Surestimation volontaire des recettes, absence de réalisme et de prudence ont conduit la précédente mandature à laisser un « trou » de 2,6 milliards de francs dans les recettes estimées de la province Sud, avec pour conséquence une dégradation de tous les ratios de gestion de la collectivité.
Si, depuis son élection, la nouvelle majorité a entrepris avec détermination de rectifier le tir, la présidente et son premier vice-président dénoncent un héritage plombé par une gestion irresponsable.
« Vous avez engagé des dépenses avec de l’argent que vous n’aviez pas ». C’est par ses mots que Philippe Blaise, premier vice-président de la province Sud, a résumé la gestion de la précédente mandature, emmenée jusqu’en mai 2019 par Calédonie Ensemble. L’Assemblée de province Sud a adopté ce matin, jeudi 18 juin son compte administratif, compte qui retrace l’exécution des recettes et des dépenses de l’année écoulée. Le budget de l’année 2019 avait été adopté sous la précédente mandature, et a fait l’objet d’un budget supplémentaire en septembre, présenté par l’actuelle mandature qui a commencé à rectifier le tir.
Premier constat, la surestimation volontaire des prévisions de recettes lors du vote du budget primitif qui n’ont été réalisées qu’à 92% contre 98 % l’année précédente, soit un manque de recette au regard des dépenses prévues de 2,6 milliards de francs. Cette estimation erronée se traduit par une dégradation de l’épargne de la Province réduisant la trésorerie de la province.
Des premières mesures correctrices ont été introduites au budget supplémentaire afin de relancer l’investissement et de maitriser les dépenses de fonctionnement qui n’avaient pas encore été engagées.
Un plan de redressement avait été présenté en octobre lors du débat des orientations budgétaires dont le commencement a été opéré par un cadrage budgétaire plus strict au budget primitif 2020. « Quand nous sommes arrivés en mai 2019, précise la présidente Sonia Backes, la précédente mandature avait déjà engagé 80 % des dépenses de fonctionnement de l’année. Lorsqu’il manque 2, 6 milliards parce que la précédente mandature a fait absolument n’importe quoi dans les estimations de recettes, c’est un peu compliqué. Nous avons fait tous ce qui semblait nécessaire pour redresser le tir. Malheureusement, nous découvrons un peu tous les jours la catastrophe que la précédente mandature a laissée. »
Malgré la confirmation des craintes exprimées lors du Budget Supplémentaire voté en Août 2019, l’Exécutif a réaffirmé sa confiance dans les impacts vertueux des mesures de rigueur engagées pour 2020 afin d’ajuster les dépenses de la Province à des hypothèses de recettes désormais réalistes.
Le but reste de redonner à la collectivité un niveau d’épargne qui lui permette d’investir pour préparer l’avenir et soutenir l’économie.