Deux spectacles hip-hop en gestation au Studio 56



« Les 10 petits doigts et « Krazy car », deux créations signées Nabil Ouelhadj, chorégraphe et interprète de la compagnie rochelaise Racines Carrées, sont actuellement en préparation au Studio 56 à Dumbéa. Invité par la compagnie locale Moebius, Nabil est accompagné de l’un ses danseurs Valentin Loval, cinq fois champion de France de trampoline, pour former les danseurs calédoniens et transmettre ces deux spectacles. 


Permettre à des danseurs urbains, le plus souvent des bboys, issus des quartiers de tendre vers la professionnalisation, telle est l’ambition. Depuis cinq ans, Quentin Rouiller, le directeur artistique de la compagnie Moebius, s’est engagé à former des jeunes danseurs issus du milieu hip-hop en leur permettant de se perfectionner, au contact de pointures nationales, voire internationales.

Son projet est soutenu par la province Sud dans le cadre de sa politique culturelle et jeunesse visant à accompagner la professionnalisation des danseurs calédoniens et à contribuer à l’insertion des jeunes.
Lauréat 2019 de l’appel à projet de la province Sud, ce projet soutenu par la ville de Dumbéa n’est pas seulement artistique, il est aussi pédagogique. Puisqu’ il ne s’agit pas simplement de transmettre une création, mais également de donner un cadre, un lieu, des techniques, d’élargir la vision et les compétences des danseurs en leur permettant d’explorer au mieux leurs atouts.

C’est dans ce sens que Quentin Rouiller a fait venir Nabil Oulhadj, fondateur de la compagnie Racines Carrées et maître de ballet au centre national chorégraphique de La Rochelle. « On peut dire que je suis un mélangeur, sourit ce dernier. J’aime beaucoup mélanger des styles et des univers différents dans mes créations. » 

Arrivés mi-décembre sur le Caillou Nabil et l’un de ses danseurs Valentin Loval, ont donné une formation sur l’écriture chorégraphique, au Conservatoire de Musique et de Danse de Nouvelle-Calédonie. « Lors de cette session de formation, il n’y avait pas que des danseurs hip-hop, mais aussi des danseurs de contemporain, de classique et d’autres univers artistiques. C’était très intéressant de les voir se rencontrer, se croiser et échanger sur leurs différents regards et perceptions. » 

Un voyage immobile et à travers les rêves…

La seconde partie de leur venue consiste à transmettre deux spectacles existants. Après avoir sélectionné les danseurs pour interpréter les créations chorégraphiques, Nabil et Valentin se sont attelés au travail. Au sujet de Krazy car Nabil raconte : « Ce spectacle a été créé il y a cinq ans. On l’a joué presque 200 fois dans divers pays. C’est un spectacle qui parle à tous et qui peut être joué aussi bien dans un grand théâtre que dans la rue. »

L’histoire raconte le voyage immobile d’une bande de joyeux lurons avec pour cadre un van. « Tout se passe dans ce van, mais aussi dessus et autour. » Les danseurs appréhendent une nouvelle discipline : le trampoline. Spécialité de Valentin Loval qui a été cinq fois champion de France ! « La plupart des danseurs sont acrobates, ils font du trickz, mélange de karaté et d’acrobaties, explique ce dernier. Je leur ai amené mes compétences sur le trampoline avec la perception de l’espace et des rebonds. Je leur ai montré aussi des techniques pour ne pas se perdre dans les airs. » 

« L’idée de mettre du trampoline est née avec le travail avec les danseurs » ajoute Nabil. J’essaie de donner beaucoup de place aux danseurs, de faire appel à leurs compétences dans mes créations. Pour moi, c’est important de mettre les personnes à l’aise, afin qu’elles donnent leur meilleur d’elles-mêmes. »

La transmission n’est pas au sens stricte. « On les a laissés créer leur propre chorégraphie, leurs propres mouvements sur les trampolines, souligne Valentin. Ce que vous voyez ici, ce n’est pas ce que vous voyez en Métropole.» 

Le second spectacle intitulé « Les 10 petits doigts » aurait pu aussi bien s’appeler « Bonne nuit les petits », s’adresse quant à lui aux plus jeunes. « Il n’y a pas beaucoup de distraction pour les enfants entre deux ans et demi et sept ans, note Nabil. C’est pour ce public que Nabil a imaginé ce spectacle. On y trouve de la danse hip-hop, mais pas que, il y a aussi du mime, du pantomime et un peu d’art clownesque.

Ces deux créations seront présentées en avril dans le cadre, non plus de la Quinzaine du Hip-Hop, mais d’un nouvel événement qui va le supplanter et dont pour l’instant la province Sud se réserve de dévoiler le nom. Bonne nouvelle, ce n’est plus quinze jours, mais un mois entier qui sera consacré à la culture urbaine avec des événements, des spectacles et des ateliers et plein de surprises, pour le plus grand plaisir du public !

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