Depuis le début du confinement, un constat se fait jour : on assiste à une baisse de la fréquentation dans les différentes structures médicales de la province Sud. Le docteur Pascale Domingue-Mena, responsable de la Cellule provinciale Évaluation, Études et Perspectives (CEEP) explique ce phénomène et rappelle que malgré la crise sanitaire, il ne faut pas hésiter à consulter pour les pathologies « habituelles ».
Docteur Domingue-Mena, vous avez remarqué une baisse de la fréquentation dans les différentes structures médicales ?
Depuis le début du confinement, il y a une baisse de la fréquentation dans les Centre Médico-Sociaux de la province Sud (CMS), mais également chez les médecins libéraux, les urgences ou l’hôpital. Nous relevons quotidiennement l’activité journalière de nos services, par communes et par dispensaires. Hier, par exemple, sur l’ensemble de la province, il n’y a eu que 83 consultations : 5 au CMS de Boulari, 4 à Bourail…Il n’y a qu’à l’Île des Pins où les patients continuent de se rendre au dispensaire, hier, 17 personnes sont allées voir le médecin et 27 personnes sont allées consulter l’infirmier. Pour le reste, il y a une baisse de fréquentation. Mais à l’inverse, nous recensons beaucoup plus d’appels téléphoniques, ce qui est, une très bonne chose. Il y a donc un changement de comportement lié à la présence du coronavirus.
Selon vous, pour quelle raison les personnes consultent moins leurs médecins ou les structures référentes ?
À mon avis, certaines personnes n’osent pas consulter car elles ont tout simplement peur. Par exemple, à l’hôpital, par peur de se retrouver confinés 14 jours, ou d’attraper le virus. Pourtant, dans nos structures, nous avons tout mis en place pour pallier à cela. Les processus sont stricts et réglementés pour éviter toute contamination possible entre les patients. Il ne faut pas hésiter, on est prêts depuis le début du confinement. Les structures médicales sont là pour vous, pour soigner aussi toutes les pathologies habituelles.
Il faut que les gens continuent à consulter ?
Oui, c’est primordial. Déjà, si quelqu’un fait le constat de symptômes inhabituels faisant penser à ceux du COVID-19, mais aussi pour renouveler une prescription médicale ou un traitement spécifique, si l’on a des douleurs, de la fièvre, si l’on s’est blessé etc. En somme, tous les centres prodiguent les soins habituels et sont organisés, aussi, pour traiter les patients susceptibles d’avoir le coronavirus Covid-19. J’insiste justement sur un point, compte tenu de la situation sanitaire liée au coronavirus, il est important d’appeler nos structures médicales avant de consulter, afin que les différents centres puissent organiser le rendez-vous dans les conditions adaptées et afin d’éviter d’éventuels risques de contaminations liés au Covid-19.
Que pensez-vous de l’attitude des gens en cette période particulière ?
On peut avoir l’impression que le confinement ainsi que les gestes barrière sont insuffisamment respectés. Pourtant j’insiste fermement sur le fait qu’il est extrêmement important de respecter ces gestes barrière, qui seront d’autant plus fondamentaux à pratiquer si nous sommes amenés à sortir et à reprendre le cours de nos vies en cas d’une levée du confinement. Auquel cas, évidemment, le virus risque de se propager très rapidement.
Enfin, après trois semaines de confinement, quelles conclusions pouvez-vous tirer de l’épidémie qui menace le territoire ?
À titre personnel, et ce n’est que mon avis, j’ai la sensation que la fermeture des frontières a été efficace et que les mesures de confinement ont l’air de fonctionner. Et je le répète, les structures médicales ont tout mis en œuvre pour répondre aux besoins des malades. À tous les besoins, habituels ou non, coronavirus ou pas. Que cela soit pour renouveler un traitement, pour se faire soigner, ou en cas de symptômes, bref les soignants sont là pour vous ! N’attendez pas, n’hésitez pas à consulter !
