Philippe Blaise, le premier vice-président de la province Sud a visité jeudi 9 juillet, les retenues collinaires de la Tamoa, à Païta et de la Ouaménie, à Boulouparis. Construites dans les années 90 par la province Sud, ces installations sont indispensables pour l’alimentation en eau des exploitants agricoles de la région.
Les ressources en eau sont cruciales pour le monde agricole et la question de sa maîtrise une priorité qui deviendra de plus en plus impérieuse, à l’avenir. Dans le cadre de la politique provinciale de l’eau agricole, le premier vice-président a échangé avec les deux responsables des syndicats libres des aménagements hydro-agricoles de la Tamoa et de la Ouaménie pour faire un état des lieux de ces installations vieillissantes et des nouveaux besoins des exploitants agricoles.
« Avec les services de la Province et les responsables des deux associations qui gèrent les retenues collinaires, j’ai souhaité visiter les ouvrages pour comprendre comment ils fonctionnent et comment les exploitants agricoles bénéficient de cette eau, s’est exprimé le premier vice-président. L’objectif est aussi de connaître les nouveaux besoins. »
Plusieurs points ont été abordés ce jour-là. « Nous prélevons une taxe aux agriculteurs en rapport avec la surface irriguée. Cependant nous avons des difficultés à prélever cette taxe, car nous n’avons aucun moyen de pression. Cela pose des problèmes de rentrée d’argent pour entretenir la retenue d’eau », explique Nicolas Pebay, le président de l’ASLAHT.
Une trentaine d’exploitations bénéficient de l’eau de la retenue de la Tamoa, ce qui représente 200 ha irrigués. Depuis quelques années, de nouvelles exploitations se sont installées, des pépinières mais aussi du maïs qui nécessite beaucoup d’eau. Ce poumon vert proche de Nouméa et des marchés économiques permet d’avoir une activité agricole sur la commune de Nouméa.
De nouvelles retenues d’eau en phase de réflexion
Pour la retenue collinaire de la Ouaménie, une autre problématique voit le jour : « Aujourd’hui, nous avons un ouvrage vieillissant, il faudrait le renforcer pour permettre aux exploitants dont certains sont nouvellement installés, de bénéficier de l’eau », précise David Perrard, le président de l’ASLAHO. J’attends de la province Sud qu’elle continue de nous accompagner parce que les installations leur appartiennent et qu’elle nous aide financièrement pour faire évoluer la structure, de manière à répondre plus favorablement aux demandes des producteurs. »
Les doléances ont bien été entendues par Philippe Blaise : « Je souhaite que dans les mois qui viennent, nous puissions valider cette feuille de route et nous projeter dans les 10 ans à venir, et enfin lever les financements pour pouvoir créer de nouvelles retenues, de façon à garantir le développement de la production agricole locale. Ce sont des investissements lourds, plusieurs centaines de millions. Il va falloir aller chercher un financement dans le cadre des contrats de développement entre autres. »
Sur la question de la taxe des agriculteurs, Philippe Blaise répond : « Il nous manque une loi de pays qui délivre aux associations, la possibilité de faire payer les agriculteurs. Une piste possible serait aussi d’installer des compteurs intelligents pour savoir qui consomme quoi de façon à gérer précisément les usagers. »
Face au projet d’extension dans le bassin agricole de la Ouaménie, la province Sud a décidé de lancer un diagnostic de l’ensemble des ouvrages afin d’optimiser son fonctionnement et son utilisation. Les résultats de cette étude sont attendus pour septembre 2020.