Gil Brial, le deuxième vice-président de la province Sud accompagné de Laura Vendegou élue provinciale, de Laurent Prévost, le Haut-commissaire et Yves Dupas, le procureur de la République, s’est rendu mardi, au Relais où un nouveau dispositif destiné aux auteurs de violences sera déployé à partir de février 2021. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de la dynamique engagée à la suite du grenelle contre les violences conjugales.
Permettre aux auteurs de violences conjugales de réfléchir sur leurs actes et les mettre face à leur responsabilité, c’est l’objectif du stage de citoyenneté porté par le Relais, le Service de Traitement des violences conjugales et intrafamiliales de la province Sud.
Cette mesure alternative s’inscrit en complément aux peines d’emprisonnement pour les auteurs de violences. « Le stage de citoyenneté s’adresse aux primo délinquants, car la peine avec sursis n’est pas suffisante, il faut qu’il y ait une prise de conscience », explique le procureur de la République Yves Dupas. C’est à sa demande que les équipes du Relais ont construit ce projet à l’instar de ce qui existe déjà en métropole.
Le programme, sur deux jours, regroupera une dizaine de personnes autour de plusieurs ateliers pour libérer la parole, réfléchir sur les violences, travailler sur ses émotions, prendre conscience de son acte et les impacts sur la victime, mais aussi considérer la place des enfants dans les violences conjugales.
Le Relais, pour une approche de la violence dans sa globalité
Les chiffres des violences conjugales restent tristement élevés. 400 victimes de violences en moyenne consultent chaque année les professionnels du Relais. Ces personnes peuvent bénéficier d’un suivi psychologique ou thérapeutique (sophrologie, hypnose ericksonienne, art thérapeutique, etc.). Notons qu’entre 2012 et 2018, le centre a pris en charge 2656 personnes.
La majorité d’entre elles est orientée par le Parquet de la République ou les professionnels médico-sociaux, cependant certaines se présentent spontanément pour demander de l’aide.
Depuis 2012, le Relais dont la mission première est de traiter les violences conjugales, intrafamiliales, décide d’aborder la violence dans sa pluralité et dans sa complexité. Cette approche implique un élargissement de son champ d’action aux auteurs qu’il soit homme ou femme, mais aussi aux couples, aux enfants et adolescents. Il s’agit d’offrir une palette de prise en charge par des professionnels de formation et d’horizons divers et de travailler en partenariat étroit avec tous les acteurs : associations, services sociaux, structures médico-sociales, forces de l’ordre, justice, etc.
« La majorité des auteurs ont été eux-mêmes des victimes de violences ou bien ont été témoins de violences lorsqu’ils étaient enfants, souligne Denis Bréant, le responsable du Relais. Au sein de notre structure, cela fait plusieurs années que nous prenons en charge les auteurs de violence et les amenons à réfléchir sur leurs actes à travers des groupes de paroles. »
Le premier stage de citoyenneté démarrera en février 2021 et suite à ce qui pourrait être une première étape, l’équipe du Relais espère que les primo-auteurs de violences poursuivront la démarche en entamant un suivi régulier avec les professionnels du centre.
« L’objectif, c’est bien sûr d’éviter la récidive en mettant des mots sur les maux pour que ces personnes soient conscientes de la gravité de leurs actes et ne recommencent plus », précise Gil Brial.