Depuis 2010, la province Sud accompagne les recherches menées par l’Institut Agronomique Néo-Calédonien (IAC) et la station zootechnique de Port-Laguerre (SZPL) pour développer un vaccin qui vise à maintenir des races de bétails sensibles à la tique et développer une alternative à l’utilisation de traitements chimiques tiquicides.
Il aura fallu 10 ans de recherches pour que le vaccin voit le jour. Romain Bonnefond, responsable de la station zootechnique de Port-Laguerre, nous rappelle les différentes étapes du projet dont l’objectif était de créer un vaccin « local », « propre à l’environnement calédonien »:
« L’idée d’avoir un vaccin propre à la Calédonie a émergé il y a maintenant une dizaine d’années. On a essayé de mettre en place un vaccin local pour lutter efficacement contre la propagation de la tique au sein des troupeaux de Bos taurus. »
Le responsable de la station n’a pas manqué de souligner le rôle essentiel de la SZPL et de l’IAC dans l’expérimentation et la conception du vaccin :
« L’IAC travaillait sur la réalisation du vaccin et la station a permis tout le travail préparatoire et expérimental. De 2013 à 2015, grâce aux animaux de la station, on a pu faire des essais en stabulation sur les tiques et observer l’efficacité du vaccin. Une équipe de l’IAC venait, posait une centaine de tiques sur les animaux, attendait 21 jours pour les récolter et voir sur les 100 combien avait pondu pour rendre compte de l’efficacité du vaccin. »
A la suite de ces tests génétiques, c’est uniquement à partir de 2017 que des essais ont été effectués chez les éleveurs privés. Aujourd’hui, les résultats sont encourageants et très prometteurs comme il l’explique :
« Suite aux 3 ans de suivi et aux vaccins qui ont été fait régulièrement dans les élevages, on observe une diminution globale du nombre de traitements chimiques de 40%. Avec le vaccin, le nombre de bains par an a baissé de façon significative, dépendamment des élevages. »
Le responsable est clair, il ne s’agit donc pas « d’éradiquer la tique », mais de « diminuer de façon significative le nombre d’œufs par ponte » : une façon d’amortir la prolifération du parasite sur les parcelles.
Pour Romain Bonnefond, ce projet est bien plus qu’une lutte contre les tiques. Il s’inscrit aussi dans une lutte agronomique qui a pour objectif la gestion des pâturages comme il l’explique:
« Ce projet est un travail de fond qui permettra de diminuer la charge de tiques dans les parcelles et donc d’éviter que les animaux soient exposés de nouveau. »
Pour les éleveurs, ce vaccin se révèle être une réelle alternative aux traitements anti-tiques.
A ce jour, les essais auprès des élevages du territoire continuent, et les modalités administratives et de la commercialisation du vaccin sont à établir.
De par son étroite collaboration avec la SZPL et l’IAC, la province Sud réaffirme sa volonté d’œuvrer au service des professionnels du secteur et de la cause animale.