Inès Colin, une graphiste Calédonienne à Paris



Inès Colin, 24 ans, est actuellement en première année de Master de direction artistique et numérique et « communication 360° » à L’Institut Supérieur des Arts Appliqués (LISAA), une prestigieuse école parisienne. Ayant obtenu la Bourse d’Enseignement Artistique (BEA) de la province Sud, la jeune calédonienne a pu effectuer un parcours scolaire et artistique exemplaire.


Saut Hermes, 2019 : Teaser et affiche pour le Saut Hermes 2020

Après avoir effectué la totalité de ses études primaire et secondaire en Nouvelle-Calédonie, la jeune graphiste décide de poursuivre ses études supérieures à Paris : « Je suis partie d’ici à 20 ans, j’avais besoin de rencontrer de nouvelles personnes, m’ouvrir au monde, m’ouvrir l’esprit », raconte Inès. « La province Sud m’a accompagnée dès la première année. En vérité, je n’aurais jamais pu arriver jusqu’ici, mentalement, physiquement, sans cette aide ». Passionnée de dessin depuis le plus jeune âge, baignée dans un environnement familial ouvert à la création et la culture, le choix de ses études post-bac était une évidence. Malgré tout, sa maison, ses racines calédoniennes ne l’ont jamais abandonnée : « Pour mes rendus, je travaillais souvent sur la thématique de l’exil en lien avec l’arrachement à ses racines, lorsqu’on part de chez soi, par exemple. L’exil, la Nouvelle-Calédonie, l’exil, la Nouvelle-Calédonie… En réalité, cela fait 5 ans que je bassine tout le monde avec la Calédonie ! Mais c’est important pour moi, car cela me permet d’extérioriser aussi. C’est une quête identitaire, en quelque sorte, qui me touche personnellement autant que d’autres personnes. Donc j’ai intégré cette recherche identitaire à un projet plus général, universel. Pour moi, je n’ai pas trouvé la réponse…mais le support que j’utilise, à savoir le graphisme, est une très bonne manière de l’exprimer ».

PFE; Peuple de déracinés cherche bonne terre ou s’exiler, 2019 Un projet d’édition traitant de la quête identitaire de l’exilé, qui se retrouve porté par les courants marins. À travers les textes de Déwé Gorodey et Nicholas Kurtovitch ainsi qu’un traitement de cartes cartésiennes, “Peuple de déracinés cherche bonne terre ou s’exiler” interroge les archétypes qui nous enferment et nous exporte.

Partir pour mieux revenir

Inès a orienté son parcours vers ce qu’on appelle une « communication 360° », qui lui permet de toucher à beaucoup de domaines et supports et de lui ouvrir de nombreuses opportunités de carrière. Toutefois, la Calédonienne ne perd pas de vue son île, et projette, à l’avenir, d’y revenir. Mais pas tout de suite : « Je pense que je vais revenir. J’ai un vrai rapport à ici. C’est avec l’air, les plantes, la terre…Je ne sais pas, c’est physique, c’est très particulier, presque inexplicable…C’est chez moi. Mais avant cela je souhaite me former encore à Paris, afin de revenir ici en ayant de l’expérience ». En attendant le retour de cette jeune artiste talentueuse et pleine de vie qui considère que le principe même de l’art est de rendre accessible la culture, et qui, par extension, s’oppose à toute forme d’élitisme artistique, souhaitons-lui de faire des rencontres intéressantes, de réaliser de nombreux projets et d’effectuer un beau début de carrière en métropole.

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