Dans la continuité de l’accompagnement des initiatives contribuant à la mise en place de la politique provinciale en matière de prévention et de gestion des déchets, la province Sud s’attaque cette année à un gros sujet : les déchets du BTP. Les professionnels du secteur du bâtiment et des travaux publics étaient conviés ce jeudi à un atelier sur le thème de l’économie circulaire. Pour Françoise Suve et Christiane Saridjan-Verger, respectivement rapporteur et membre de la commission de l’Environnement, la transition économique et écologique du secteur du BTP est un enjeu crucial
Exit l’économie linéaire : « j’achète, je consomme, je jette ». Ce modèle n’est plus tenable. « On ne peut pas continuer à l’infini. L’idée aujourd’hui, c’est de réfléchir à comment on passe de l’économie linéaire à l’économie circulaire. Comment consommer mieux et faire en sorte que les déchets aient un exutoire et si cet exutoire peut créer de la valeur positive, alors tant mieux. Notre objectif à travers ces ateliers, c’est de traduire en actions et projets la politique provinciale », s’est exprimée Françoise Suve devant les professionnels du BTP présents.
Le train de la transition économique et écologique est en route, depuis 2019 la Province propose ces ateliers pour encourager la réflexion, mais surtout les initiatives qui favorisent l’économie circulaire. « En 2019, nous avons organisé des ateliers sur les alternatives au plastique à usage unique, en 2020, c’était sur les bio-déchets. Cette année, nous nous intéressons aux déchets du BTP », précise-t-elle. À noter que les déchets inertes représentaient en 2018, plus d’un million de tonnes enfouies sur le site d’endigage de Koutio Koueta. Ils sont constitués en grande partie de déchets issus du BTP. Ce chiffre a baissé en 2019 et 2020 en raison de la conjoncture, mais la problématique quant à l’avenir de ces déchets reste entière.
Dans le cadre du schéma provincial de prévention et de gestion des déchets 2018-2022, la Province s’est fixée pour objectif de valoriser les déchets inertes du BTP avec deux ambitions principales : réduire de 10 % les déchets inertes enfouis à Koutio Koueta et valoriser de 10 % les déchets du BTP d’ici 2022.
Faire émerger de nouvelles filières et alternatives durables
« Ce que j’attends de cet atelier, ce n’est pas simplement de la réflexion, mais surtout qu’émergent des solutions concrètes. Comment avec ces cinq cent mille tonnes de déchets BTP aujourd’hui, on peut créer en Nouvelle-Calédonie des solutions que cela soit : des alternatives, du recyclage ou de la transformation. Ceci afin de valoriser localement ces gisements, avant de songer à l’ultime solution qui est l’enfouissement ou l’incinération. »
Pour permettre aux initiatives d’émerger, la province Sud a lancé des appels à projets notamment celui sur l’économie circulaire. « C’est une enveloppe de 650 millions de francs sur 5 ans financés par la province-Sud et l’ADEME qui est dédiée aux appels à projets de la transition économique et écologique. 200 millions ont déjà été utilisés pour les projets dont certains fonctionnent très bien. Notre objectif, c’est d’accompagner les porteurs de projets innovants et de s’assurer de leur viabilité. »
Plusieurs thématiques étaient au programme de cette matinée de travail : déconstruction (diagnostics, débouchés et traçabilité), valorisation artisanale des déchets de la rénovation, intégration dans les normes locales des matériaux de construction issus de l’économie circulaire.
À l’issue de cet atelier, l’objectif est d’établir une feuille de route avec des pistes de travail concrètes, sur lesquelles la Province pourra agir dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie provinciale en matière de prévention et de gestion des déchets.