Quand le théâtre sort des murs



Grâce à un financement de la province Sud, le Théâtre de l’Île expérimente une résidence d’un nouveau genre en Calédonie, qui met en relation directe les habitants d’un quartier avec les artistes. Et ça marche !


Rendre accessible la culture au plus grand nombre, des paroles aux actes. Le Théâtre de l’Île mène depuis le début du mois de septembre une résidence-mission, soutenue financièrement par la province Sud et la Ville de Nouméa, en faveur des habitants de Nouville.

Le concept ? Aller à la rencontre d’un public qui n’a pas forcément l’habitude de se rendre au théâtre, et réaliser, en direct, des ateliers et des spectacles engagés sur des thèmes aussi variés que les violences faites aux femmes, l’homophobie et autres.

A en croire la réunion bilan tenue ce matin, cette résidence-mission initiée pour la compagnie métropolitaine Isabelle Starkier, a atteint son objectif. Université, lycée Jules Garnier, foyer pour personnes en situation de handicap Paul Reznik, Camp Est, squats, foyer d’accueil d’urgence pour mineurs et jeunes majeurs, tous sont unanimes. « Grâce à ce concept qui sort des représentations classiques, estime Julie Revault, chargée d’actions culturelles à la province Sud, il est question de mettre l’oralité en avant, de construire un rapport intime à l’autre et de faire du Théâtre de l’Île le cœur d’un projet d’où partent toutes les veines du quartier de Nouville. »

Même constat du côté du foyer Paul Reznik, dont un responsable avouait ce matin : « Nos résidents ont été beaucoup marqués par l’intervention d’Isabelle Starkier et de ses parapluies, et demandent encore son retour. » Mieux, pour la Direction de la protection judiciaire, il serait même question de « résultats très favorables, puisque nos jeunes du foyer d’accueil d’urgence qui, en général, ne tiennent pas plus d’un quart d’heure en salle de classe, ont assisté à toutes les séances avec envie. » Un succès, donc.

« L’idée, c’est d’abord de divertir certes, mais aussi de délivrer une parole qui a un impact sur la façon d’appréhender le monde, explique Isabelle Starkier. Nous faisons du théâtre pour changer le monde, pas seulement pour faire rire les gens ou les faire rêver. Le rire et le rêve permettent de changer les choses dans la réalité, ce sont des outils pédagogiques de transformation de la société… »

L’opération devrait être renouvelée l’an prochain, avec l’éventuelle participation d’acteurs locaux formés par la compagnie invitée.

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