont réglementés par des quotas de pêche : 8 tortues pour les cérémonies coutumières de l’igname, 3 pour les mariages coutumiers, 3 pour les deuils et 8 pour les intronisations du Grand Chef et des chefs de tribu. De plus, les tortues doivent obligatoirement être de taille inférieure à 80 centimètres.

Enfin, toute demande de dérogation doit être approuvée par un référent coutumier puis transmise à la présidente de l’assemblée de la province Sud.

Cette démarche serait incomplète si l’on omet de rappeler qu’elle a été mise en place avant tout pour les générations futures a souligné Sonia Backes s’adressant aux jeunes : « C’est sur vos épaules que pèse la protection de notre terre et de notre mer. Nous espérons que la terre que vous léguerez à vos enfants ressemblera à celle d’aujourd’hui et qu’elle sera aussi belle que l’avez connue. »

La dernière journée de la tortue se déroule ce samedi 10 juillet à Vao, dès 8 heures avec l’ouverture officiel du village « VEMÖÖRE ÔÔ » (protégeons-la). Au programme : des stands de sensibilisation à la protection des tortues, des stands artisanaux, mais également des conférences et des projections de films.

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