La Semaine mondiale pour l’allaitement maternel s’est clôturée jeudi 15 octobre par une conférence débat dans l’auditorium de la province Sud. Nadine Jalabert, élue provinciale, membre de la commission de la santé et de l’action sociale, mais aussi ancienne sage-femme, était présente pour soutenir cette initiative qui vise à véhiculer le message fort selon lequel donner le sein à son enfant permet de renforcer son capital-santé sur le long terme.
« Encourager l’allaitement maternel est essentiel pour la sécurité affective de l’enfant, la prévention des maladies, mais aussi favoriser des comportements plus respectueux de la nature humaine », entame Nadine Jalabert, face à un auditoire composé essentiellement de professionnels de santé, partenaires institutionnels et personnes soucieuses d’approfondir leurs connaissances en matière d’allaitement. En effet, la période cruciale pour le développement du nourrisson est celle de ses 1000 premiers jours (de sa conception à ses deux ans). C’est à cette étape décisive de sa croissance qu’il convient de lui fournir une alimentation adaptée à ses besoins. Le lait maternel apparaît comme étant la meilleure réponse aux besoins très spécifiques du nourrisson en pleine croissance. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande un allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, puis, de manière sporadique jusqu’à deux ans, en introduisant progressivement des aliments adaptés.
Une protection efficace contre les maladies
Le lait maternel fait aussi ses preuves dans la protection et la prévention des maladies : celui-ci protège l’enfant des infections gastro-intestinales, ORL et pulmonaires, ou du moins, diminuent leur gravité lorsqu’elles surgissent. Sur le long terme, il prévient également l’apparition des allergies, de l’obésité et du risque de diabète de type 2. De plus, allaiter présente également des avantages pour la mère : en plus de renforcer la qualité du lien avec son enfant, cela permet de diminuer les hémorragies post-partum, la dépression post-partum, et favorise le rééquilibrage de l’utérus. Sur le long terme, cela favorise la diminution des risques de cancer du sein et de l’ovaire, ainsi que du diabète de type 2.
L’allaitement maternel en Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, aucune étude à l’échelle du territoire n’a été réalisée quant à la situation nutritionnelle des enfants de moins de deux ans. Or, dans un contexte social où la précarité est en hausse, les maladies chroniques liées au surpoids et à l’obésité sont à leur apogée. Ainsi, 7 adultes sur 10 sont en surcharge pondérale, à l’âge de 12 ans, plus de 4 enfants sur 10 sont en surcharge pondérale. Les enfants en situation de surpoids ou d’obésité présentent plus de risque de développer un diabète de type 2 ou des maladies cardiovasculaires à l’enfance ou l’adolescence. Enfin, un enfant obèse augmente son risque de mortalité prématurée à l’âge adulte. Pour prévenir ces nombreux risques, il convient impérativement de soutenir les familles durant l’allaitement, faire de la prévention, en formant, notamment, les professionnels de santé.