Luttons contre les espèces exotiques envahissantes !



L’auditorium du CAPS de la province Sud accueillait ce mardi 29 octobre la conférence C’Nature organisée conjointement avec l’IRD. Le thème de cette session, la problématique des Espèces Exotiques Envahissantes (EEE), qui est un véritable fléau et l’une des principales causes d’extinction des espèces endémiques.

Patrick Barriere, membre de Conservatoire des Especes Naturelles

L’homme a-t-il les moyens de mettre fin au cauchemar biologique que représentent les espèces envahissantes ? Qu’en sera-t-il de notre faune et flore endémique si nous les laissons proliférer plus qu’elles ne le font déjà ? Telles sont les interrogations auxquelles tente de répondre le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN), notamment par le biais de Patrick Barrière qui animait la conférence de mardi.

Le CEN fait en effet un constat alarmant : parmi les cent espèces les plus invasives au monde, 36 sont présentes en Nouvelle-Calédonie et ont un impact majeur sur les espaces naturels. Le cerf, le chat haret, le bulbul à ventre rouge, la fourmi électrique, le Miconia ou le lapin européen font partie des priorités numéro 1.

Une stratégie pour lutter contre les EEE

Il s’agit ainsi pour le CEN d’établir une stratégie de lutte efficace contre les espèces exotiques envahissantes impactant les espaces naturels, stratégie qui se décline en 4 axes : la prévention des introductions, surveillance et intervention rapide, gestion des EEE établies, enfin, gouvernance et communication transversale, afin d’agir ensemble.

Cette stratégie exige de fait l’implication de la population locale afin de parvenir à enrayer ce fléau qui détruit progressivement ce qui fait la beauté du territoire.

Qu’est ce qui caractérise une espèce envahissante ? (source : Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie, éd. Apican)

1. Elle est ubiquiste, c’est-à-dire qu’elle est capable de pousser dans un large spectre de conditions (sol, lumière,eau)
2. Elle a une croissance plus forte que les espèces indigènes (très nombreuses graines, multiplication végétative)
3. Elle est bien adaptée aux perturbations de son milieu. Les plantes envahissantes sont les premières à s’implanter sur un milieu perturbé (par des déboisements, des incendies ou des chantiers)
4. Elle n’a pas de prédateur ou de régulateur naturel dans les milieux où elle est envahissante.

Introduites de manière volontaire, involontaire par l’homme, ou de manière naturelle, les espèces envahissantes peuvent présenter de multiples conséquences. Les risques sont nombreux, pour la santé humaine, les milieux naturels (érosion de la biodiversité ou dégradations biologiques), et peuvent également avoir des impacts économiques.

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