Milakulo Tukumuli, le 3e vice-président de la province Sud, s’est rendu ce mercredi matin à l’École de la Réussite. Il était accompagné des élus provinciaux Léa Tripodi, présidente de la commission de l’Emploi et de la Formation Professionnelle et de Naia Wateou, présidente de la commission du Développement Économique. La délégation a été reçue par l’équipe encadrante et les élèves qui leur ont réservé un accueil chaleureux.
« Merci de nous accorder un peu de temps pour nous montrer ce que vous faites et surtout ce dont vous avez besoin dans cette École de la Réussite. » C’est par ces mots que Milakulo Tukumuli s’est adressé à tout le personnel de l’établissement et aux élèves. La visite a débuté par un geste de coutume, cher au troisième vice-président : « Il symbolise le lien, mais aussi le respect des uns envers les autres. »
Financé à 100 % par la province Sud, l’établissement créé en 2010, a d’abord été baptisé École de la Deuxième Chance avant de changer de nom en 2016 pour devenir l’École de la Réussite. Sa vocation est d’accompagner les Calédoniens de plus de 18 ans, majoritairement sans diplôme, ni qualification, vers une insertion professionnelle et sociale. « Nous accueillons des jeunes qui ont été rejetés du système éducatif traditionnel, car cela ne leur convient pas, souligne Nathalie Tirebaque, la directrice de l’École de la Réussite. Nos stagiaires arrivent en colère, car ils ne comprennent pas la société dans laquelle ils vivent. Notre objectif est de leur donner les clés de cette compréhension et d’en faire des citoyens épanouis. »
Une pédagogie individualisée et active
L’établissement se distingue par une pédagogie individualisée et active, entièrement gratuite. Son credo : l’apprentissage du savoir (savoir être et savoir-faire), la confiance, l’estime de soi et l’employabilité. Devenue organisme de formation 2017, l’École de la Réussite est reconnue d’intérêt général.
Cinq parcours types sont ainsi proposés aux stagiaires en fonction de leurs besoins. Cependant, ce qui caractérise les personnes qui viennent à l’École de la Réussite, quel que soit le parcours choisi, c’est « que la plupart du temps, elles sont très éloignées du monde du travail », précise Nathalie Tirebaque.
Avec des trajectoires de vie parfois brisées, les personnes qui viennent s’inscrire à l’École de la Réussite, sont en perte de repère et n’ont pas toujours le soutien moral dont elles ont besoin pour rebondir. Il leur faut par conséquent beaucoup de courage pour franchir la porte de l’École de la Réussite. « Cela leur demande un effort important de faire cette démarche », remarque la directrice de l’École de la Réussite. Plus qu’une école au sens classique, les stagiaires trouvent au sein de l’établissement, « une écoute, de la bienveillance et peuvent pour la première fois se livrer. »
La visite a été l’occasion pour les élus provinciaux de relever quelques difficultés exprimées par la directrice de l’École. « Certains stagiaires n’ont pas de moyens de locomotion ou n’ont pas la possibilité de se déplacer facilement pour se rendre à l’École ou dans l’entreprise où ils effectuent un stage. D’autre part, au vu des profils difficiles des stagiaires, peut-être pourrions-nous envisager la permanence d’une assistante sociale au sein de l’École. » Ces écueils ont bien été entendus.
Depuis sa création, l’École de la Réussite a accompagné 1237 personnes. La province Sud soutient la structure à hauteur de 110 millions de francs par an.